Le site de « La Boussière » est situé non loin de l'Ouche, un affluent de la Saône.
Dans le cas particulier du site de « La Boussière » / Mediolanum de Mâlain, dont l'emplacement arrive au contact du plateau de Langres, relief géographique appartenant à la région de l'Auxois, territoire à caractère minéralargileux, son toponyme antique semble constituer un exemple concret de choix d'un nom de ville associé à son contexte géologique[2].
D'autre part, la cité de Mediolanum de Mâlain, à l'instar de celle de Châteaumeillant, apparaît liée à son cadre hydrologique. Tandis que l'antique cité de Châteaumeillant se révèle au centre d'un éperon rocheux entouré de deux petits cours d'eau, la Sinaise et la « Goutte-Noire », à proximité de la limite de la zone de partage hydrographique entre le Cher et l'Indre, le site mâlinois est, quant à lui, situé en limite de partage des eaux entre les bassins versants de la Seine et celui de la Saône[3].
Pour les linguistes, le toponymeMediolanum, est un terme récursif qui fait traditionnellement référence aux éléments géographiques de « plaine médiane », ou « milieu de la plaine », ou encore, « plaine du milieu »[4]. Toutefois, certains spécialistes, comme le philologisteGeorges Dottin (1863-1928), ont mis en évidence que le suffixe de déclinaison latine "-lanum" de Mediolanum serait étroitement associé au mot breton« lan »[5], se traduisant par les termes « église », « sanctuaire », ou encore « terre consacrée »[4].
Globalement, Mediolanum, mot d'origine latine, se révèle au sein d'une aire géographique clairement délimitée. Il s'agit de l'ensemble des territoires celtiques (à l'exception de l'Ibérie), et de koinè (ou culture) celte, soit une zone qui englobe la Gaule chevelue, la Belgique, l'Armorique, la Bretagne insulaire, la Cisalpine et la Transalpine[4]. Par ailleurs, l'adjonction du terme Mediolanum à certains complexes urbains celtes, correspond à une période allant de la fin l'époque hallstattienne « D » / début de celle La Tène « A »[Note 1] (Ve siècle av. J.-C.), jusqu'à la fin du Ier siècle av. J.-C.[4].
Outre le cadre strictement topographique, trois autres facteurs apparaissent déterminer le choix de dénomination de certaines villes protohistoriques ou antique sous le toponyme Mediolanum : il s'agit des contextes géologique, pédologique et hydrographique[4]. Ainsi, de nombreuses cités dont le nom est Mediolanum ou un dérivé de ce terme, sont fréquemment signalées dans les bassins hydrographiques du Rhône, de la Loire, et de la Seine[4],[2].
Le nom de Mediolanum peut aussi être étroitement associé à la présence d'un complexe protohistorique à caractère cultuel[Note 2] et dont l'implantation est antérieure à l'assise de la cité[5]. Sous cet angle, le suffixe "-lanum" se rapporte alors à un lieu de « clairière » ou d'« enclos sacré »[5].
Mediolanum a été fondée en 70 av. J.-C. Au cours des Ier et IIe siècles apr. J.-C., la ville s'étend sur plus de 200 hectares et les échanges commerciaux y sont prospères[12]. Située à la même hauteur que Dijon (Divio).
L'essentiel de la parure monumentale du site est mise en place au début du Ier siècle, après la guerre des Gaules. La cité connaît alors une occupation d'importance dès le début de la période gallo-romaine. Le complexe urbain antique fait l'objet d'un développement urbanistique à partir du IIe siècle apr. J.-C. Il est alors dénommé sous le toponyme de mediolanum.
Enfin différentes recherches de terrain, réalisées sous la direction du « Groupe archéologique du Mesmontois »[15], ont permis le dégagement de nombreux artefact tels que des amphores, des pièces de monnaie gauloises[Note 5],[16],[17], ou encore des objets de confection artisanale étrusques. Ces témoignages archéologiques semble confirmer à l'ancienne cité de Mediolanum, un statut de zone d'échanges commerciaux d'importance.
La prospection aérienne du site du sanctuaire du dieu Mars Cicolluis, et à Litavis, avec son enclos cultuel protohistorique. Ce site a livré de nombreux objets : bassins, colonnes, corniches, autels, inscriptions. Le fanum, de plan quadrangulaire une grande salle à exèdre,
Les thermes
Un aqueduc et des bâtiments faisant penser à des thermes sont localisés à 750 mètres au couchant du théâtre[18].
Le théâtre
Le théâtre situé sur la rive droite de la Douix a été découvert en 1976[18].
Les habitats
Notes et références
Notes
↑Autrement dit : l'époque au cours de laquelle le territoire celte connaît son apogée[4].
↑Les structures qui constituent le site procèdent alors d'un culte de nature soit religieuse, soit guerrière[5].
↑Ce sanctuaire a été identifié comme étant dédié au dieu Mars« Cicolluis » et à la déesse Litavis grâce à des fragments d'inscriptions épigraphiques à caractère votif et retrouvés, pour certains à proximité du temple gallo-romain, pour d'autres à l'intérieur même de la cella de l'édifice religieux[10].
↑Les pièces de monnaie qui ont été mises en évidence, tout particulièrement retrouvées gisant au cœur du fanum associé aux cultes de Mars-Cicolluis et Litavis, se révèlent être essentiellement des potins dit « à la grosse tète »[16]
↑ abcd et eMichel Roblin, « Histoire du peuplement et de l'habitat en France aux époques anciennes. », École pratique des hautes études, vol. 4e section, Sciences historiques et philologiques., no Annuaire 1975-1976, , p. 417-418 (lire en ligne, consulté le ).
↑Elisabeth Pailard-Frutieaux, « Le village disparu de Montmélian aux confins du Parisis et du Senlisis sur les communes de Saint-Witz (Val-d’Oise) et de Mortefontaine (Oise) : du Mediolanum celtique aux châteaux et églises de Montmélian. », dans Elisabeth Pailard-Frutieaux et al., Revue archéologique de Picardie : Hommage à Marc Durand., vol. supplément, (DOI10.3406/pica.2009.3380, lire en ligne), p. 57.
↑ a et bMax Gschaid, « Inscriptions religieuses des cités des Séquanes et des Ambarres. Nouvelles interprétations », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 20, no 2, , p. 165 (ISSN0755-7256, lire en ligne, consulté le ).
↑Venceslas Kruta, Les Celtes, histoire et dictionnaire : des origines à la romanisation et au christianisme, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN2-221-05690-6), p. 708
↑ROUSSEL (Louis) Fouilles de Mâlain - Mediolanum (Côte-d'Or). In: Gallia, (1979), t. 37, fasc. 1, 1979. pp. 201-228.
↑ a et bKatherine Gruel et Anne Geiser, « 2. Définir des séries typologiques et analytiques : est-ce possible ? : 2.1. Les potins à la grosse tête », dans Gruel Katherine, Geiser Anne et al., Les potins gaulois : typologie, diffusion, chronologie, vol. tome 52, éditions du CNRS, coll. « Gallia », (DOI10.3406/galia.1995.3116, lire en ligne), p. 15.
Louis Roussel et Jacky Bénard (dir.), « Mâlain - Mediolanum », dans Louis Roussel, Jacky Bénard (direction d'ouvrage) et al., Les agglomérations antiques de Côte-d'Or, vol. 522, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, , 303 p. (lire en ligne), p. 63-90.
Fabienne Olmer et Fanette Laubenheimer (dir.), « Les amphores de Mâlain : Mediolanum (Côte-d'Or) », dans Fabienne Olmer et Fanette Laubenheimer (dir.), Les amphores en Gaule-II : production et circulation, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, , 285 p. (lire en ligne), p. 159-174.
Jean-Bernard Devauges, « Circonscription de Bourgogne », Gallia, t. 39.2, , p. 422-424 (lire en ligne, consulté le ).
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