Méditation (ou Offertoire) — Andante espressivo e legato à en sol mineur, qui est très chromatique et « rappelle Vierne, dans son titre et dans son esthétique[6] » ;
Prière-Choral (ou Élévation) — Adagio espressivo à quatre temps (noté ) en ré bémol majeur, qui « traite alors le thème [le carillon] cyclique selon quatre périodes[6] » ;
Cantilène mélancolique (ou Communion) — Andantino espressivo à en fa mineur, qui reprend le thème en ternaire « dans les douceurs élégiaques d'une pastorale[6] » ;
Fanfare fuguée (ou Sortie) — Allegro marziale à en fa majeur, qui conclut la suite dans un « staccato joyeux [...], qu'une brutale modulation en la bémol majeur relance avec panache[6] ».
Analyse
Pierre Guillot constate que la partition indique deux registrations possibles, l'une pour orgue à deux claviers sans pédalier, l'autre pour harmonium, et que la Suite constitue ainsi « un office catholique complet pour l'organiste urbain ou rural[7] ».
Pour lui, le « thème du carillon, prétexte à cinq variations, est plutôt prétexte à cinq réminiscences, des réminiscences affectives, toutes nostalgiques, voire tragiques. [...] En retrouvant l'orgue et le sacré, Séverac se veut scolastique, sans pouvoir récuser un impressionnisme certain. Il construit, développe même, il contrepointe avec une souplesse, une maîtrise et un art consommés. Mais il reste avant tout poète et croyant. Et si cette Suite enchaîne cinq variations sur un thème identique, autant que réminiscences, elles sont réflexions, dialogues intérieurs et peintures de l'âme[7] ».
Déodat de Séverac, La lyre de l’âme (l'œuvre pour orgue et motets pour chœur et orgue), Olivier Vernet (orgue), Maîtrise de garçons de Colmar, Arlette Steyer (dir.), CD Ligia 0104244-12 / distribution Harmonia Mundi (2011-2012[9]).
Jean-Bernard Cahours d'Aspry, Déodat de Séverac, musicien de lumière. Sa vie, son œuvre, ses amis (1872-1921), Atlantica-Séguier, coll. « Carré Musique », , 145 p. (ISBN978-2-84049-235-1).