Avant Jésus-Christ, le nom du lieu est connu sous différentes formes : Roschinus, Ruscino, Ruscinos, Ruskinon et Ruscionem. Au Ier siècle, on rencontre Ruscino, Ruscino latinorum et Colonia Ruscino, suivi au IIe siècleRuscinon polis et au IIIe siècleRuscione[2].
Historique
Les premières traces d'habitat sur le site remontent aux environs de 600 av. J.-C. Les Ibères y vivaient de pêche et d'agriculture, du travail du fer, de l'artisanat et faisaient du commerce avec les Grecs. Des constructions en pierre apparaissent vers 400 av. J.-C. Des silos à grains en terre cuite enfouis dans le sol ont été mis au jour[3].
En 218 av. J.-C., Les Romains tentèrent, sans succès, de soulever les Celtes de la région contre Hannibal qui marchait sur Rome.
Les Romains construisirent une ville selon leurs principes urbanistiques et Ruscino devint le chef-lieu de la civitas des Sordes.
Elle reçut ensuite le statut de « cité de droit latin » lui conférant de nombreux avantages[5]. Elle profitera du commerce local ainsi que de celui engendré par la Via Domitia. Son apogée est marquée à la fin du Ier siècle av. J.-C., où elle se dote d'un forum monumental sous Auguste. La ville périclite ensuite à la fin du siècle suivant au profit d'Elne (Oppidum Illiberis) et de Narbo Martius (Narbonne).
Il se pourrait que le déclin du site ait été précipité par un fort séisme au début du IIe siècle[6].
Vestiges
Les vestiges archéologiques, qui s'étendent de premier âge du fer au Haut Moyen Âge, sont inscrits monument historique depuis 1954.
Des vestiges du forum de 60 m de long, 50 de large et 10 de haut ont été mis au jour. On a retrouvé des restes de canaux d'irrigation et des citernes[3].
Un quartier d'habitation a été retrouvé avec les vestiges de cinq domus de type italique avec des restes de peintures murales de style pompéien des IIe et IIIe siècles ainsi. Furent également retrouvés les vestiges de thermes et de lieux de stockage de denrées : céréales, olives, vin et des vestiges de forges, des amphores[1].
Voir aussi
Bibliographie
Patrice Alessandri et Philippe Sénac (dir.), « Ruscino, des Wisigoths aux Francs », dans Histoire et archéologie des terres catalanes au Moyen Âge, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, , 445 p. (ISBN978-2-908912-29-6, lire en ligne), p. 9-48
Rémy Marichal (dir.) et Isabelle Rébé (dir.), Les origines de Ruscino : Château-Roussillon, Perpignan, Pyrénées-Orientales : du Néolithique au premier âge du fer, Lattes, Éd. de l'Association pour le développement de l'archéologie en Languedoc-Rousillon, , 298 p. (ISBN2-912369-03-7, BNF39246494).
François-Xavier Fauvelle et Patrick Boucheron (dir.), « 719, L'Afrique frappe à la porte du pays des Francs », dans Histoire mondiale de la France, Paris, éd. du Seuil, , 1089 p. (ISBN978-2-7578-7442-4), p. 124-129
↑ a et bRémi Marichal, « Château-Roussillon / Ruscino (Pyrénées-Orientales) », Revue archéologique du centre de la France, vol. 25, , p. 397-402 (lire en ligne).
↑Lluís Basseda, Toponymie historique de Catalunya Nord, t. 1, Prades, Revista Terra Nostra, , 796 p.
↑ a et b« Ruscino », sur les-pyrenees-orientales.com.
↑Collectif, Voies romaines du Rhône à l'Ebre : Via Domitia et Via Augusta, Documents d'Archéologie française, 1997, pages 50-52
↑Marc Calvet, « Régimes des contraintes et volumes de relief dans l'est des Pyrénées/Stress regimes and volumes of reliefs in the Eastern Pyrenees », Géomorphologie : relief, processus, environnement, vol. 5, no 3, , p. 253-278 (DOI10.3406/morfo.1999.991, lire en ligne, consulté le )