Datant du XIVe siècle, il se compose principalement de l'église Sourp Astvatsatsin (« Sainte-Mère-de-Dieu »), au décor sculpté, et d'un clocher, reliés par une cour rectangulaire (peut-être un ancien gavit). Il a été rénové dans les années 1970.
Les restes du révolutionnaire Garéguine Njdeh y ont secrètement été enterrés en 1983.
Spitakavor est situé dans le marz de Vayots Dzor, à 7 km au nord de Vernashen ; il est perché à une altitude de 2 500 m, sur le flanc nord du mont Teksar[1].
Spitakavor remonte au XIVe siècle et est l'œuvre de deux princes Prochian : l'église est commanditée par Eatsi et achevée par son fils Amir-Hasan II en 1321 ; situé sur les terres de ces princes, il en reçoit des donations[2]. L'ermitage est dédié à la « Vierge blanche » (Spitakavor Astvatsatsin), soit qu'il contenait une image de la Vierge au voile blanc, soit en raison de ses pierres blanches[4]. Son école supérieure s'illustre au XVe siècle, après le déclin de l'université de Gladzor[5].
Les bâtiments principaux sont l'église Sourp Astvatsatsin (« Sainte-Mère-de-Dieu ») et un clocher, reliés par une cour rectangulaire (peut-être un ancien gavit) ; l'ermitage était également doté de murailles, aujourd'hui en ruine[2]. Il abrite en outre un cimetière[7].
À l'extérieur, l'entrée occidentale est surmontée d'un tympan représentant une Vierge à l'Enfant, une hodigitria de style byzantin ; les façades méridionale et orientale sont décorées de croix sculptées[2]. Les façades septentrionale et méridionale portent des représentations des donateurs : sur la première, Eatsi initie Amir-Hasan à la chasse, tandis que sur la première, Amir-Hasan, à cheval, est représenté en train de viser un gibier au moyen d'un arc et d'une flèche[11], dans un style proche des représentations iraniennes et seldjoukides du XIIIe siècle ; ces deux scènes ont été découpées et sont préservées respectivement au Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg et au Musée d'histoire de l'Arménie à Erevan[8].
Tant l'église que les sculptures sont parfois attribuées à Momik, mais il semble qu'elles relèvent plutôt de son école[12].
Le clocher et la cour
Le clocher est un clocher à vocation funéraire[13]. Érigé en 1330 pour un certain Hovhannès et sa femme Tats, il compte deux étages ; le second est percé d'une niche voûtée surmontée d'une arcade et d'un toit à bâtière[2].
La cour reliant le côté occidental de l'église au clocher est rectangulaire et a été construite entre 1321 et 1330 ; il s'agit peut-être d'un ancien gavit[2]. Elle est ornée de niches et d'arcades[14].
Notes et références
↑Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Arménie, Paris, Le Petit Futé, coll. « Country guide », (ISBN978-2746919600), p. 260
↑Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens (IVe – XVIIIe siècle), Somogy / Musée du Louvre, Paris, 2007 (ISBN978-2-7572-0066-7), p. 307.
↑(en) Thomas F. Mathews et Avedis Krikor Sanjian, Armenian Gospel Iconography: The Tradition of the Glajor Gospel, Washington, Dumbarton Oaks, (ISBN978-0-8840-2183-4), p. 15
↑(en) John Brady Kiesling, Rediscovering Armenia : An Archaeological/Touristic Gazetteer and Map Set for the Historical Monuments of Armenia, Erevan, , 71 p. (lire en ligne), p. 126.
↑ a et bSèda Mavian, Arménie, Paris, Hachette, coll. « Guides Évasion », (ISBN978-2-01-240509-7), p. 183
↑ ab et cJannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), op. cit., p. 308.