La commune de Saint-Étienne-de-Lugdarès se trouve dans le sud-ouest du département de l'Ardèche, au sein du plateau ardéchois et du bassin supérieur de l'Allier. Elle est limitrophe de la Lozère.
Communes limitrophes
Communes limitrophes de Saint-Étienne-de-Lugdarès[1]
Le village, à 1 033 mètres d'altitude, se situe dans la vallée du Masméjean, une rivière d'altitude, aux eaux vives et oxygénées, qui a creusé son lit dans un couloir de roches broyées par le mouvement d'une faille géologique locale, d'origine volcanique.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 350 mm, avec 10 jours de précipitations en janvier et 5,9 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 8,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 471,4 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].
Statistiques 1991-2020 et records ST-ETIENNE LUGDARES (07) - alt : 1022m, lat : 44°39'04"N, lon : 3°56'54"E Records établis sur la période du 01-01-2003 au 04-01-2024
Au , Saint-Étienne-de-Lugdarès est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[7].
Elle est située hors unité urbaine[8] et hors attraction des villes[9],[10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (78,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (84,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (54,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (23,7 %), prairies (11,9 %), zones agricoles hétérogènes (9,8 %)[11].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
L'ensemble du territoire de la commune de Saint-Étienne-de-Lugdarès est situé en zone de sismicité no 2 (sur une échelle de 5), comme la plupart des communes situées sur le plateau et la montagne ardéchoise (massif cévenol)[12].
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Toponymie
L'étymologie de Lugdarès n'est pas clairement définie. Dans Histoire des Religieuses de Saint-Joseph[14], l'abbé Zéphirin Gandon mentionne Lucus, comme Bois sacré, et ares, nom grec du dieu Mars, d'où il déduit Le bois consacré au dieu Mars. Mais cette explication est très aléatoire, ne serait-ce que parce qu'on n'a jamais utilisé en Gaule les noms de divinités grecques.
Situé sur un versant nord d'une vallée renfermée, (les ubacs, par opposition aux adrets). L'orthographe varia au cours du temps : Ubacs, Ubas, Ubaz, et en latin Ubacis, Ubaciis.
La seigneurie des Ubas appartenait au début du XIVe siècle à une branche de la Famille de Solignac. Elle passa en 1363 à la famille d'Agrain par le testament de noble Aélis, veuve de noble Regordon de Solignac, seigneur des Hubas paroisse de St Etienne de Lugdarès, héritière usufruitière de feu noble Pierre de Solignac, son fils, qui abandonne à son parent Béraud d’Agrain l’usufruit des biens sis ès mandements et lieux des Hubas, du Luc, de Beaumont et de Borne[15].
Le pont situé à l'entrée originelle du village est en lien direct avec la voie régordane, qui passe sur le plateau.
C' est dans ce hameau qu'a eu lieu la première victime authentifiée de la "bête du gévaudan", il s'agit de la jeune "Jeanne Boulet" dévorée par la bête au lieu dit "les hubacs" le à l'âge de 13 ans.
Le Cros (Croze)
D'anciennes traces existent, avec la mention Del Cros, dont le seigneur, un certain Richard, également chapelain de Lugeira, en donne la dîme aux religieux des Chambons, en 1198, N°32, puis en 1199, N°33, pour 60 sols.
On trouve aussi des actes plus anodins, comme cette reconnaissance entre Pierre Michel, du Cros, et R.P. en Dieu, Dom Étienne, abbé des Chambons, le , devant maître Michel Déabriges, notaire.
Mais en 1381, par acte du reçu par maître Jean BERON, notaire, il est établi sur parchemin en deux peaux, une convention entre noble Albert de BALAZUC, seigneur de MONTREAL et du CROS, et Étienne, abbé des Chambons, pour soumission féodale. Une autre une trace est trouvée, le , acte N°606, avec Albert de BALAZUC, pour reconnaissance de son fief du CROS.
Ainsi mention est faite de Albert de BALAZUC, qui épouse le Pelette de MONTREAL, héritière de sa maison et des terres de MONTREAL, CROZE, Uzert, Montbrison. Cette ancienne maison, originaire du Vivarais, est connue par filiation suivie depuis noble et puissant seigneur Girard de BALAZUC, en latin Baladuno, seigneur de Saint-Montant et de Larnas, vivant en 1077, dont le fils, Pons, chevalier, prit part à la première croisade et fut tué au siège de Arqa (Tripoli) en 1099. Pierre de BALAZUC, arrière-petit-fils de Pons, épouse en 1189 Catherine de VIERNE, qui reçut, conjointement avec son fils Guillaume, un hommage d'Audibert de Voguë en 1252.
Les armes de la Maison de BALAZUC sont : d'argent à trois pals de sable, au chef de gueules, chargé de trois étoiles d'or.
La Chaze et Fourmaresche
À Pâques 1220, déjà tracés par acte notarié, sur parchemin, pour des transactions de terre (60 livres pour le couvent des Chambons). Également des droits de chasse, ratifiés à Falque, femme dud Jaucelin (3 des kalendes de may 1238).
Masméjan
En langage d'époque, le Masmejer, en acte parchemin du 7 des kalendes de juin 1239.
Labrot
En 1287, le 5 may, donation de terres à Labro, par Frère Héblon, à Simon Longi, de Luc (Archives de Lozére, J.355).
Politique et administration
Administration municipale
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En , EDF inaugure le parc éolien de la montagne ardéchoise, le plus puissant de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, situé sur six communes du département de l’Ardèche (Saint-Étienne-de-Lugdarès, Lespéron, Lavillatte, Issanlas, Le Plagnal et Laveyrune). L’installation comprend 29 turbines pour une puissance installée de 73,5 MW[17]. EDF ouvre également dans la région une agence de développement de projets d’énergies renouvelables[18].
Population et société
Démographie
En 2014 :
356 maisons et 32 appartements ;
125 propriétaires, et 32 locataires ;
188 résidences secondaires, et 165 résidences principales.
Deux organes de presse écrite sont distribués dans la commune :
L'Hebdo de l'Ardèche, hebdomadaire français basé à Valence et diffusé à Privas depuis 1999. Il couvre l'actualité pour tout le département de l'Ardèche ;
Le Dauphiné libéré, quotidien de la presse écrite française régionale distribué dans la plupart des départements de l'ancienne région Rhône-Alpes, notamment l'Ardèche. La commune est située dans la zone d'édition du centre-Ardèche (Privas).
Culte
La communauté catholique et l'église de Saint-Étienne-de-Lugdarès (propriété de la commune) sont rattachées à la paroisse Notre-Dame de la Montagne, elle-même rattachée au diocèse de Viviers[19].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Étienne, aussi appelée « cathédrale de la montagne » : de style gothique, construite en 1880 avec des pierres noires volcaniques, elle se trouve au milieu du village[20] Le maître-autel provient de l'abbaye des Chambons[21].
Maison natale d'Henri Charrière alias « Papillon » : C'est dans cette maison qu'est né en 1906 le célèbre bagnard Henri Charrière dit « Papillon ». Ses parents étaient alors instituteurs à Saint-Étienne-de-Lugdarès[22] La maison ne se visite pas mais une plaque en indique le lieu.
Moulin des énergies renouvelables à Masméjean : ancien moulin à farine entièrement restauré, au bord du Masmejean, qui accueille une exposition sur les énergies renouvelables[23].
Fontaine sur la place du Jumelage: Cette fontaine représente Jeanne Boulet, première victime officielle de la Bête du Gévaudan.
Sommet des trois seigneurs : nommé ainsi, car selon une légende, en 1324, trois seigneurs (de Polignac, Bourbal de Choisinet, d'Agrain) firent graver leurs armes sur trois pierres au sommet de la montagne, après une bataille contre les Anglais[24],[25]. La localisation exacte de ce sommet n'est pas définie[26].
Henri Charrière alias « Papillon », né le à Saint-Étienne-de-Lugdarès en Ardèche et mort le à Madrid en Espagne, ancien bagnard rendu célèbre par son ouvrage partiellement autobiographique "Papillon", écrit en 1969.
Pierre Jourdan, né le à Montpellier et mort le , conseiller général de 1955 à 1980, maire de 1959 à 1980, vice-président du conseil général de 1970 à 1976 et sénateur de l'Ardèche de 1971 à 1980.
Héraldique
Blason
D'azur à la crosse d'or, au chef d'or chargé d'une palme de sinople posée en fasce[31].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Ardèche : la montagne ardéchoise inaugure le plus puissant parc éolien d'Auvergne-Rhône-Alpes - France 3 Auvergne-Rhône-Alpes », France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (lire en ligne, consulté le ).
↑Sur son acte de décès, le curé de la paroisse mentionne qu'elle fut victime de la bête féroce, ce qui suggère qu'elle ne fut pas la première victime mais seulement la première déclarée
↑Jean-Marc Moriceau, La Bête du Gévaudan : 1764-1767, Larousse, 2008, pages 20 et 372.