Le PCR a été fondé par Paul Vergès les 17 et [2] alors que le Parti communiste français (PCF) incitait ses sections ultramarines à devenir complètement indépendantes de lui.
Il est dirigé par son fondateur jusqu'en février 1993, date à laquelle il est élu président, cependant qu'Élie Hoarau le remplace comme secrétaire général. Après la mort de Paul Vergès en , Hoarau lui succède à la présidence[3].
En 1975, le parti est touché par un scandale après que plusieurs de ses cadres, dont certains occupaient des fonctions à responsabilité municipale, aient été condamnés pour avoir aidé dans sa cavale Frantz Ramsamy, meurtrier en 1968 du gendarme Marc Billaud, 26 ans[4].
Programmes
Les programmes du parti sont au départ ouvertement autonomistes. Son premier adversaire est dès lors l'ancien Premier ministreMichel Debré élu en 1963 député de la première circonscription de l'île. Ce dernier se serait justement installé dans l'île pour dénoncer ce que la droite présente alors comme un risque de dérive indépendantiste du PCR tout en se qualifiant elle-même de « départementaliste ». Il obtient sur ce point le soutien des socialistes comme Albert Ramassamy, également départementalistes.
Son père ayant, aux côtés de Léon de Lépervanche, proposé à l'Assemblée Nationale le projet de départementalisation de la Réunion en 1946[5], Paul Vergès n'est pas pour autant un indépendantiste. Dans un premier temps, lui et son parti ne réclament en fait que davantage de pouvoirs de décision au niveau local. L'autonomie qu'ils appellent de leur vœu doit rester organisée dans un cadre français.
Aujourd'hui, l'ordre du jour du Parti communiste réunionnais n'est plus ladite autonomie de l'île, si ce n'est son autonomie énergétique. De fait, les discours de ses leaders se sont en effet infléchis pour mieux mettre en avant les questions environnementales qui concernent une île densément peuplée préoccupée par les enjeux de la mondialisation capitaliste et du réchauffement climatique. Ils valorisent également une identité culturelle réunionnaise qu'ils présentent comme enfin libérée.
Relations avec le Parti communiste français
Les deux organisations ont eu assez tôt des divergences. Celles-ci se sont exprimées dès le Congrès constitutif du PCR, le parti français désapprouvant la volonté exprimée dès alors par Paul Vergès de créer un Front élargi regroupant les partisans du progrès économique et social ouvert aux non-communistes.
Plus généralement, les deux partis réagirent différemment à l'évolution du contexte international : le PCR condamna ainsi sans ambiguïté l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie en 1968, alors que la réaction du PCF et de la plupart des partis communistes dans le monde fut plus qu'équivoque[6].
Dégradées depuis la fin des années 1990 pour cause de désaccord tactique, ce qui amènera les députés du PCR à quitter le Groupe communiste pour rejoindre le groupe radical, citoyen et vert (RCV) en 1997. Les relations entre le PCR et le PCF se sont améliorées depuis quelques années, et spécifiquement depuis la visite de Marie-George Buffet dans l'île en 2005.
Gilles Gauvin, « Le parti communiste de la Réunion (1946-2000) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 68, oct. - dec., 2000, p. 73-94 (lire en ligne, consulté le ).