Colonie d'Anseremme

La Colonie d’Anseremme est un groupe d'artistes belges qui se réunissent au XIXe siècle dans le village pittoresque d'Anseremme, en bord de Meuse, au sud de Dinant. Par extension, le nom s'applique aussi au genre de peinture de la seconde moitié du xixe et du début du xxe siècle, qui représente des coins pittoresques d'Anseremme, au confluent de la Lesse et de la Meuse, et des alentours.

La Colonie d'Anseremme en 1872 : l'homme couché à l'avant-plan, sans chapeau, est Charles Hermans, entouré par ses amis Julien Dillens, Félicien Rops et, derrière lui, Caroline Dandoy, la sœur de l'écrivain Charles de Coster.

Il ne s'agit pas d'une association officielle d'artistes. Aucun lien structurel ne lie ces artistes, si ce n'est pas la passion pour l'art et les jeux nautiques[1]. Anseremme devient un lieu d'échange et d’émulation entre écrivains et peintres autour de la notion d’art[2].

L'épicentre du groupe est l'auberge Au Repos des Artistes, tenue par Auguste Boussingault, dont les murs de la salle à manger sont couverts de tableaux, d'esquisses ou d'études des artistes de passage chez lui. L'enseigne et les portes de l'établissement sont également décorées par des clients de l'auberge[3].

Après la construction d'une écluse, le site perd de son charme, et le groupe se délite dès les années 1900.

La composition informelle du groupe change d'été en été. Parmi les artistes considérés comme membres de la Colonie d'Anseremme, on compte : Louis Artan, Alphonse Asselbergs, Édouard Huberti, Théodore Baron, Henri Cassiers, Joseph Coosemans, Joseph Quinaux, Pierre Thévenet, Eugène Verdyen, Maurice Hagemans, Félicien Rops, François Binjé, Périclès Pantazis, Victor Fontaine (nl), Jean-François Taelemans, Adrien-Joseph Heymans, Charles Hermans, Jules Raeymaekers, Henri Pieron, etc.

Des écrivains faisaient également partie du groupe : Charles De Coster, Eugène Demolder, Maurice des Ombiaux, Léon Dommartin, Camille Lemonnier, Théo Hannon (qui était aussi peintre), Max Waller, etc.

Bibliographie

  • Camille Lemonnier, Félicien Rops, l’homme et l’artiste, H. Floury, (lire en ligne), p. 123–134
  • Th. Pirard, « Le repos des artistes. Foyer intellectuel de la Colonie d’Anseremme », Bulletin de l’Association de défense de l’Ourthe, no 158,‎
  • M. Kunel, « Rops et la Colonie d’Anseremme », La Vie Wallonne,‎

Références

  1. « 01/07 - 18/09/2000 : Rops au pays de Meuse. La quête de la sensation - Musée Félicien Rops - Musée d'Art du 19e - à Namur », sur www.museerops.be (consulté le )
  2. « La Société libre des Beaux-Arts et les stratégies d'émergence de l'artiste indépendant », dans Denis LAOUREUX, Ségolène LE MEN (et al.), La Société libre des Beaux-Arts (1868-1876) : D’Artan à Whistler, Namur, Musée provincial Félicien Rops, 1993, p. 91-101
  3. Françoise Ménagé, « La colonie d’Anseremme »