Né à Amiens le , il est le fils de Pierre Melchior de Lagrené et de Louise de Francqueville. il est issu d'une famille anoblie au XVIIIe siècle par charge de trésorier de France en la généralité d'Amiens[1]. On retrouve différentes écritures de ce patronyme : de Lagrené, de Lagrenée, de Langrenée[2].
Lui et sa famille se lient avec Prosper Mérimée, lors d'un voyage effectué par celui-ci en Grèce[3] et entretiennent ensuite avec lui une correspondance et des relations suivies[4].
Chef de mission diplomatique en Chine
Envoyé spécial en Chine en , à la tête d'une délégation d'une vingtaine de personnes[5], Lagrené reçoit de Guizot, alors ministre des affaires étrangères, la mission d'obtenir de la Chine, par un "traité d'amitié, de commerce et de navigation"[6] des avantages équivalents à ceux obtenus en 1842 par la Grande-Bretagne au moyen du traité de Nankin, en particulier la concession de Hong-Kong[7].
Il conclut, avec l'aide du père Joseph-Marie Callery, le premier traité franco-chinois en 1844, le traité de Huangpu[8] . Le but était de conclure un traité politique et commercial, notamment par la possession d’ une île, afin d’obtenir un accès maritime sûr et permanent jusqu’en Extrême-Orient[9].
Les négociations durent du au , date de signature du traité de Whampoa (ou Huangpu) en présence du commissionnaire chinois Keying[10].
Lagrené obtient, en outre, deux édits permettant aux Chinois de pratiquer la religion chrétienne[11] . Avant de regagner la France, il visite, notamment, l'île de Java.
Les facilités apportées à la France en Asie par ces accords lui confèrent une grande autorité dans les milieux diplomatiques et politiques.
En , il reprend du service comme diplomate, en étant nommé plénipotentiaire de la République française aux conférences de Bruxelles, concernant la question italienne.
Il y fait partie de la commission du Budget, préside la commission des fonds secrets, rédige plusieurs rapports sur des questions budgétaires ou diplomatiques[14] . Il vote notamment en 1850 pour la Loi Falloux, pour l'expédition de Rome et pour la loi électorale du 31 mai 1850, restrictive du suffrage universel.
Théodose de Lagrené épouse dans l'église catholique Sainte Catherine de Saint Petersbourg, le [16], Marie Barbe, ou Barbara, ou encore Varinka de Doubenski (Volsk, - Paris 16e, ), demoiselle d'honneur de l'impératrice de Russie, fille de Ivan Doubenski et de Pulchérie Doubenskaia. Dont :
Gabrielle de Lagrené (Darmstadt, [17] - Paris 8e, ), mariée à Paris 7e le avec Louis Auguste Broët (1811-1884), manufacturier, député de l'Ardèche de 1871 à 1876, dont un fils ;
Olga de Lagrené (Athènes, [18] - Paris 8e ), célibataire ;
↑Nicole Tixier, « La Chine dans la stratégie impériale : le rôle du Quai d'Orsay et de ses agents », Publications de la Société française d'histoire des outre-mers, , p. 65-84 (lire en ligne)
↑Charles Lavollée, France et Chine - I Traité de Whampoa (1844) correspondance diplomatique de M. de Lagrené, ministre de France : II Expédition de 1860 contre la Chine, Paris, Plon-Nourrit, , XIV-424 p., p. 5-7