L'Adour est un moteur qui a été initialement développé essentiellement pour l'avion franco-britannique SEPECAT Jaguar, effectuant sa première mise en route avec succès en 1968. Mis en service en 1973, il a été décliné sous de nombreuses variantes, civiles et militaires, équipées ou non de postcombustion.
Au mois de , plus de 2 800 exemplaires de ce moteur avaient été produits, pour plus de 20 forces armées différentes et totalisant huit millions d'heures de fonctionnement en [2] et plus de neuf millions en 2016[3].
Dérivés
États-Unis
La désignation militaire américaine pour ce moteur est F405-RR-401, pour le dérivé de l'Adour Mk.871[4],[5], et F405-RR-402 pour le dérivé de l'Adour Mk.951[6]. Il est utilisé pour propulser la flotte d'avions d'entraînementT-45 Goshawk de l'US Navy.
Japon
L'Adour a aussi été produit sous licence japonaise à travers la firme IHI, pour l'utilisation sur les Mitsubishi T-2 et F-1. Basé sur le Mk.801 (équipé de postcombustion), il est désigné Ishikawajima-Harima TF40-IHI-801A[7].
Il s'agit d'un turboréacteur à double flux, doté de deux arbres coaxiaux, chacun constituant un corps. Le corps basse-pression est constitué d'une soufflante à deux étages, reliée à une turbine à un étage. Le corps haut-pression est lui constitué de cinq étages de compresseur axiaux, également reliés à une turbine à un étage. La chambre de combustion est annulaire et le moteur est contrôlé dans son fonctionnement par une unité de gestion électronique de type FADEC.
Versions
Prototypes
Bancs d'essais : 10 prototypes ont été assemblés par Rolls-Royce et Turbomeca pour essais au sol[8] ;
Développement en vol : Il y a eu 25 exemplaires de l'Adour assemblés pour les prototypes du Jaguar[8].
Versions avec postcombustion
Adour Mk.101 : Première version de production, pour le Jaguar, construite à 40 exemplaires[8] ;
Adour Mk.102 : Seconde version de production, avec l'ajout d'une postcombustion à deux niveaux de puissance (« part-throttle reheat »)[8] ;
Adour Mk.104 : Version bien plus puissante disponible au début des années 1980, avec une température de fonctionnement plus élevée (700 °C au lieu de 640 °C), produisant environ 2 800 kgp de poussée à sec et 4 000 kgp avec la PC activée (en statique). Alors qu'il n'était que légèrement meilleur en puissance au décollage, ce moteur améliora le faible rapport poids/puissance du Jaguar et lui donna de bien meilleures performances, avec 10 % de poussée supplémentaire au décollage (avec la PC), mais surtout jusqu'à 27 % de poussée supplémentaire en vitesse de croisière haute-subsonique, améliorant les capacités opérationnelles du Jaguar dans son enveloppe de mission typique (attaques à haute vitesse et basse altitude) ;
Adour Mk.106 : Remplaçant du Mk.104 du Jaguar (développé à partir de l’Adour 871), avec une section de postcombustion. La Royal Air Force ré-équipa toute sa flotte avec ce moteur sous la désignation de « Jaguar GR.3 »[9],[10]. En , avec le retrait des seize derniers Jaguars de l'escadron no 6 de la RAF, basé à la base de RAF Coningsby, l’Adour 106 a été retiré du service de la RAF[11] ;
TF40-IHI-801A : Version du Mk.801 produite sous licence par Ishikawajima-Harima pour les Mitsubishi F-1 et T-2
Adour Mk.804 : Version produite sous licence par Hindustan Aeronautics pour les Jaguars « phase 2 » de la force aérienne indienne ;
Adour Mk.811 : Version produite sous licence par Hindustan Aeronautics pour les Jaguars « phase 3 » à « phase 6 » de la force aérienne indienne, tarée à une poussée maximale de 37,36 kN[12] ;
Adour Mk.821 : Version mise à jour des Mk.804 et Mk.811, actuellement en développement, pour les Jaguars de la force aérienne indienne.
Versions sans postcombustion
Adour Mk.151-01 : Utilisé par la flotte d'avions d'entraînement de la Royal Air Force ;
Adour Mk.151-02 : Utilisé par la patrouille acrobatique Red Arrows ;
Adour Mk.851
Adour Mk.861
Adour Mk.871 : Version utilisée par le Hawk 200[13] ;
F405-RR-401 : Version à configuration similaire à celle du Mk.871, mais utilisée sur les T-45 Goshawks de l'US Navy ;
Adour Mk.951 : Version conçue pour les dernières versions du Hawk et propulsant les drones démonstrateurs technologiques BAe Taranis et Dassault nEUROn[14]. Le Mk.951 est une refonte plus poussée que le Mk.106, avec des performances améliorées (29 kN de poussée) et jusqu'à deux fois la durée de service du Mk.871[9]. Il est doté d'une soufflante et d'une chambre de combustion totalement nouvelles, de turbines HP et BP revues, et est doté d'un système de contrôle FADEC. Le Mk.951 a été certifié en 2005 ;
F405-RR-402 : Mise à jour du F405-RR-401, incluant les technologies du Mk.951 et certifié en 2008. Il n'est pas entré en service en raison de problèmes de financement.
Version à fort taux de dilution
En 1967, une version disposant d'un plus fort taux de dilution fut conçue, comme remplaçant potentiel du Rolls-Royce Spey. Elle est connue sous la désignation de Rolls-Royce RB.203 Trent.
↑ abc et d(en) « Development of the Adour », Flight International magazine, Flight Global/Archives, vol. 103, no 3346, , p. 649 & 650 (lire en ligne [PDF]).