Azemmour (en arabe : أزمّورazammūr, en berbère : ⴰⵣⵎⵎⵓⵔ azemmur) est une ville située sur la côte atlantique, à 16 km au nord d'El Jadida et à 72 km au sud ouest de Casablanca, à l'embouchure du fleuve Oum Errabiâ.
Azemmour, qui veut dire l'olivier en berbère, a ete occupée dans l'antiquité aussi bien par les Phéniciens que les Carthaginois et les Romains. Sous ces derniers, Azemmour connut une période de prospérité. Le roi Juba II de Maurétanie la favorise.
Étymologie
ⴰⵣⵎⵎⵓⵔ , prononcé "azemmour", signifie "olivier" en berbère[1]. Certains avancent l'étymologie Izmour de Izm lion et moor terre en amazigh[2].
Histoire
Au VIIe siècle, elle est l'une des principales cités du royaume berbère des Berghouatas avec Anfa, El Jadida et Safi. Au XIe siècle, Youssef ben Tachfine, le troisième souverain de la dynastie Almoravide, s'empare d'Azemmour et y construit des mosquées et une fontaine. La ville devient un centre d'érudition musulmane. De cette époque demeurent les pèlerinages à Moulay Bouchaib Erredad[3],[4] et à Lalla Aicha Bahria[5],[6].
Sous la dynastie des Almohades, et plus précisément sous le règne de Abd al-Mumin, Azemmour est une cité florissante et celui-ci y construit une belle mosquée et encouragea son peuplement. La dynastie des Mérinides construisint à Azemmour une médersa et une petite fontaine au cœur de la médina au XIVe siècle.
Estevanico, né à Azemmour aux environs de 1503 fut vendu comme esclave et fut l'un des quatre rescapés de l'Expédition Narváez anéantie sur les côtes de la Floride espagnole (relaté dans La Relacion de Cabeza de Vaca). Il fut le premier, en tant qu'éclaireur des Conquistadors, à découvrir et à traverser l'Arizona et le Nouveau-Mexique. Il fut tué par les Indiens Zuñi à Cibola (l'une des légendaires sept cités d'or) en 1539.
À 2 km au sud d'Azemmour, il y a la plage d'El Haouzia.
De nos jours, l'ancienne médina d'Azemmour, dépositaire d'un passé historique millénaire, a perdu quelques atouts de son équipement socio-spatial originel. Ainsi, plusieurs édifices historiques, qui sont des bâtiments de valeur et disposant de statuts privilégiés tels que « La Capitainerie », les « Borjs », « Dar El Kadi », les portes de bastions, la citadelle portugaise, les passages couverts et les arcades, sont désaffectés.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
[PDF] Section sociologique de la Direction des affaires indigènes de la résidence générale de la République française au Maroc, Villes et tribus du Maroc : Région des Doukkala : Azemmour et sa banlieue, vol. XI, t. 2, Paris, Henri Champion, , 219 p. (lire en ligne)
« Azemmour », dans Itinéraire culturel des Almoravides et des Almohades: Maghreb et péninsule Ibérique, Junta de Andalucia, Consejeria de cultura : Fundacíon el legado andalusi, (ISBN9788493061517, lire en ligne), p. 123