Le Passais ou pays de Passais est un pays de Normandie typique du bocage normand, situées aux confins de la Normandie et du Maine.
Situation-Communes
Le Passais est une zone frontière entre la Normandie et le Maine, aujourd'hui entre les départements de l'Orne et de la Mayenne. Il n'a jamais existé de délimitations bien établies et c'est justement ce qui caractérise cette région.
On peut cependant considérer que le Pays de Passais qualifié de normand, qui ne constitue pas l'intégralité du Passais, s'étend sur le territoire autrefois dépendant du diocèse du Maine et dépendant maintenant du diocèse de Séez depuis la révolution[1]. Une particularité de certaines de ses communes était l'existence de paroisses mixtes, dont une partie était dans le Maine et l'autre en Normandie. Même après la Révolution les communes mixtes ont subsisté jusqu'en 1830, ce qui montre bien le caractère incertain de la frontière sud de cette région.
Plus que le découpage administratif, c'est peut-être le contexte géographique qui définit le mieux la région du Passais. Enclavée entre la rivière de la Mayenne et les collines de Normandie, cette région vallonnée était autrefois couverte de landes et de forêts, et donc isolée et peu peuplée; d'où les toponymes fréquents de "désert", "sauvage", "lande", "marais"…
On peut cependant fixer la frontière ouest, au Mortainais[2] ou Avranchin, région correspondant aux bassins versants de la Sélune et de la Sée. Ces limites peuvent aussi être fixées par divers cours d'eau : la Colmont, la Souce, l'Egrenne, et aussi par les haies en masse de terre: les haies de la Chiffetière près Leluardière, et de Rouellé[3].
Au nord, par les collines de Normandie qui définissent la ligne de partage des eaux entre Manche et Atlantique, ce qui correspond à la frontière avec le pays du Houlme dont Argentan est le chef-lieu, et qui formait l'un des cinq archidiaconés du diocèse de Séez au XIIe siècle[3].
Et la limite sud est celle avec le Bas-Maine; cette frontière étant la plus incertaine car changeante selon les époques et le contexte historique.
À partir du XIIe siècle, on peut considérer que la "capitale" historique du Passais est Domfront, siège du pouvoir local avec sa forteresse, alors que la baronnie de La Ferté Macé tient la seconde place (contrairement à aujourd'hui). Mais avant cette époque Ceaucé a pu être la principale ville, et encore plus tardivement, au Ier siècle, la première implantation urbaine a pu être à Loré[4].
Certaines sources certifient que Lonlay-le-Tesson, et Briouze ne sont pas considérés comme faisant partie du Passais, mais du Houlme.
L'archidiaconé de Passais
Dans une vision plus étendue du territoire couvert par le Passais on pourrait aussi y intégrer tout ou partie des communes de l'archidiaconé de Passais (148 paroisses) avec ses doyennés[5] :
du Passais en Normandie: coïncide globalement à la partie sud-ouest du Houlme correspondant au Passais actuel, déjà évoqué précédemment.
de la Roche-Mabille: La Ferté Macé, Antoigny, Magny-le-Désert, La Motte-Fouquet, Saint-Patrice-du-Désert, La Coulonche, La sauvagère, Saint-Maurice-du-désert, (+Saint-Michel-des-Andaines), Saint-Ouen-le-Brisoult, Méhoudin, Neuilly-le-Vendin; déjà mentionnées comme faisant partie du sud du Houlme; auxquelles ont peut y ajouter Couptrain, Linières-la-Doucelle, Orgères, La Pallu, Saint-Samson (mais dont les paroisses suivantes font plutôt partie de la région d'Alençon: La Roche-Mabille, La Lacelle, Ciral, Gandelain, Saint-Ellier, Champfrémont, La Pooté-des-Nids, Ravigny, Boulai)
et de Sillé: ce dernier doyenné, de par sa distance éloignée du centre du Passais localisé sur Ceaucé, son inclusion est peu probable.
Seules les paroisses du bassin versant de la rivière de la Mayenne au nord de la ville de Mayenne ont été retenues; ce critère de sélection est discutable, mais cohérent avec une pénétration des territoires isolés qui se faisaient principalement en suivant les rivières aux époques reculées.
Géographique
Forêts
Le Passais a longtemps été majoritairement couvert de forêts.
Au VIe siècle, c'est cet isolement forestier autrefois appelé "désert" qui a attiré de nombreux ermites qui souhaitaient se retirer du monde.
C'est également à cette époque qu'une première vague de défrichement attaque la grande forêt-frontière par le sud [6].
Au XIe siècle, la forêt du Passais incorporait les forêt de la Lande Pourrie (autour de Mortain), la Silve Drue aujourd'hui disparue (au sud-ouest de Domfront, jusqu'au sud-est du comté de Mortain et peut-être au-delà de la Colmont) et enfin la forêt d'Andaine. Cette grande zone forestière était à l'époque encore reliée à la forêt bretonne. Ces espaces forestiers n'étaient pas pour autant complètement déserts et étaient vraisemblablement occupés et mis en valeur. De plus, ces forêts étaient des ressources fort précieuses pour le pouvoir ducal, qui chercha à en assurer la bonne administration [7].
En 1180, sous le gouvernement des Plantagenêt, l’Échiquier de Normandie dresse l'inventaire des forêts sous le contrôle des ducs et y mentionne la forêt du Passais « forestae Passeis » et plus précisément les forêts d'Andaine et de Sylve Drue « Sylva Drua » [8].
En 1181, Henri II fait don au prieuré du Plessis-Grimoult des usages dans les forêts du Passais [9],[10].
En 1190, Richard Cœur de Lion confirme aux religieux de l'abbaye de Savigny les privilèges que son père leur avait octroyés en forêt de Passais [11],[12].
Lors de la conquête de la Normandie par les Capétiens, Philippe Auguste céda brièvement la forêt d’Andaine à Renaud de Dammartin[13],[14].
En 1335, les forêts de Passais et d’Andaine sont la propriété de Robert d’Artois. Les forêts de la terre de Domfront génèrent alors d’importants revenus qui représentent environ 45% des recettes de Domfront[15].
Aujourd'hui, de ce grand couvert forestier d'origine ne reste pratiquement plus que la forêt d'Andaine et quelques bois isolés.
Ces cluses ont certainement servi de passage entre Maine et Normandie à travers ces terres inhospitalières[16],[17].
Géologie et relief
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Climat
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Toponymie
Au Moyen Âge Passais pouvait s'écrire Passaium, Passeium, Passeia (1048)[Note 1], Passayum, Passeyum; tous ces noms abrégés du terme Passagium ce qui signifie Passage (Passus), dans le sens de traversée. On trouve parfois mais plus rarement Pisseium et aussi Pissaye (1621) ou Pissais. Cette région de forêt et de landes peu peuplée était en effet un point de passage, une sorte de frontière, entre Normandie, Maine et Bretagne[Note 2]. La voie reliant les deux cités gallo-romaines de Jublains et de Vieux traversait cette région, en suivant les vallées de la Mayenne, puis de la Varenne[18].
D'autres sources moins fiables posent l'hypothèse que Passais serait un homophone de Pacé lui-même anthroponyme roman de Paccius[19].
Ou encore que la région qui s'écrit aussi Pissais tirerait son nom de la rivière de la Pisse qui la traverse; à moins que ce ne soit l'inverse[20].
Le Passais n'a jamais eu d'existence politique, juridique ou administrative propre mais correspond plutôt à une zone culturelle et géographique constituant une zone tampon entre la Normandie et le Bas-Maine.
Dès la période du néolithique moyen, la région semble constituer une zone de contact et d'échanges entre deux zones culturelles distinctes : d'une part celle du Massif armoricain et d'autre part celle du Bassin parisien.
L’abondance des filons de dolérite constituait probablement une monnaie d'échange pour se procurer la matière première des silex en provenance d'Écouché[23].
Âge du bronze
De nombreux fragments de poteries retrouvés aux abords de Brécé, Saint-Mars-sur-Colmont et Oisseau, pouvant être attribuées à l'âge du Bronze, attestent probablement de l'existence d'habitats le long de la rivière Colmont[24].
Second âge du fer dit de la Tène - Époque gauloise
À l'époque gauloise, toute cette région faisait partie de la frontière nord du territoire des Aulerques Diablintes dont la capitale était l'oppidum de Moulay, l'un des plus grands de Gaule en superficie (135 ha). Celui-ci fut ensuite progressivement abandonné au profit de Jublains, qui devint la nouvelle capitale de la cité diablinte[25]. Contrairement aux idées reçues, des voies de communications existaient en Gaule bien avant l'arrivée des Romains, et on[Qui ?] peut supposer qu'elles traversaient ce territoire du Passais, puisque deux statères d'or gaulois d'avant la conquête ont été retrouvés à Ceaucé et Juvigny.
Les traces archéologiques d'occupation gauloise dans le Passais sont donc pratiquement inexistantes. Mais un peu plus au sud, l'occupation gauloise est très bien établie dans toute la zone située entre l'oppidum de Moulay (capitale des Diablintes), Jublain (sanctuaire gaulois déjà important) et le Gué Saint-Léonard (point de passage de la voie Le Mans-Jublains-Avranches ou plus exactement Vindunum-Noviodunum-Oppidum du Chastellier)
Antiquité - Gaule romaine
À l'époque de Jules César, la région est définie comme faisant partie de l'Armorique.
De cette période il reste peu de traces, si ce n'est quelques indices qui attestent qu'une voie romaine reliant les deux cités gallo-romaines de Jublains (capitale des Diablintes) et de Vieux (capitale des Viducasses) traversait la région. Jublains supplante progressivement l'oppidum de Moulay à partir de l'an 20, lorsque la cité commence sa croissance jusqu'à son âge d'or vers l'an 100; ce qui fait la richesse de la cité c'est sa position centrale comme nœud de communication entre les citées du bassin de la Loire, et les côtes normandes et armoricaines [26].
Quelques traces archéologiques comme des tronçons de voies antiques ou des monnaies romaines ont notamment été trouvées au lieu-dit du Gué de Loré où cette voie traversait la Mayenne. Le Gué de Loré pourrait ainsi être le plus ancien site urbain du Passais datant du Ier siècle 48° 28′ 17″ N, 0° 34′ 44″ O[27][28]. Ce premier village de Loré aurait ensuite disparu avant le Ve siècle alors que de son côté le village de Javron se serait développée vers le VIe siècle[4]. Cette voie suivait le parcours suivant : Jublains, l'est de Saint-Fraimbault-de-Prières, Chantrigné, le Gué de Loré, Loré les frontière ouest de Ceaucé et Avrilly, Domfront, Saint-Bomer, l'est de Lonlay-l'Abbaye, Chanu, puis passait à l'ouest de Cerisy-Belle-Étoile (ces villages n'existaient bien sûr pas encore à l'époque)[29]. Des doutes subsistent quand aux deux autres voies secondaires et voies de traverse qui pourraient dater de l'antiquité tardive ou même des débuts du Moyen Âge. Une autre voie semble aussi avoir existé sur un axe Briouze-La Ferté Macé et/ou La Coulonche-La Ferté Macé, traversant la Mayenne entre Haleine et Méhoudin (au Gué de Corberie à Couterne ?); cette voie est probablement plus récente et daterait du Moyen Âge. Mais il est aussi possible que toutes ces voies soient d'origine encore plus ancienne, et reprennent le tracé d'anciens chemins gaulois aménagés par la suite comme ce fut souvent le cas[30],[31],[32],[29],[33],[34],[35].
Enfin, une voie est-ouest, sur une ligne Avranches-Domfront-Bagnoles, permettant de rejoindre la côte devait également traverser la région par les crètes, évitant ainsi les landes et marais nombreux dans cette région[36].
Plus au sud, existait une voie Jublains-Avranches qui devait traverser la Mayenne au nord de la ville de Mayenne au Gué Saint-Léonard et passer ensuite par Gorron[36],[37].
Toutes ces voies avaient pour principal rôle d'amener les ressources de la Manche et surtout de l'île de Bretagne vers le reste de l'empire.
Vers 250-275, pendant la période de trouble des empereurs gaulois, la cité de Jublains est en fort déclin, en raison de la chute des échanges commerciaux avec le littoral qui constituaient le principal revenu de la cité. Au IVe siècle, la cité de Jublains qui a fortement périclité est fusionnée avec la cité du Mans qui concentre le pouvoir [26].
Le paguscenomanicus, composé de la cité des Cénomans, de la cité des Diablintes et du territoire des Arviens (Saulges ?), formait sous les Romains un seul gouvernement. Le Passais correspond pratiquement aux limites de la cité des Diablintes. Selon le découpage de Constantin vers 320, ce pagus Cenomanicus était l'une des quatre circonscriptions de la Lyonnaise troisième dont la capitale était Tours, et dont l'ancien Diocèse du Mans reprend les frontières.
Le premier magistrat de ce pagus aurait été un certain "Defensor" (probablement Defensor civitatis[38]), qualifié de "prince". Au IVe siècle, selon les actes des évêques, il aurait accueilli avec bienveillance Saint Julien et lui aurait fait don de plusieurs domaines [39].
Un temple dédié à Cérès, où les habitants des environs s'assemblaient pour célébrer les fêtes de cette déesse, aurait préexisté à l'emplacement de la ville de Domfront [40].
Moyen Âge
Haut Moyen Âge
La fin de l'Empire romain est une période troublée mais loin de soumettre la région au chaos et à la destructions. Cependant l'absence d'évêque dans la civitas de Jublain montre son déclin, probablement dû à l'arrêt des échanges commerciaux transitant par les voies romaines la traversant et qui faisaient sa richesse. Jusqu'en 486, date de la victoire de Clovis sur le général Syagrius, la région entre Seine et Loire reste sous administration romaine. Vers 500, la région devient une région frontière, en contact direct de ce qui sera plus tard dénommé la Marche de Bretagne[41].
Au début du VIe siècle, cette région isolée restée sauvage n'est pas encore très évangélisée; dans les campagnes les cultes aux divinités païennes romaines voire plus anciennes liées aux forces de la nature sont encore vivaces. C'est pour cette raison que parallèlement à la christianisation des cités, prérogative des évêques, se met en place une christianisation des campagnes isolées comme le Passais, confiée aux ermites [42]. Des motivations politiques sont peut-être également à l'œuvre, car si les tout premiers évêques sont de basse extraction et motivés par la foi, leurs successeurs sont issus de l'élite dirigeante motivés par le gain et le pouvoir et se désintéressent des campagnes peu peuplées et difficiles d'accès [42]. Le pouvoir central y voit peut-être un risque de perte d'autorité et de légitimité sur ces territoires proche de la frontière bretonne, et encourage ce que l'on pourrait appeler une politique de "colonisation" de ces campagnes dépeuplées[43].
Au VIe siècle, le Passais dépend de Ceaucé, vicus canonicus. Cette contrée est désignée sous le nom de Condita Celciacensis (C. Ceaulçais) [21]. Vers 550, la présence d'un monastère dédié à Saint Martin de Tours semble avérée [48].
En 560, le roi Clotaire Ier traverse le Maine et le Passais pour se rendre en Bretagne et soumettre son fils Chramsne révolté contre lui. À son retour victorieux, il passe probablement à Ceaucé où il rencontre saint Auvieu puis saint Ernier, et par ses largesse il permet le développement de leurs monastères [49]. On peut supposer que ces "saints" n'avaient pas qu'un simple rôle religieux mais également politique de surveillance des futures Marches de Bretagne pour le compte du roi de Neustrie avec qui ils étaient en relation [50]. Il faut garder à l'esprit que saint Fraimbault, issu d'une famille sénatoriale, passa une partie de sa jeunesse à la cour du roi Childebert Ier.
Autour du VIIIe siècle, aurait existé une centena, subdivision à caractère militaire du pagus, centrée sur Céaucé et correspondant au Passais [51].
Au début du VIIIe siècle, avec l'arrivée au pouvoir des Carolingiens qui mettent la main sur la Neustrie, les biens des monastères sont saisis et distribués aux soutiens du nouveau pouvoir, ce qui stoppe leur développement et précipite leur disparition. Des comtes et évêques austrasiens sont également nommés. Le Nord-Mayenne constitue la frontière nord-ouest du ducatus Cenomannicus qui contrôle l'un des grands axes vers l'ouest et la Bretagne. La future ville de Mayenne occupe alors un point névralgique et voit son importance s'accroître avec l'aggravation des troubles en Bretagne. Mayenne supplante alors progressivement Jublains comme centre de pouvoir local[52],[53].
Vers 863, la Marche de Bretagne a sombré, et le Bas-Maine se retrouve en première ligne. L'axe vital qui traverse Mayenne reste aux mains des Francs et prend une grande valeur stratégique. En 867, le Passais fait partie du pago Cinomannico en bordure des Marches de Bretagne, alors que les Bretons obtiennent des Carolingiens, sous Charles II dit le Chauve, toute la région du Cotentin et la partie ouest du Maine jusqu'à la rivière de la Mayenne. Vers 870, le roi Louis le Bègue intervient aux abords de Mayenne et de Jublains, la région reste donc aux mains du pouvoir royal [53].
C'est vers 900, qu'est peut-être construit le premier château de Mayenne, alors que des luttes de pouvoir opposent les partisans des Carolingiens et des Robertiens, ancêtres des Capétiens. La puissance épiscopale est largement évincée au profit des comtes et vicomtes qui deviennent progressivement les hommes forts de la région.
Vers l'an 1000, les tensions régionales nécessitent le développement d'une place forte dans le Bas-Maine, éloigné du centre du pouvoir local du Mans. La forteresse de Mayenne continue alors à se développer [53].
Période du duché de Normandie
En 911, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, le roi Charles-le-Simple cède au viking Rollon une partie des terres de Neustrie à l'origine du futur duché de Normandie. Il est possible que le sud du territoire, aux frontières mal établies, correspondant au nord du Passais (doyennés du Passais en Normandie, et de la Roche-Mabille), dépendant alors du duché et de l'évêché du Maine ait fait partie de la transaction. Bien que partiellement sous la dépendance de la Normandie, le Passais restera intégralement soumis à la juridiction de l'évêché du Mans jusqu'à la révolution. Ces frontières incertaines seront cause des futures guerres entre Normandie et Anjou[55].
En 968, une guerre s'engage entre Richard Ier duc de Normandie et Thibaut Ier, comte de Blois et d'Anjou[56].
Le Passais normand est concédé par Richard Ier, à Yves Ier de Bellême, premier comte de Bellême chargé de la défense de la frontière sud du duché de Normandie [57]. Au XIe siècle le Passais dépend de la seigneurie de Bellême, elle-même dépendante à la fois du duc de Normandie, du comte du Maine et du roi de France.
Vers 1046, le centre de pouvoir isolé qu'est devenu le château de Mayenne prend son indépendance vis-à-vis des comtes du Mans, et une puissante seigneurie châtelaine se développe à Mayenne. Le châtelain Geoffroy s'allie selon ses intérêts aux Comtes du Mans, aux Angevins ou aux Normands. Le Passais, qui est sans doute une ancienne possession de la châtellenie de Mayenne passée aux mains des Bellême, la châtellenie décide alors de passer sous la dépendance de l'Anjou pour pouvoir assurer sa défense. En 1048, Geoffroi Martel, comte d'Anjou, assiège Domfront et s'en rend maître ainsi que de toute la région du Passais. C'est alors que le duc Guillaume entreprend sa reconquête vers 1050 et le reprend définitivement en 1065. En 1054, Guillaume menace directement Mayenne en installant une forteresse à Ambrières, toute la région passe alors sous sa tutelle. En 1063, après la prise du château de Mayenne, il y installe une garnison[58],[59],[60].
Avant la conquête normande, le Passais est plutôt rattaché au Maine. La distinction entre Passais manceau et Passais normand peut s'effectuer à partir de cette période.
Le développement de la région ne commence réellement qu'en 1022, lorsque Guillaume Talvas, l'un des fils du seigneur de Bellême, seigneur du Passais, trouve l'emplacement où se situe Domfront propice à la défense contre les comtes d'Anjou et du Maine. Il y fait alors bâtir une fortification ainsi qu'un peu plus tard un autre fort à La Ferté Macé[61]. La région constitue alors à la demande du duc de Normandie la ligne de défense sud du duché contre les tentatives d'intrusion du comte du Maine. Dans un contexte de tentions entre la Normandie et le Maine sous influence de l'Anjou, Geoffroy II seigneur châtelain de Mayenne, établit ou renforce une ligne de fortifications constituée des châteaux de Mayenne, Montaigu, Saint-Calais, Saint-Céneri (et peut-être aussi Ernée, Lassay, Couptrain, et Villaines). De l'autre côté de cette frontière militaire mancello-normande, les normands établissent les fortifications de Mortain, Domfront, Ambrières (en 1054), Gorron, La Ferté Macé, La Roche-Mabille[62].
Au XIe siècle on assiste à un renouveau du monachismebénédictin dans le sillage de la réforme clunisienne. Les grandes abbayes régionales qui acquièrent un grand prestige, étendent leur influence par la fondation de nombreux prieurés constitués de quelques moines. Ces fondations sont rendues possibles par les nombreux dons des seigneurs locaux qui restituent entre autres les églises en leur possession et les droits associés. Dans le Passais on peut identifier les prieurés de: Javron, Saint-Cyr-en-Pail, Pré-en-Pail, Saint-Calais-du-Désert, Couptrain, La Baroche, La Ferté Macé... Ces fondations qui deviennent au fil du temps de vraie "seigneuries prieuriales" ont un certain rôle politique, puisqu'elles permettent d'établir une alliance entre les petits seigneurs locaux et l'Église. Ces dons permettent aux seigneurs locaux de légitimer leurs droits parfois contestables sur des terres aux délimitations incertaines[63]. Les bénédictins dont l'implantation est encouragée par le duc de Normandie contribuent fortement à la poursuite du développement de la région [61]. En 1020, Guillaume Talvas fonde également l'abbaye de Lonlay, et lui donne comme revenus les dîmes de toutes les terres défrichées ou à défricher. Cette charte de fondation est entre autres signée par Avesgaud évêque du Mans, Sigefroy évêque de Séez et un certain Achard, ancêtre d'une grande famille de la région, dont les descendants participeront à la conquête de l'Angleterre et aux croisades [64].
Après la conquête de l'Angleterre, ces abbayes bénédictines auront une grande importance par le développement de leur réseau transmanche.
Durant le haut Moyen Âge, le peuplement est très dispersé, l’espace et le pouvoir au niveau local s’organisent autour de deux entités : les vici et les villae.
C'est seulement au XIe siècle que se développent et se structurent progressivement les paroisses rurales, sous l'impulsion de la réforme grégorienne. Ces nouvelles entités administratives religieuses ne constituent pas encore un territoire clairement délimité, mais définissent plutôt une zone d'influence rayonnant autour d'un lieu de culte central [65],[66].
Période de l'Empire Plantagenêt
Vers 1110, la seigneurie de Mayenne intègre l'espace angevin, puis vers 1151 le vaste État Plantagenêt [67].
C'est durant cette période que la région est associée aux légendes arthuriennes.
En 1161, Aliénor d'Aquitaine donne naissance à Aliénor d'Angleterre qui passera son enfance au château de Domfront, et sera la future grand mère de saint Louis.
La Normandie Capétienne - Intégration au domaine royal
Au XIIIe siècle la seigneurie de Mayenne devient une puissante baronnie[68].
L'existence du Passais est encore avérée vers 1210, dans un cartulaire normand qui mentionne que l'Alençonnais et le Passais sont exempts du fouage[69].
En 1230, de nouvelles subdivisions ecclésiastiques sont créées, ce sont les archidiaconés, dont l'archidiaconé de Passais dépendant toujours du diocèse du Mans et avec pour chef-lieu la ville de Passais [70]. Cet archidiaconé de Passais est subdivisé en cinq doyennés : Passais (plus tard divisé en sa partie Normande et du Maine), Lassay, La Roche-Mabille, Javron et Sillé-le-Guillaume.
En 1418, pendant la guerre de Cent Ans, après un long siège le château et la ville de Domfront tombent au pouvoir des Anglais. Le Passais, tant manceau que normand, est alors peu à peu conquis. Les seigneurs français n'ont d'autre choix que de reconnaître le vainqueur ou de perdre leurs biens [71].
Après cette guerre, pour compenser la pauvreté des terrains de la région, certains paysans commencent à développer l'activité du tissage à la main des toiles de fil et de lin et plus tard des toiles de coton dans les hameaux [72].
En 1542, sont créées les circonscriptions de la généralité de Rouen et de la généralité de Tours composée des provinces du Maine, d'Anjou, et de Touraine, dont dépendent les parties normandes et du Maine du Passais. Et en 1636, est créée la nouvelle généralité d’Alençon dont dépend la partie normande du Passais.
En 1777, le doyenné de Passais est subdivisé en Passais Normand et Passais au Maine. Au XVIIIe siècle, la ville de Passais se trouve alors dans sa partie normande. Céaucé se situe dans le doyenné de Passais, élection de Mayenne [74].
Au XVIIIe siècle, le Passais normand est intégré au Houlme avec pour chef-lieu Argentan [75].
Époque contemporaine
De nos jours, de cette région à la longue histoire qui remonte à l'Antiquité, ne subsiste plus guère comme trace du pays de Passais que le village rural de Passais et son canton créé en 1833, mais qui ne recouvre qu'une infime partie de l'ancienne région du Passais historique.
Cependant la mémoire des lieux et leur toponymie évoquant le passé perdurent, ainsi que les nombreuses légendes qui y sont associées.
Culture locale et patrimoine
La région du Passais aurait servi de cadre à Chrétien de Troyes pour la rédaction de sa version des légendes arthuriennes, et plus particulièrement pour la légende de Lancelot du Lac, ce qui explique la présence du circuit Lancelot du Lac dans la région. Il aurait collecté les histoires et légendes locales lors de ses séjours à la cour des Plantagenets et plus particulièrement celle d'Aliénor d'Aquitaine à Domfront, et s'en serait inspiré. La position géographique privilégiée du Passais lui aurait permis d'accéder aux légendes de la Bretagne toute proche et qui au IXe siècle s'étendait brièvement jusqu'au Passais. Le contexte politique de l'époque après la conquête de l'Angleterre et le tissage de réseaux avec la Normandie notamment par l'intermédiaire des abbayes très dynamiques dans la région, lui permet également d'avoir accès aux contes et légendes de Grande-Bretagne.
Il se serait également inspiré des saints ermites locaux du VIe siècle comme modèle pour ses chevaliers solitaires, compagnons du roi Arthur[76][77][78][79][80][81].
Cette région est typique du bocage normand avec ses haies et ses vergers de pommiers et poiriers. Le cidre et le poiré dont c'est la spécialité du Domfrontais en sont les boisons locales.
Langue-Patois
De la même manière qu'il n'existait pas de frontières politiques et administratives clairement définies, les patois locaux forment un continuum linguistique; il n'existe donc pas de démarcation clairement établie entre les différents patois. On peut cependant considérer que le patois local majoritairement parlé dans la région est le mayennais, très proche cousin du haut-mainiot, de l'angevin, et du gallo, qui sont tous assimilés au dialecte angevin, l'une des subdivision de la langue d'oïl.
Contes et légendes
La fée Gione: demeure au dolmen du lit de la Gione; cette vieille fée, laide et méchante rendait souvent visite aux paysans, et aurait ensorcelé le jeune seigneur de Bonvouloir[82].
La fée Gisèle: demeure aux Gorges de Villiers, dans la grotte de la « chambre aux dames ». Elle procurait aux agriculteurs une charrue et deux bœufs pour une journée, et au coucher du soleil tout disparaissait.
La Fosse Arthour: selon la légende, le roi Arthur et la reine Guenièvre finirent leurs jours à la Fosse Arthour; Guenièvre se serait précipitée du haut de la roche pour rejoindre Arthur dans l’abîme [84].
La statue de la Vierge de Lignou: cette statue aujourd'hui au sanctuaire de Lignou de Couterne ornait autrefois la chapelle d'un château à la Rabasserie, à Lignou de Briouze. Malgré sa réinstallation dans son lieu d'origine, elle revenait miraculeusement à Couterne, dans un buisson d'aubépine [85].
La fontaine aux orages: Cette fontaine de Banvou et/ou Ceaucé déclencherait des orages lorsque l'on y plonge les reliques de saint Ernier[86].
Les eaux de Bagnoles: le seigneur Hugues de Tessé, au terme de sa vie, décida d'abandonner son vieux cheval dans la forêt d'Andaine. Celui-ci revint fort et totalement revitalisé après s'être baigné dans une source. Son seigneur bu à son tour de cette eau et rajeuni aussitôt.
Le Roc au Chien: ce rocher qui surplombe Bagnoles serait un seigneur tyrannique qui aurait reçu les foudres divines et aurait été transformé en monstre à tête de chien et à pattes de tigre.
Le Saut du capucin: un moine franciscain souffrant des jambes, après avoir pris les eaux, aurait réalisé un saut de 4 m entre les deux aiguilles rocheuses qui dominent les thermes de Bagnoles-de-l’Orne.
Les Pierres plates: cette roche de Bagnoles serait l'endroit où le diable venait autrefois traire ses vaches à la tombée de la nuit; on peut y voir les traces circulaires laissées par son seau et les sabots de ses vaches.
Julien-Henri Le Faverais, Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne-Tome VII - Les Origines du Passais, , p. 53.
Ghislain Baury, Vincent Corriol, Emmanuel Johans et Laurent Maillet, Les Cisterciens dans le Maine et dans l’Ouest au Moyen Âge, t. 120 n°3, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Annales de Bretagne et des Pays d'Ouest », , 195 p. (ISBN978-2-7535-2919-9, présentation en ligne), p. 19.
Caillebotte Le Jeune, Essai sur l'histoire et les antiquités de la ville de Domfront, précédé d'une esquisse historique sur le Passais, Mayenne, Roullois, , 66 p. (présentation en ligne).
BOISSEY Curé de Beauchêne, Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne-Tome XVII - Passais-La-Conception, Alençon, Renaut-De Broise, , 570 p. (lire en ligne), p. 239.
Pierre de L'Estoile, Journal des choses mémorables advenues durant tout le règne de Henry III Roi de France et de Pologne, , 388 p.
Abbé F.LAINÉ, Notice sur les saints solitaires du Passais (saint Fraimbault, saint Ernier, saint Alnée, saint Front, saint Auvieu, saint Bômer, saint Brice et saint Ortaire), Semaine catholique du diocèse de Sèez,
Gaston La Touche, Comment la Ferté-Macé a été bâtie. Légende du Passais, Publicateur de l'Orne,
Renault, Une noce dans le Passais normand, Journal de Falaise, , 8 p.
Julien Travers, Excursion dans le nord du Passais normand (par un membre de la Société des Antiquaires de Normandie) (op. de 1670 ?), Paris, rue du Bouloi, Derache, , 16 p.
Marquis de Beauchesne, Le Passais, Domfront et les comtes de Montgommery depuis leur origine jusqu'au XVIe, Revue historique et archeologique du Maine Tome IV, p294, Namers, Fleury, (présentation en ligne)
René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Charles Corlet, , 195 p. (ISBN2-905461-80-2)
André René Le Paige, Dictionnaire topographique, historique, généalogique et bibliographique de la province et du diocèse du Maine vol.1, Paris, Toutain, , 544 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 148-153
Georges Bertin, « Lancelot du Lac, héros des passages » - Mythologie française - Bulletin de la Société de mythologie française n° 190 p47, La Société, (présentation en ligne)
Jean Seguin, Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires - 3e Ed., Paris, Librairie Guénégaud, , 256 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
Alain Valais, Les églises rurales du premier Moyen Âge (Ve/XIe siècle) dans l’ancien diocèse du Mans et à ses confins, Paris, Université de Nanterre-Paris X, , 313 p. (présentation en ligne)
Gwenolé Kerdivel, Entre Armorique et Normandie: Lecture spatiale du Néolithique ancien et moyen dans l’Ouest de la France à partir de nouvelles données en Mayenne, t. 29, Revue archéologique de l'Ouest, (lire en ligne).
Alain Valais, Maxime Mortreau, Jean-François Nauleau et Boris Robin, Le Panveau: une ferme de La Tène à proximité de l’oppidum du Mesnil à Moulay, t. 31, Revue archéologique de l'Ouest, , 151-197 p. (lire en ligne)
Gérard Bourdin, Jean-Marie Foubert et Jean-Pascal Foucher, L’Orne, Des territoires, Une histoire, Conseil départemental de l’Orne, , 148 p. (ISBN978-2-86061-041-4, lire en ligne)
Jacques Naveau, « Le plan antique de Jublains (Mayenne) », Revue Archéologique de l'Ouest, t. 3, , p. 107-117 (lire en ligne)
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Pierre Bouet et François Neveux, Les Évêques normands du XIe siècle, Presses universitaires de Caen, , 330 p. (lire en ligne), « Les diocèses normands aux XIe et XIIe siècles », p. 13-18, 117-137
Pierre-Yves Laffont, Les mondes ruraux de l’Ouest de la France au Moyen Âge, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), « Une guerre dans le Maine à la fin du XIe siècle », p. 115-132
Daniel Pichot, Les pouvoirs locaux dans la France du centre et de l’ouest (VIIIe-XIe siècles), Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), « Villa, village, paroisse et seigneurie sur les confins du Maine et de la Bretagne (VIIIe-XIIe siècles) »
Anne Lunven, Naissance de la paroisse "territoriale": l’apport de trois actes du XIe siècle relatif à la Bretagne, t. 121-2, Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, (lire en ligne), p. 31-46
Marthe Moricet, Récits et contes des veillées normandes, Cahier des Annales de Normandie, , 210 p. (lire en ligne)
Claude Groud-Cordray, In confinio Abrincatensis regionis: l’aristocratie des espaces frontaliers du IXe au milieu du XIIe siècle, HAL open science-Normandie Université, , 476 p. (lire en ligne)
Danny Lake-Giguère, Administrer les forêts du roi au Moyen Âge : le negotium forestarum en Normandie capétienne (1204-1328), HAL open science-Normandie Université; Université de Montréal, , 653 p. (lire en ligne)
↑« Idem reddit compotum de 35 lib., 10 sol., 10 den. de reguardiis Andene et Silve Drue forestarum de Passeis […] »
↑« […] et in aliis forestis nostris de Passeys, scilicet in Andeine et in silva Drua, exceptis deffensis nostris »
↑Danny Lake-Giguère 2020, p. 65-71 La composition du patrimoine forestier des rois de France en Normandie.
↑"Ricardus, Dei gratia rex Anglie, dux Normannie, Aquitanie, comes Andegavie, dilectis et fidelibus suis Willelmo de Humeto, Willelmo Filio Radulfi Normannie senescallo et omnibus baillivis suis de Passais, salutem. Mandamus vobis et precepimus quatinus permittatis monachos Savignenses habere et tenere, colare et exercere terram suam ex integro, cum omnibus pertinentiis suis, quam habent ex dono patris nostri regis Henrici, in foresta de Passais, sicut ejusdem patris nostri regis Henrici continet et testatur carta. Teste me ipso, apud Marsallam, V die augusti"
↑Danny Lake-Giguère 2020, p. 149-166 Le personnel de l’administration forestière sous les ducs de Normandie.
↑« Damus insuper eidem comiti et heredibus in perpetuum castrum de Danfront in Passeis, cum feodis et dominiis et omnibus pertinentiis et forestam de Andeine »
↑Ghedeau & de Sarcus, Bulletin de la société d'archéologie, sciences, art et belles lettres de la Mayenne, Mayenne, A.Derenne, (présentation en ligne, lire en ligne), « Mémoire sur les découvertes archéologiques faites en 1864 Dans le lit de la Mayenne, au gué de Saint-Léonard »
Observatorium Berlin Baru di Jalan Linden, dimana Neptunus ditemukan secara observasional. Planet Neptunus secara matematika diprediksi sebelum planet tersebut secara langsung diobservasi. Dengan sebuah prediksi buatan Urbain Le Verrier, observasi-observasi teleskoptik mengkonfirmasikan keberadaan sebuah planet utama yang dibuat pada malam 23-24 September 1846,[1] di Observatorium Berlin, oleh astronom Johann Gottfried Galle (dibantu oleh Heinrich Louis d'Arrest), yang bekerja dari ka...
City in Texas, United StatesLuling, TexasCityOil Patch MuseumCoordinates: 29°40′50″N 97°38′44″W / 29.68056°N 97.64556°W / 29.68056; -97.64556CountryUnited StatesStateTexasCountiesCaldwell, GuadalupeGovernment • TypeCouncil-Manager • MayorCJ Watts • City CouncilJackie Campbell John Wells Lee Rust James Nickells Marc Taylor • City ManagerMark MayoArea[1] • Total5.55 sq mi (14.38...
Not to be confused with Osceola County, Iowa. City in Iowa, United StatesOsceola, IowaCityLocation of Osceola, IowaCoordinates: 41°01′46″N 93°47′03″W / 41.02944°N 93.78417°W / 41.02944; -93.78417CountryUnited StatesStateIowaCountyClarkeGovernment • MayorThomas J. Kedley • City AdministratorTy WheelerArea[1] • Total7.60 sq mi (19.68 km2) • Land7.26 sq mi (18.81 km2) �...
Hindu temple in Tirunangur ThirumanikkoodamReligionAffiliationHinduismDistrictMayiladuthuraiDeityVaradaraja Perumal,Senkanmal (Vishnu)Thirumamagal,Bhoodevi (Lakshmi)FeaturesTower: KanakaLocationLocationThirunangurStateTamil NaduCountryIndiaLocation in Tamil NaduGeographic coordinates11°10′46″N 79°47′17″E / 11.17944°N 79.78806°E / 11.17944; 79.78806ArchitectureTypeDravidian architecture Thirumanikkoodam or Varadaraja Perumal Temple is located in Thirunangur,...
Voce principale: Eccellenza 2000-2001. Eccellenza Lombardia 2000-2001 Competizione Eccellenza Lombardia Sport Calcio Edizione 10ª Organizzatore FIGC - LNDComitato Regionale Lombardia Luogo Lombardia Partecipanti 48 Cronologia della competizione 1999-2000 2001-2002 Manuale Il campionato italiano di calcio di Eccellenza regionale 2000-2001 è stato il decimo organizzato in Italia. Rappresenta il sesto livello del calcio italiano. Questo è il campionato regionale della regione Lombardia...
Former competition for domestic cricket teams Champions League Twenty20CountriesWorldwideFormatTwenty20First edition2008Latest edition2014Tournament formatRound-robin and knockoutNumber of teams12 (group stage)10 (total)Current trophy holderChennai Super Kings (2014)Most successfulChennai Super KingsMumbai Indians(2 titles each)Most runsSuresh Raina (973)Most wicketsLasith Malinga (69) The Champions League Twenty20, also referred to as the CLT20, was an annual international Twenty20 Cricket c...
French general Charles LeclercPortrait by François-Joseph Kinson, 1804Born17 March 1772 (1772-03-17)Pontoise, FranceDied2 November 1802(1802-11-02) (aged 30)Tortuga, Saint-DomingueAllegiance Kingdom of France French First RepublicService/branchFrench ArmyYears of service1791–1802RankGénéral de divisionBattles/warsFrench Revolutionary WarsSaint-Domingue expedition Charles Victoire Emmanuel Leclerc (French pronunciation: [ʃaʁl viktwaʁ emanɥɛl ləklɛʁ]; 17...
Questa voce sull'argomento contee dell'Illinois è solo un abbozzo. Contribuisci a migliorarla secondo le convenzioni di Wikipedia. Contea di LawrenceconteaLocalizzazioneStato Stati Uniti Stato federato Illinois AmministrazioneCapoluogoLawrenceville Data di istituzione1821 TerritorioCoordinatedel capoluogo38°43′12″N 87°43′48″W / 38.72°N 87.73°W38.72; -87.73 (Contea di Lawrence)Coordinate: 38°43′12″N 87°43′48″W / 38.72°N ...
Slovenian handball team RK KrimFull nameRokometni klub KrimNickname(s)Tigrice (The Tigresses)Founded1984; 40 years ago (1984)[1]ArenaOgrevalna dvorana StožiceArena StožicePresidentIztok VerdnikHead coachDragan AdžićLeagueSlovenian First League2023–24Slovenian First League, 1st (champions)Club colours Home Away Website Official site Rokometni klub Krim (English: Krim Handball Club), commonly referred to as RK Krim or simply Kri...
Canadian politician This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: John Bazalgette – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (February 2021) (Learn how and when to remove this message) Colonel John Bazalgette (15 December 1784 – 28 March 1868) was an army officer actively involved in the affairs of No...
إمارات دولة الإمارات العربية المتحدةمعلومات عامةصنف فرعي من التقسيم الإداري في الإمارات العربية المتحدةالمستوى الأول من التقسيم الإداريملكية دستورية البلد الإمارات العربية المتحدة الكمية 7 تعديل - تعديل مصدري - تعديل ويكي بيانات تتكون الإمارات العربية المتحدة من سبع إم�...
För andra betydelser, se Tranås (olika betydelser). Tranås TätortCentralort Tranås centrum Land Sverige Landskap Småland Län Jönköpings län Kommun Tranås kommun Distrikt Säby distrikt Koordinater 58°1′56″N 14°58′30″Ö / 58.03222°N 14.97500°Ö / 58.03222; 14.97500 Area - tätort 1 042 hektar (2020)[3] - kommun 437,73 km² (2019)[1] Folkmängd - tätort 14 789 (2020)[3] ...
Questa voce sull'argomento film western è solo un abbozzo. Contribuisci a migliorarla secondo le convenzioni di Wikipedia. Segui i suggerimenti del progetto di riferimento. L'uomo della VirginiaTitolo originaleThe Virginian Lingua originaleinglese Paese di produzioneStati Uniti d'America Anno1929 Durata91 min Dati tecniciB/Nrapporto: 1,20:1 Generewestern, sentimentale RegiaVictor Fleming SoggettoOwen Wister, Kirk La Shelle (romanzo) SceneggiaturaGrover Jones, Keene Thompson, Howard...
Voce principale: Associazione Sportiva Martina Franca 1947. Associazione Sportiva MartinaStagione 1988-1989Sport calcio Squadra Martina Allenatore Bruno Pinna Presidente Giuseppe Dell'Erba Serie C27º posto nel girone C. Maggiori presenzeCampionato: Piraccini, Villirillo (34) Miglior marcatoreCampionato: Lo Masto (7) 1987-1988 1989-1990 Si invita a seguire il modello di voce Questa pagina raccoglie le informazioni riguardanti l'Associazione Sportiva Martina nelle competizioni ufficiali ...
American think tank on foreign policy Not to be confused with United States Senate Committee on Foreign Relations or European Council on Foreign Relations. Council on Foreign RelationsAbbreviationCFRFounded1921; 103 years ago (1921)Type501(c)3 organizationTax ID no. 13-1628168HeadquartersHarold Pratt House, 58 East 68th Street, ManhattanLocationNew York City, New York, U.S.PresidentMichael Froman[1]ChairmanDavid RubensteinRevenue (2022) $102,605,000[2]Expense...
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