Saint-Jean-du-Corail est dans le bassin de la Sélune qui délimite le territoire au sud. Deux de ses affluents bordent le territoire communal : la rivière Saint-Jean (ou la Meude) à l'ouest et le ruisseau de Chenilly à l'est. Un troisième affluent plus modeste parcourt le centre-sud de la commune.
Le point culminant (311 m) se situe au nord-est, en forêt de la Lande Pourrie. Le point le plus bas (77 m) correspond à la sortie de la Sélune du territoire, au sud-ouest. La commune est bocagère.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sanctus Jacobus vers 1040[4], Saint Jehan jouxte Bion en 1398, Saint Jehan du Coureil en 1401, Saint Jehan du Courail en 1491, Saint Jehan de Corel en 1493[5].
L'histoire de Saint-Jean-du-Corail est ancienne. Son origine remonterait au XIIe siècle, lors de sa séparation du fief voisin, Bion. Dans le passé, le sol ferrugineux a favorisé le développement de la commune. Dès 1793, du minerai de fer a été extrait sur les terres de l'actuel château de Bourberouge, sous l'impulsion de Collet de Saint James, maître de forges à Champsecret. L'usine métallurgique de transformation de fonte et de fer est reprise et remise en état en 1800 par Bachelier d'Arges et Inglemares y employa jusqu'à 300 personnes mais cessa ses activités en 1862, après avoir été racheté avec la forêt par Pracomtal en 1823 [7].
Dans un passé plus récent de la commune, au cours de la Seconde Guerre mondiale, la région de Saint-Jean-du-Corail fut un haut lieu de la Résistance en représailles de quoi plusieurs de ses habitants furent victimes de la barbarie nazie. Le , cinq résistants de Fougerolles-du-Plessis furent capturés, emprisonnés dans le château de Bourberouge puis conduits dans une carrière voisine pour y être fusillés par l'occupant. Dans le but de maquiller cette exécution en accident, les nazis ont fait exploser une charge qui a enseveli leurs victimes sous une couche de pierres, mais un témoin qui avait assisté à la tragédie a pu dénoncer la supercherie. Un monument érigé en bordure de la D907 rappelle cet épisode tragique.
Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints [10]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Mortain-Bocage le jusqu'en 2020 et Jean-Paul Boulet devient maire délégué.
Démographie
En 2020, la commune comptait 257 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2006, 2011, 2016, etc. pour Saint-Jean-du-Corail[11]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 1].
Saint-Jean-du-Corail a compté jusqu'à 729 habitants en 1851.
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Lieux et monuments
La commune de Saint-Jean-du-Corail a compté jusqu'à quatre châteaux qui n'appartenaient pas aux mêmes familles. À noter que les trois propriétés subsistantes sont privées et ne se visitent pas.
Le château de Moissey qui n'existe plus aujourd'hui. Il s'agissait d'un château fort qui fut érigé vers le milieu du Xe siècle. Le démantèlement de ses tours fut ordonné au XVIIe siècle par Louis XIII, en représailles contre le seigneur du château, qui était huguenot. Les derniers possesseurs du château furent les de Vauborel, illustre famille du Mortainais. Faute d'entretien, il disparut à la fin du XVIIIe siècle.
Hormis le château du Bois d'Husson (XIXe siècle) dont le jardin est inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel[14] et celui de Saint-Jean avec sa chapelle (XVIIIe – XIXe siècle) qui fut occupé au début de par les services allemands, Gestapo et tribunal militaire, à la suite du repli de ces derniers de Saint-Lô à Saint-Jean-du-Corail[9].
Un autre château marqua l'histoire de la commune, celui de Bourberouge (XIXe siècle). Le château moderne fut construit vers 1838 par la famille de Pracomtal, dont le tombeau se trouve aujourd'hui dans le cimetière de Bion. Le chevalier de Pracomtal avait racheté l'ancien domaine des comtes de Mortain : les halles, le château et sa place à Mortain, la prison de Tinchebray, le haut fourneau de Bourberouge et 3 500 hectares de la forêt de la Lande Pourrie. L'extraction du minerai de fer avait débuté depuis 1793 à Bourberouge. C'est Athanase de Pracomtal (1793-1840), châtelain de Bourberouge, maître des forges, qui fut le promoteur de l'usine métallurgique de Bourberouge qui employa jusqu'à 300 ouvriers[9].
Aujourd'hui, le bourg de Saint-Jean-du-Corail a conservé quelques-unes de ses anciennes maisons, notamment la maison des brigadiers du sel (propriété privée qui ne se visite pas) qui existe encore aujourd'hui à un carrefour du bourg. Son existence a pour origine le trafic du sel : tandis que les riverains de la baie du mont Saint-Michel étaient exemptés de gabelle, l'impôt sur le sel, Saint-Jean-du-Corail constituait la frontière avec le territoire voisin qui devait s'en acquitter.
L'église Saint-Jean-Baptiste (XVIIe – XVIIIe siècles), initialement chapelle paroissiale construite par les châtelains, fut remaniée au XVIIIe siècle et restaurée en 1874[15]. Elle abrite une quinzaine d’œuvres inscrites au titre objet au monument historique dont un bénitier du XVIIe et des fonts baptismaux du XVIe[16]. La croix du cimetière date de 1626, et trois de ses tombeaux sont remarquables : celui de Jean Roblin, curé de Saint-Jean-du-Corail et ceux de deux officiers de la Légion d'honneur.
Sur la D 587, la croix aux Morts dont le nom viendrait de sa situation au carrefour de chemins empruntés par les Maures daterait du XVIIe siècle. La croix de cimetière quant à elle date de 1676[15].
En 1896, l'archéologue Léon Coutil signalait la présence dans la forêt de la Lande Pourrie, des restes d'un dolmen formé de deux pierres debout recouvertes par une pierre horizontale et d'un tumulus sous lequel des cendres, des charbons et deux haches avait été trouvés. Ces deux monuments ont totalement disparu[9].
On a dénombré, par le passé, la présence de trois moulins, un à blé, un à huile et un à cuivre[15].
Activité et manifestations
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Personnalités liées à la commune
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Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 205.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 555.
↑Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.