Le procès de Ghazi Béji et Jabeur Mejri, deux civils tunisiens, conduit en 2012 à leur condamnation à sept ans et demi de prison pour « atteinte à la morale, diffamation et perturbation de l'ordre public » après leur publication en ligne de caricatures du prophèteMahomet.
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Jabeur Mejri est traduit devant la cour alors que Ghazi Béji est en fuite en Europe pour échapper à la persécution. Tous deux sont condamnés, le , à sept ans et demi de prison et une amende de 1 200 dinars chacun par le tribunal de première instance de Mahdia pour « atteinte à la morale, diffamation et perturbation de l'ordre public » après leur publication de caricatures du prophèteMahomet sur Facebook[1],[2]. Béji a par ailleurs publié en ligne un livre intitulé L'Illusion de l'islam[3].
La peine est confirmée par la cour d'appel de Monastir le [4] puis par la Cour de cassation de Tunis le [5]. L'avocat de Mejri objecte pour son client, le qualifiant d'« instable mentalement » et de chômeur durant les six années précédentes[6].
Réactions officielles
Le porte-parole de la présidence de la République, Adnen Manser, affirme que « les attaques contre les symboles sacrés de l'islam » ne peuvent être considérées comme relevant de la liberté d'expression et qualifie l'acte de Mejri de « forme d'extrémisme »[7].
Le , lors d'une conférence au Council on Foreign Relations, le président Marzouki déclare que Mejri ne peut être libéré pour le moment et justifie cette prise de position par la « présence de salafistes violents en Tunisie qui mettraient sa vie en danger »[8]. Il affirme par ailleurs dans une interview accordée à France Info le 6 novembre qu'il « va le faire libérer », qu'il attend une « accalmie politique » et qu'il « ne veut pas que cette libération soulève des débats »[9].
L'International Freedom of Expression Exchange décrit l'affaire comme un événement extrêmement perturbant, l'une des attaques répétitives contre les journalistes, artistes et femmes qui ont « commis » le crime d'exprimer librement leurs opinions[11].
Médias
Reuters considère que le procès est une confirmation que les islamistes, au pouvoir en Tunisie après la révolution de 2011, tentent de supprimer la liberté d'expression[12].
Associated Press décrit quant à elle l'affaire comme choquante pour les Tunisiens et un signe de l'importance de l'islam en Tunisie.
La Deutsche Welle cite la désillusion post-révolution pointée par les blogueurs tunisiens qui déclarent que « la révolution a échoué ». Un blogueur en fait un exemple de la condamnation « sélective » du gouvernement, les appels à la violence et au terrorisme sur Facebook n'étant jamais pris au sérieux.