En 1948, il est instructeur à Vannes avec son ami le lieutenant Jean Graziani.
Après un séjour à Paris et en Afrique-Équatoriale française, il retourne en Indochine pour y diriger la base de l'île de Cu Lao Ré. Là, il a sous ses ordres trois cents parachutistes vietnamiens parmi lesquels beaucoup de Viet-Minhs prisonniers, qui sont ensuite retournés. Léger les constitue en une force sans uniformes et infiltre les réseaux logistiques du Viet Minh.
Après sa participation à l'expédition de Suez en 1956, Léger demande son affectation en Algérie. Il entreprend de mettre à profit son expérience indochinoise durant le conflit algérien.
Bataille d'Alger
Début de la bataille d'Alger, le gouvernement donne les pleins pouvoirs au général Massu qui commande la 10e DP. Léger, alors agent de renseignements dans les services du SDECE est proposé à Massu comme expert en « subversion » par Ducasse, Trinquier, et Chateau-Jobert. Cette fois, il y a un fait nouveau : d’anciens militants du FLN, retournés et habillés en bleu de chauffe travaillent pour une unité créée par Léger (avec l'accord du colonel Godard), le Groupe de renseignements et d'exploitation[14]. Non seulement ils renseignent sur les réseaux, mais ils les infiltrent[15].
Fin août
Lors d’une opération, 14 bombes sont découvertes et le reste de l’état major de la Zone autonome d'Alger (ZAA) est soit mort, soit en prison, soit retourné, à l’exception de deux hommes : Yacef Saâdi, chef de la ZAA et son adjoint, Ali la Pointe. Le , Yacef Saadi est à son tour arrêté et le , Ali la Pointe meurt dans l'explosion de sa cache.
Il a contribué avec le colonel Trinquier à la création du Dispositif de protection urbaine (DPU) qui a joué un rôle capital dans le démantèlement de la Zone autonome d'Alger (ZAA).
Le 13 mai, l'intoxication de la Wilaya III et l'affaire Si Salah
1958-1959
Lors des événements suivant le 13 mai 1958, Léger joue un rôle important dans les manifestations de fraternisation qui vont amener la population musulmane de la Casbah sur le forum d'Alger.
Léger s'emploie à la lutte contre la Wilaya III du colonel Amirouche. Une technique de guerre psychologique redoutablement efficace restera dans les mémoires sous le nom de la « Bleuite ». Il met en œuvre un système de rumeurs et de faux indices pour induire des suspicions mutuelles dans les groupes indépendantistes de la Wilaya III, notamment en relâchant des membres du FLN après leur avoir laissé entendre que certains de leurs chefs travaillaient pour l'armée française[16]. Une vague de tortures et d'épuration s'ensuit, où deux à six mille cadres et militants du FLN s'entretuent. Les purges touchent ensuite toutes les wilayas voisines[17].
À la fin de 1958, à la suite de changements de cadres, il demande sa mutation dans une unité opérationnelle et rejoint le 3e RPIMa du colonel Trinquier, à Sidi Ferruch, où on lui confie une compagnie de harkis parachutistes[18]. En 1960, comme capitaine responsable de la Wilaya IV au Bureau d'études et liaison (BEL), il est fortement impliqué dans « l'affaire Si Salah », alias affaire Tilsitt, un ensemble de négociations secrètes entre de Gaulle et Si Salah, commandant de la Wilaya IV[19],[20].
En 1961, il se trouve incarcéré au fort de Nogent à la suite de son soutien au putsch d'avril 1961 à Alger, dans lequel il est entraîné et ce malgré des sympathies gaullistes et son appartenance antérieure au RPF[21]. Il est mis en disponibilité au dépôt du transit de la Légion étrangère à Marseille. Muté en Mauritanie[22] il y reste jusqu'en 1965 et quitte ensuite l'Armée.
« Je pense personnellement que si l’ennemi a des dispositions particulières pour se détruire lui-même, bien coupable serait celui qui n’en profiterait pas. »
« Comme l'Indochine, j'avais aimé l'Algérie d'une passion charnelle et une fois de plus, je laissais une partie de mon âme sur les rivages de ce pays. »
↑Geoffroy d' Aumale et Jean-Pierre Faure, Guide de l'espionnage et du contre-espionnage : histoire et techniques, le Cherche-Midi éd, coll. « Collection Documents », (ISBN978-2-86274-498-8, lire en ligne)
↑Algeria: Moniteur algerién. Journal officiel de la colonie. nr. 532-880 (5 avril 1843-10 fevr. 1848) 2 v, (lire en ligne)
↑Rétrogradé du grade de commandant à celui de capitaine en 1962, il est placé hors cadre "C'est le cas du capitaine Paul Alain Léger, qui sera incarcéré au fort de Nogent en mai 1961. S'il n'a jamais travaillé pour le 5e bureau, il n'en est pas moins un expert redoutable de la guerre psychologique."
↑ Histoire secrète de la Ve République, p. 116: "En Mauritanie, le colonel Bouteiller installe le poste du SDECE avec pour adjoint un des chefs de la guerre contre-insurrectionnelle en Algérie, le capitaine Paul-Alain Léger, qui s'était fait une renommée en détruisant la 3e wilaya du FLN grâce à son opération d'intoxication, la « bleuite... " Journal officiel de la République française - Volume 96 - Pagina 8480 books.google.it › books France · 1964 · Visualizzazione brani · Altre edizioni
M. Léger ( Paul - René ) , B. P. , en rempla . cement de M. Rolland de Chambaudoin d'Erceville , promu"
Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer, Histoire politique des services secrets français. De la Seconde Guerre mondiale à nos jours, éditions La Découverte, 2013 (ISBN papier : 9782707177711 ISBN numérique: 9782707178565).
Maurice Faivre, Le renseignement dans la guerre d'Algérie, Panazol, Lavauzelle, coll. « Renseignement, histoire & géopolitique », (ISBN2-7025-1314-X)
Claude Paillat, Dossier secret de l'Algérie - 13 mai 1958 / 28 avril 1961, Paris, Presses de la Cité,
Jean-Louis Gérard, Dictionnaire historique et biographique de la guerre d'Algérie, Hélette, Éditions Jean Curtuchet, , 203 p. (ISBN2912932270 et 978-2-9129-3227-3)