Pierre Dupong a effectué ses études supérieures de droit à Berlin, Fribourg et Paris de 1907 à 1910, une période qui ne pouvait être qu'une combinaison d'apprentissage et de tentative de saisir plus que les concepts élémentaires de jurisprudence, de gouvernance et de doctrine sociale au contact des meilleurs représentants de la discipline[1]. Il agissait conformément à sa nature en ce sens que, imitateur de Montalembert, Ketteler et Vogelsang, il reprenait l'esprit démocratique dans son essence selon les mesures chrétiennes à l'école de Decurtius, Albert de Mun, Fréderic Ozanam, Marc Sangnier et Anton Orel(de) et concevait la lutte pour la justice comme une lutte continue pour la consolidation de la paix religieuse, sociale et nationale[1].
Avec de telles conceptions, il rentre au Luxembourg et est tellement imprégné de ses idéaux qu'il rejoint sans hésiter les rangs de ceux qui, bien que n'appartenant pas encore à un parti politique doté d'un cadre fixe, s'efforcent dans d'autres instances d'apporter au peuple les idées catholiques sur l'État et la communauté[2].Ce n'est pas par hasard qu'il devint bientôt la force motrice des hommes plutôt isolés qui, au parlement comme dans la vie publique, s'efforcèrent d'abord d'unir puis de regrouper le peuple fondé sur la religion, et qui espéraient obtenir un succès décisif sur le Bloc de gauche apparemment tout-puissant en organisant un corps national[2].
Au fur et à mesure de l'augmentation du nombre de députés désignés par les chrétiens à la Chambre, les élus ont de plus en plus perçu la nécessité de passer du système des réunions occasionnelles de collusion au régime d'un parti ordonné et lié par la loi[3].
L'avocat Dupong a attiré l'attention sur le fait qu'il s'était fait, pour ainsi dire, le porte-parole du parti naissant et semblait préparer des principes directeurs fondamentaux. On ne pouvait donc que considérer comme acquis que cette puissance à forte intensité énergétique serait exploitée aux fins des travaux qui n'étaient pas encore achevés pour l'essentiel. Dans la première partie de la communication écrite, le secrétaire général s'exprime :
Le , dans une petite salle de la Maison du peuple luxembourgeois, le Parti de la droite luxembourgeoise est fondé. L'assemblée fondatrice était composée de représentants de la presse catholique, de l'Association du peuple et du groupe de députés libres alors connu sous le nom de « Parti populaire catholique ».[3]
Parallèlement à son rôle de chef du gouvernement, il sera également Ministre des Finances et de la Force armée du au , Ministre des Finances, du Travail, de la Prévoyance sociale et des Mines, de l’Assistance sociale, de l’Épuration du au , ministre des Finances, du Travail, de la Prévoyance sociale et des Mines, ministre de la Force armée a.i. du au et ministre des Finances, de l’Agriculture et des Dommages de guerre du au .
Il meurt en fonction, le . Il est le père de Jean Dupong qui a été ministre et député pour le compte du CSV.
↑Pierre Dupong est directeur général des Finances, de la Prévoyance sociale et du Travail du au . L'arrêté grand-ducal du remplace le titre de « directeur général » par celui de « ministre ».
Références
↑ a et bGRÉGOIRE P., Vie et carrière de Pierre Dupong, Luxembourg, Imprimerie St-Paul, , p. 47
↑ a et bGRÉGOIRE P., Vie et carrière de Pierre Dupong, Luxembourg, Imprimerie St-Paul, , p. 48
↑ a et bGRÉGOIRE P., Vie et carrière de Pierre Dupong, Luxembourg, Imprimerie St-Paul, , p. 50
↑Bernier Arcand, Philippe, « L'exil québécois du gouvernement du Luxembourg », Histoire Québec, , p. 19–26 (lire en ligne)
Nicolas Als et Robert L. Philippart, La Chambre des Députés, histoire et lieux de travail, Luxembourg, Chambre des députés du Grand-Duché de Luxembourg, , 559 p. (ISBN2879540216 et 9782879540214).
Guy Thewes, Les gouvernements du Grand-Duché de Luxembourg depuis 1848, Imprimerie centrale, Luxembourg, Service information et presse du gouvernement luxembourgeois, Département édition, (réimpr. 2003, 2006 et 2007) (1re éd. 1989), 271 p. [détail des éditions] (ISBN978-2-87999-212-9, OCLC830021082, lire en ligne).