En 1868, il est nommé secrétaire, trésorier et organisateur des expositions de la Société libre des Beaux-Arts, où il prône la liberté d'expression aux côtés des artistes peintres Artan et Dubois, ce dernier étant un fervent admirateur de Gustave Courbet[4].
De 1886 à 1889, il s'intéresse à la lumière et se laisse séduire par les théories impressionnistes[4].
Il devient professeur à l'académie des beaux-arts de peinture et de dessin de Namur, et directeur en 1893. Il y fait figure de précurseur de la nouvelle école de peinture belge.
Vers la fin de sa vie, il revient vers une vision plus réaliste de l'art[7].
De 1865 à 1867, il peint principalement à Calmpthout[5], mais à partir de 1869, il peint le long des rives de la Meuse, dont les sites séduisent vers la même époque des artistes tels Hippolyte Boulenger ou Félicien Rops[4]. Il travaille aussi durant un bon moment à Hoeilaart. À Auderghem, il aurait peint diverses toiles ayant pour sujet les anciens étangs du Rouge-Cloître.
Il privilégie les gris, et excelle dans les tonalités hivernales.
Réception critique
Selon Suzanne Houbart-Wilkin, si Baron a peint accessoirement des natures mortes et des vues de villes comme Malines ou Gand dans les années 1880, il est avant tout un
« libérateur du paysage, un artiste pour qui priment la noblesse et la simplicité des lignes comme la sensation de la matière, le poids d'un ciel chargé de nuages, le sable des dunes, la terre sous son aspect le plus simple. Tandis que ses dessins montrent une grande précision topographique, ses meilleures peintures allient une composition d'une sobriété voulue à une facture faite de touches apparentes d'une grande densité, mais nuancée dans les valeurs et les tons[7]. »
Suzanne Houbart nuance ensuite son appréciation en écrivant :
« L'art de Baron est inégal. L'artiste respire l'air du temps[...] Toutefois, il a une manière et un esprit qui lui appartiennent en propre. Ses œuvres les plus originales sont mes plus austères, les plus dépouillées. Il excelle à rendre la Campine, les étendues de bruyères, les marais, les plateaux désolés de l'Eifel. La composition semble à première vue rudimentaire. Basée sur l'horizontale avec un tiers de ciel, deux tiers de sol, souvent sans même l'accent d'un arbre pour soutenir les perspectives, il arrive à rendre l'aspect sauvage, essentiel d'une région[7]. »
« Le grès, les schistes, le calcaire lui furent révélés comme l'os et la configuration dorsale d'un organisme tellurique, encore boursouflé de chaos. [...] Sa mémoire était un répertoire extraordinaire de formes où venaient se classer les grandes lignes déroulées d'un recul de plaines ou de montagnes, aussi bien que les grumes veloutées d'une écosse, la crète déchiquetée des labours, les squames effritées d'un pan de roche.[...] Quelques œuvres, par leur structure et un climat pictural novateur, annoncent certains paysagistes du XXe siècle[8]. »