Mediolanum, forme latine du gauloisMediolanon, fut le nom de nombreux oppidaceltes, dont le plus connu est celui de Mediolanum, l’actuelle ville de Milan (Italie), alors en Gaule cisalpine.
Ce toponyme est très fréquent en France[1], 42 lieux ainsi nommés d'après Holder[2].
Étymologie
Traditionnellement les linguistes et toponymistes attribuent à ce toponyme le sens de « [localité au] milieu de la plaine », « plaine du milieu » ou « plaine médiane »[3],[2] sur la base du gaulois medio- (medios) « du milieu, central », apparenté directement au vieux breton med, met et par l'indo-européen au latin medius[2],[4]. Le second élément -lano- serait un mot *lanon non attesté en gaulois, mais reconstitué d'après le latin plānus « plat ».
L'historien français Henri Martin a suggéré dès le XIXe siècle que Mediolanum pouvait signifier « centre de la région », identifiant ainsi un sanctuaire « central », c'est-à-dire un lieu de culte[5] et de nombreux chercheurs après lui considèrent cette théorie du XIXe siècle comme exacte[6], avec la nuance toutefois de « centre sacré »[4].
En effet, *lano- est absent au sens de « plaine » dans les langues celtiques insulaires, où l'on trouve en revanche un mot *lāno- > vieil irlandais lán, gallois llawn, breton leun qui signifient « plein » d'où un sens global de « plein-centre » pour le composé medio-lanon, et plus précisément au sens religieux de « centre sacré »[4]. Il est sans doute comparable au *media-gardaz « enclos du milieu » des Germains (cf. vieux norroismiðgarð, gotiquemidjun-gards « monde »)[4].
L'explication traditionnelle n'est pas pertinente non plus sur le plan topographique, car les Mediolanum sont souvent situés sur des hauteurs et excentrés[4].
↑ abcd et eXavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux celtique continental, Paris, éditions Errance, , 440 p. (ISBN2-87772-237-6), p. 220 - 221
↑Elisabeth Pailard-Frutieaux, « Le village disparu de Montmélian aux confins du Parisis et du Senlisis sur les communes de Saint-Witz (Val-d’Oise) et de Mortefontaine (Oise) : du Mediolanum celtique aux châteaux et églises de Montmélian. », dans Elisabeth Pailard-Frutieaux et al., Revue archéologique de Picardie : Hommage à Marc Durand., vol. supplément, (DOI10.3406/pica.2009.3380, lire en ligne), p. 57 à 68.
↑Michel Roblin, « Histoire du peuplement et de l'habitat en France aux époques anciennes. », École pratique des hautes études, vol. 4e section, Sciences historiques et philologiques., no Annuaire 1975-1976, , p. 418 (lire en ligne, consulté le ).
↑Louis Roussel et Jacky Bénard (dir.), « Mâlain - Mediolanum », dans Louis Roussel, Jacky Bénard (direction d'ouvrage) et al., Les agglomérations antiques de Côte-d'Or, vol. 522, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, , 303 p. (lire en ligne), p. 63 à 90.
Le site L'arbre celtique fournit une liste consistante des toponymes issus de Mediolanum et une analyse assez fouillée de son étymologie, qui est en partie problématique.