Dans l'ouest du département de la Dordogne, la commune de Saint-Louis-en-l'Isle est située au nord en forêt de la Double, et en vallée de l'Isle au sud. Avec moins de trois kilomètres carrés, c'est la commune la moins étendue de la Dordogne, après Monpazier. C'est une commune rurale[1] qui fait partie de l'unité urbaine de Mussidan[2] et qui était incluse jusqu'en 2019 dans l'aire urbaine de Mussidan[3]. Elle est située en rive droite de l'Isle est bordée à l'ouest par son affluent la Beauronne.
À l'intersection des routes départementales (RD) 3E5 et 3E10, le bourg de Saint-Louis-en-l'Isle se situe, en distances orthodromiques, quatre kilomètres au nord-est de Mussidan et quatorze kilomètres au sud-ouest de Saint-Astier.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Saint-Louis-en-l'Isle est située dans le quatrième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de dépôts siliceux-gréseux et de calcaires lacustres de l'ère tertiaire[4].
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 43 mètres[8] au sud-ouest, au confluent de la Beauronne et de l'Isle, là où cette dernière quitte la commune et sert de limite entre Sourzac et Saint-Front-de-Pradoux, et 127 mètres[8] au nord-est, en forêt de la Double, au nord de l'Argillier[9].
Dans le cadre de la Convention européenne du paysage entrée en vigueur en France le , renforcée par la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, un atlas des paysages de la Dordogne a été élaboré sous maîtrise d’ouvrage de l’État et publié en [10]. Les paysages du département s'organisent en huit unités paysagères[Note 1],[11]. La commune est dans l'unité paysagère de la « Vallée de l'Isle », qui présente un profil contrasté : une vallée relativement encaissée, aux coteaux affirmés, dominant le fond de vallée de 60 à 80 m en amont de Mussidan, une vallée plus élargie en aval avec un fond de vallée plat, large de 1,5 à 2 km. À la fois agricole et urbanisée, elle est parcourue par de nombreuses voies de communication[12],[13].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 2,82 km2[14],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 2,8 km2[6].
L'Isle, d'une longueur totale de 255,29 km, prend sa source dans la Haute-Vienne dans la commune de Janailhac et se jette dans la Dordogne — dont elle est le principal affluent — en rive droite face à Arveyres, en limite de Fronsac et de Libourne[19],[20]. Formant un méandre, elle borde la commune à l'est et au sud sur près de quatre kilomètres et demi, face à Sourzac.
La Beauronne, d'une longueur totale de 18,12 km, prend sa source dans la commune de Saint-Vincent-de-Connezac ; son bras oriental se jette dans l'Isle en rive droite, en limite de Saint-Front-de-Pradoux et de Saint-Louis-en-l'Isle, face à Sourzac[21],[22]. Elle sert de limite naturelle à l'ouest sur plus de deux kilomètres et demi, face à Beauronne et Saint-Front-de-Pradoux.
L'Isle en limite de Sourzac (à gauche) et Saint-Louis-en-l'Isle (en rive opposée).
La Beauronne au pont de la RD 3, en limite de Saint-Louis-en-l'Isle (à gauche) et Saint-Front-de-Pradoux.
Réseaux hydrographique et routier de Saint-Louis-en-l'Isle.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[23]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [24].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[25].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[26].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 852 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[27]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Martin-de-Ribérac à 19 km à vol d'oiseau[28], est de 13,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 916,6 mm[29],[30]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[31].
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Louis-en-l'Isle est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[32].
Elle appartient à l'unité urbaine de Mussidan, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[33],[34]. La commune est en outre hors attraction des villes[35],[36].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (75,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (48,7 %), forêts (24,9 %), terres arables (17,4 %), prairies (8,9 %)[37]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Isle et la Beauronne. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993 et 1999[40],[38]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de l'Isle - Mussidanais » prescrit le et approuvé le , pour les crues de l'Isle[41],[42].
Saint-Louis-en-l'Isle est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[43]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[44],[45].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[46]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[47]. 72,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[48].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1993, 1997 et 2005 et par des mouvements de terrain en 1999[38].
Toponymie
Le nom de la commune se réfère à saint Louis, roi de France[49], et à l'Isle, principal affluent de la Dordogne et rivière qui arrose le territoire communal[50].
En occitan, la commune porte le nom de Sent Lóis d'Eila[51].
Histoire
Le territoire communal a été occupé dès le Paléolithique, comme l'ont révélé les fouilles du site de Solvieux[52].
Au XIIIe siècle, le site appartenait à la paroisse de Sourzac qui dépendait de l'abbaye de Charroux. Un acte de paréage est signé en 1308[53] entre l'abbaye et Philippe le Bel, le roi de France, pour y établir une bastide[54]. Son nom latinisé apparaît en 1310 sous la forme Villa franca Sancti Ludovici (« Ville franche de Saint-Louis »). Selon Chantal Tanet et Tristan Hordé, comme il existe plusieurs saints portant le nom de Louis, il est possible, mais non prouvé, que le nom du lieu fasse référence au roi saint Louis, grand-père de Philippe le Bel[55]. Cependant, l'abbé Carles précise que c'est bien le roi de France qui est à l'origine de l'église gothique (« S. Louis en posa lui-même les fondements, en 1269, quand il partait pour la dernière croisade. P. Dupuy, tome 2, page 94 »)[49].
La bastide passa aux mains des Anglais lors de la guerre de Cent Ans. De sa fondation initiale, il ne reste plus au XXIe siècle que l'église[54] et quelques rues qui se coupent perpendiculairement.
La commune porta, au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), le nom de Montagne-Libre-sur-l'Isle-et-Beauronne[8].
La population de la commune étant comprise entre 100 et 499 habitants au recensement de 2017, onze conseillers municipaux ont été élus en 2020[56],[57].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[63]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[64].
En 2022, la commune comptait 311 habitants[Note 6], en évolution de +2,98 % par rapport à 2016 (Dordogne : +0,37 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2015[66], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 114 personnes, soit 38,5 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (seize) a augmenté par rapport à 2010 (treize) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 14,0 %.
Établissements
Au , la commune compte treize établissements[67], dont six au niveau des commerces, transports ou services, trois relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, deux dans l'industrie, un dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, et un dans la construction[68].
Pont sur l'Isle de type « Eiffel », édifié en 1894, qui permet de relier la commune à celle de Sourzac (route départementale 3E5) ; il sera fermé en 2025 pendant presque une année pour consolidation[69].
Située au sud de la forêt de la Double et bordée par l'Isle, la commune représente un grand intérêt pour la faune et la flore locales. Des zones de protection y sont donc délimitées.
Natura 2000
Deux sites Natura 2000 sont présents sur le territoire communal.
Depuis Périgueux jusqu'à sa confluence avec la Dordogne, l'Isle et sa vallée, ensemble de prairies et de cultures, représentent un site très important pour le vison d'Europe ainsi que pour une libellule : le gomphe de Graslin (Gomphus gaslinii). Outre la cistude d'Europe et l'écrevisse à pattes blanches, on y trouve également des aires de reproduction de six espèces de poissons dont des lamproies et des aloses[71].
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Héraldique
Blason
D’azur à la fasce ondée d’argent accompagnée de trois fleurs de lys d’or, au chef aussi d’azur chargé d’une couronne royale fermée aussi d’or aux joyaux de gueules.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[15],[16]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bAbbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 265.
↑Chantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, éditions Fanlac, 2000, (ISBN2-86577-215-2), p. 339-340.
↑ a et bChristian Chevillot et Jean Gaussen, « Un fosse du bronze final IIIb sur le site préhistorique de Solvieux (Saint-Louis-en-l'Isle) », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t. CV, no 3, , p. 196-223 (lire en ligne).
↑Jean-Luc Aubarbier, Michel Binet, Guy Mandon, Nouveau guide du Périgord-Quercy, p. 283, Ouest-France, 1987, (ISBN2-85882-842-3).
↑Sources : jusqu'en 1846, tableau Saint Louis en l'Isle honore ses maires à la mairie de Saint-Louis-en-l'Isle. Après 1846 : registres de délibérations communales. Documents consultés sur place le 21 mai 2012.
↑« Voici vos 557 maires », édition spéciale de Sud Ouest du 3 avril 2008, p. 16.
↑À Saint-Louis-en-l'Isle, Sud Ouest édition Périgueux du 2 avril 2014, p. 20.