François Barbe, dit Paul Barbe, né le à Nancy (Meurthe-et-Moselle)[1] et mort le à Paris, est un industriel et homme politique français.
Biographie
Fils de Jean-Baptiste Charles Barbe, serrurier devenu maître de forges à Liverdun et à Tusey, Paul Barbe fut l'associé français d'Alfred Nobel et son représentant en France pendant de nombreuses années.
Paul Barbe fut élève de Polytechnique promotion 1855.
Dès 1868, Nobel s'associa avec Barbe pour l'exploitation de la dynamite en France.
En 1870, sous la gestion puissante de Barbe, la fabrication de la dynamite fut entreprise à Liverdun dans 3 maisons ouvrières de la cité de la Croisette[2]. Une usine a été construite à Paulilles près de la frontière espagnole, une tache d'isolement choisie pour raison de sécurité nationale. « L'endroit choisi devait se trouver le plus loin possible des frontières de l'Est », avait dit Gambetta.
La compétence de Barbe vis-à-vis de l'organisation et son talent d'administrateur lui furent extrêmement utiles, et il fut ainsi nommé responsable de l'établissement et de l'administration de différentes autres compagnies, alors qu'Alfred Nobel se consacrait plus particulièrement à l'amélioration technique de ses produits.
Fondation de l'empire Nobel
En 1886 et avec l'aide de Barbe, des compagnies de fabrication de dynamite furent fondées en Italie, à Galdácano (voir Galdakao) en Espagne près de Bilbao et en Suisse.
Barbe eut une influence décisive sur le développement ultérieur des compagnies Nobel sur le continent.
Barbe propose de diminuer la sensibilité explosive du coton-poudre en l'additionnant de nitrates organiques ou inorganiques, notamment de nitrate d'ammoniaque (Brevet français no 159.214 du ).
Le même inventeur, afin d'assurer la neutralité et de diminuer l'hygroscopicité du nitrate d'ammoniaque, propose d'ajouter du carbonate d'ammoniaque à ce sel (Brevet français no 68.189 du ).
Paul Barbe et Alfred Nobel
Alfred Nobel eut en Barbe un associé compétent, mais ces deux hommes ne furent jamais bien étroitement amis.
Alfred fut plein de respect pour le professionnalisme de Barbe, mais se rendit vite compte du manque de fiabilité de ce dernier, à chaque fois que ses propres intérêts étaient concernés. L'éthique de Barbe ne fut jamais à la hauteur de celle de Nobel. Alfred Nobel avait déjà par le passé décrit Barbe comme quelqu'un « Avec d'excellentes capacités dans le travail mais dont la conscience était plus élastique que le caoutchouc. C'est dommage, car cette combinaison d'intuition et d'énergie est si rare. »
Les spéculations et le scandale du canal de Panama
Barbe fut impliqué dans des activités illégales de spéculations. Il n'échappa à ses créanciers qu'en prenant sa propre vie en 1890.
Les manipulations illégales de Barbe à l'insu de Nobel ne lui furent révélées qu'après sa mort et lui causèrent des pertes financières considérables.
Le scandale du canal de Panama et l'implication de Barbe[3], mit aussi Alfred Nobel dans une situation très périlleuse. Il se suicide à son domicile parisien le .
Inhumation
Son corps est inhumé le au cimetière du Père-Lachaise (81e division) en présence de nombreuses hautes personnalités. Les discours ont été prononcés par MM.Gustave-Adolphe Hubbard, député de Seine-et-Oise, Gautherin, maire de Rambouillet, Alfred Naquet, député et vice-président de la Société de dynamite dont Paul Barbe était le président et du lorrain Edmond Goudchaux banquier et homme politique.
Emploi simultané dans les mines et tunnels de la perforation mécanique et des dynamites Nobel, par F. Barbe. Publication : Bureau technique national des explosifs, Paris 1881
La dynamite substance explosive inventée par M. A. Nobel ingénieur suédois. Collection de documents rassemblée par Paul Barbe, Paris, Viéville et Capiomont, (lire en ligne)
Notes et références
↑Acte no 118 du registre des naissances de la ville de Nancy (1836-1837)
↑Précis historique de l'affaire du Panama : relation détaillée et impartiale des faits officiellement confirmés, pages 105 et 106.Auteur : Lucas, A.Éditeur : Delhomme et Briguet (Paris), 1883