La commune repose sur les couches d'un substrat calcaire ou marneux, d’âge tertiaire[3].
Relief
La commune se situe au sud de la « montagne de Vachères » cernée par les vallées du Calavon et du Grand Vallat. Son relief est constitué d'un réseau de collines aux pentes abruptes où la roche est présente sous forme de gorges, de falaises et d’affleurements multiples[4].
Hydrographie
Le Calavon coule à ouest de la commune en limite avec les communes de Céreste et Viens.
Environnement
La commune compte 375 ha de bois et forêts, soit plus de 43 % de sa superficie[1].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Reillanne auquel appartient Sainte-Croix-à-Lauze est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[5], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[6]. La commune de Sainte-Croix-à-Lauze est également exposée à trois autres risques naturels[6] :
feu de forêt ;
inondation ;
mouvement de terrain : l’intégralité du territoire de la commune est concernée par un aléa moyen à fort[7].
La commune de Sainte-Croix-à-Lauze n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[8]. Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[8] et le Dicrim n’existe pas non plus[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 866 mm, avec 6,2 jours de précipitations en janvier et 3,4 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Dauphin », sur la commune de Dauphin à 13 km à vol d'oiseau[12], est de 12,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 693,2 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 42,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16,4 °C, atteinte le [Note 1],[13],[14].
Le nom du village apparaît pour la première fois vers 1025, ecclesia Santa Crucis, d’après une église qui conservait une relique de la Vraie Croix, sous sa forme occitane, qui a été francisée par la suite[17]. Le nom actuel apparaît au XIIIe siècle, sous la forme Sancta Crux Alauza.
Urbanisme
Typologie
Au , Sainte-Croix-à-Lauze est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[18].
Elle est située hors unité urbaine[19]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Apt, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[19]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (65 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (41,6 %), zones agricoles hétérogènes (33,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (20,6 %), forêts (4 %)[22].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Une campagne de fouilles patronnée par la fondation Calvet est organisée sur le territoire de la commune qui est l'un des emplacements présumés, où aurait été découvert une statue de guerrier gaulois : le guerrier de Vachères[23].
Moyen Âge
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des OstrogothsThéodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire[24].
La localité apparaît dans les chartes au XIe siècle, sous la forme Sancta Crux in valle Relliana Salleta[25]. Les vicomtes de Reillanne sont les détenteurs du fief à partir de 1025[26]. En 1043, Boniface de Reillanne donne un quart de son domaine, la villa Alause, et trois églises, à l’abbaye de Carluc qui y crée un prieuré. À cette époque, existe un petit castrum, appelé Rivus Clapofus (Reclapous). Alors que la villa existait certainement avant l’An Mil, le castrum est une tentative d’implantation seigneuriale, qui échoue : le prieuré reste le pôle majeur du territoire, et prend le nom de la communauté, devenant Sainte-Croix-Alause, puis -à-Lauze[27].
Carluc cède le prieuré à l’abbaye de Cruis puis au monastère de Montmajour.
La seigneurie sur le village est vendue à Honoré Billon Caradet en 1695. Bruno Ignace Roux est signalé comme détenteur en 1732 ; viguier et capitaine du roi à Apt en 1737, il est anobli en 1741. Ses armes, trois têtes de lion arrachées d'or lampassées de sables ornent le portail du château[26].
Révolution française
Durant la Révolution française, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiairean II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Lauze[29].
Comme de nombreuses communes du département, Sainte-Croix-à-Lauze se dote d’une école bien avant les lois Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu[30]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[31], ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent Sainte-Croix-à-Lauze[32]. Ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de Sainte-Croix-à-Lauze sont régulièrement scolarisées.
Coupé : au premier de sinople à la bande d'or, au second d'argent au renard d'azur[34].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Politique et administration
Intercommunalité
Sainte-Croix-à-Lauze était, en 2011, l'une des treize communes du département à n'être rattachée à aucun établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. À la suite du schéma départemental de coopération intercommunale de 2011 établi par la préfecture, prévoyant « la couverture intégrale du territoire par des EPCI à fiscalité propre »[35], la commune a été intégrée en 2013 à la communauté de communes du Pays de Banon.
En 2021, Sainte-Croix-à-Lauze comptait 88 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (2006, 2011, 2016, etc., pour Sainte-Croix-à-Lauze). Depuis 2004, les autres chiffres sont des estimations.
L’histoire démographique de Sainte-Croix-à-Lauze, après l’abandon complet au XVe siècle et le long mouvement de croissance jusqu’au début du XIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1806 à 1851. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique rapide et de longue durée. En 1906, la commune a perdu plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1841[42]. Le mouvement de baisse ne s'interrompt définitivement que dans les années 1990. Depuis, la population a repris sa croissance, doublant en vingt ans.
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
Agriculture
Une dizaine de familles ont une activité agricole. La première production est celle du blé, la seconde de plantes à parfum avec le lavandin. Celui-ci est transformé à la distillerie de Vachères[33]. La commune produit aussi de l'huile d'olive AOC[réf. nécessaire][précision nécessaire].
La vigne, qui était cultivée pour l’autoconsommation jusqu’au milieu du XXe siècle, n’est plus présente qu’à titre anecdotique dans la commune[43]. De la même façon, l’olivier, cultivé sur de petites surfaces au XIXe siècle, jusqu’à l’altitude de 600 mètres, exceptionnellement jusqu’à 700 mètres, n’était en 2005 plus cultivé pour une production commerciale[44].
Le tourisme sur la commune est essentiellement un tourisme vert grâce aux chemins de randonnées et au cadre protégé qu'offrent la montagne de Vachères et le proche massif du Luberon. La municipalité envisage la rénovation du lavoir pour offrir un point d'eau aux randonneurs[33].
Lieux et monuments
Le château
Le bâtiment du XVIIe siècle appelé château est formé de deux corps de logis[45] et il a la particularité de posséder deux ouvertures de pigeonnier (fuie) sous son toit entourées de carreaux vernissés[46].
Il est précédé d’une grille de fer forgéarmoriée[47]. C'est un écu ovale, qui figure les armoiries de la famille Roux de Sainte-Croix, anoblie en 1741 et qui possédait la seigneurie : d'azur à trois têtes de lions d'or lampassés de sable, l'écu timbré d'une couronne de marquis ; en supports : deux lions[48],[49]. Il a été habité par l'artiste aixoise Léontine Tacussel, devenue marquise de Sainte-Croix à la suite de son mariage avec André de Roux de Sainte-Croix en 1849. Elle y finit sa vie en 1886[50]. Dans la seconde moitié du XXe siècle, le château devient la propriété de Mlle Dieudonné, dernière descendante de Léontine Tacussel[45]. Raymond Collier considère que le portail, par la qualité de son travail et la finesse de ses volutes, est une œuvre d'art unique dans toute la Haute-Provence[47].
Les lieux de culte
L'église paroissiale de l'Invention-de-la-Sainte-Croix (XVIIIe). L'église existe en 1043, le clocher pourrait dater du XIe siècle. À l'extérieur, deux plaques de pierre calcaire ornées d'entrelacs, probablement d'époque carolingienne, sont des réemplois[51]. Constituée d'une nef à une seule travée, plus une travée de chœur[52], sa voûte en berceau a été remplacée par un plafond[53].
La chapelle du cimetière, placée sous l'invocation de saint Didier, après être restée longtemps enfouie sous des déblais et envahie par la végétation (au moins depuis le milieu du XVIIIe siècle), a été mise au jour dans les années 1980[54]. Elle a été datée du XIe siècle, période où elle dépendait du prieuré de Carluc[55]. C'est une ancienne église paroissiale qui possédait une chaire dont on voit encore l'escalier[46]. Si la nef a disparu, le chœur était voûté sous une croisée d'ogives est encore visible qui a été datée de la fin du XIVe siècle. Ses nervures sont à méplats ou à arêtes et se terminent dans chaque angle en forme de colonnettes à chapiteau[56]. La clef de voûte de la croisée est sculptée d'un Agnus Dei[46].
Les différentes formes d’habitat traditionnel provençal sont représentées dans la commune : village perché avec maisons en hauteur, où hommes et bêtes vivaient sous le même toit, mais aussi des maisons isolées dans les collines. Au XIXe siècle se sont ajoutées hors du village des maisons à terre. Toutes ces constructions sont pensées pour les besoins agricoles : terrasse pour sécher les fruits, grenier pour serrer le foin et le grain.
Constructions traditionnelles de Sainte-Croix-à-Lauze.
Vue sur une partie perchée du village.
Maison en hauteur dans le village.
Tentative d'extension d'une maison dans le village. La partie ajoutée a été démolie pour permettre le passage d'un chemin.
Maison à terre sur la commune de Sainte-Croix-à-Lauze.
Maison à terre traditionnelle.
Cabanon près de Sainte-Croix-à-Lauze.
Les pigeonniers de particuliers sont souvent construits au XIXe siècle, et se signalent par des plaques vernissées en façade, protégeant les oiseaux des rongeurs. L'approvisionnement en eau des différentes constructions était très souvent complété par une citerne qui recueillait les eaux de pluie de la toiture.
Les cabanons fournissent un habitat aménagé près de champs ou de vignes éloignées.
Équipements et services
Transports interurbains
La commune est desservie par autocar grâce aux lignes régulières Avignon-Digne et Marseille-Banon.
Enseignement
Il n'y a pas d'école dans la commune. Les enfants scolarisés fréquentent l'école primaire de Vachères puis le collège de Banon ou d'Apt[33].
Santé
L'hôpital le plus proche est celui d'Apt.
Vie locale
Cultes
La paroisse est rattachée à un secteur pastoral comptant 14 autres paroisses, le secteur pastoral du Largue. Le culte est célébré alternativement dans les églises de ces quinze communes[57].
Culture
La chapelle Saint-Didier sous l'égide de l'association Alauza est devenu un centre culturel qui a été distingué par les rubans du patrimoine. Le comité des fêtes organise tous les ans une fête votive au mois de juin[33].
Environnement et recyclage
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font à la déchèterie de Reillanne.
Personnalités liées à la commune
Andrée Maureau, écrivaine, auteur de livres sur la gastronomie provençale[58].
↑ a et bRoger Brunet, « Canton de Reillanne », Le Trésor des régions, consultée le 9 juin 2013
↑Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 p. (non-paginé) (ISBN2-7399-5004-7)
↑ a et bMinistère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement, Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 27 mai 2011, consultée le 14 août 2012
↑Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, p. 37
↑ a et bPréfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p. 97
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 3 : Formations dialectales (suite) ; formations françaises, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 195), , 1852 p. (lire en ligne)., § 27320, p. 1511-1512.
↑ a et bDominique Peyric, François d'Izarny-Gargas, « 38e journée archéologique à Céreste, Sainte-Croix-à-Lauze et Vachères », Chroniques de Haute-Provence, 2011, no 367, 131e année, p. 163.
↑Yann Codou, « Le paysage religieux et l'habitat rural en Provence de l'antiquité tardive au XIIe siècle », Archéologie du monde médiéval, tome 21, 2003, p. 59-60.
↑ a et bDaniel Thiery, « Sainte-Croix-à-Lauze », Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence, publié le 22 décembre 2011, mis à jour le 23 décembre 2011, consulté le 14 août 2012
↑Jean-Bernard Lacroix, « Naissance du département », in La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p. 114.
↑Jean-Christophe Labadie (directeur), Les Maisons d’école, Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2013, (ISBN978-2-86-004-015-0), p. 9.
↑Henri Jougla de Morenas, Raoul de Warren, Grand armorial de France, volume 6, « Ric-Zyl », Paris : Frankelve : Berger-Levrault, 1975. (ISBN2-7285-0007-X) (Frankelve), (ISBN2-7013-0071-1) (Berger-Levrault), p. 89, notice n° 30323;
↑Diocèse de Digne, Le secteur pastoral du Largue, Diocèse catholique de Digne, Riez et Sisteron, mis à jour le 2 décembre 2011, consulté le 5 juillet 2012