Elle est parfois appelée Étrangle-loup, Herbe à Pâris ou Raisin-de-renard.
Étymologie
Le nom viendrait du prince troyen Pâris qui aurait connu les vertus de cette plante[1].
Description
Cette plante herbacée vivace de 20 à 40 cm de hauteur est caractérisée par un verticille de 4 (parfois 5 ou 6) feuilles et une fleur solitaire.
Le limbe est parcouru de 3 à 5 nervures à tracé pseudo-parallèle se rejoignant au sommet, mais, fait exceptionnel pour une monocotylédone, réunies par un réseau de nervures secondaires.
La fleur est verdâtre avec des sépales lancéolés, des pétales filiformes, des étamines étalées et un ovaire brun-noir globuleux.
Une fleur unique vert-jaunâtre se dresse sur le verticille qui deviendra un fruit unique.
Le fruit est une capsule à l'aspect de baie, noire à maturité, contenant des graines charnues rouge vif.
On observe parfois des individus « déréglés » aux formes variées (nombre de feuilles, d'étamines, pétales…)[2].
Biologie des populations
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Ses populations montrent de fortes différences locales dans leur taille et densité en pousses, le long d'un gradient environnemental des sols, d'humidité, de type de boisement (monospécifique ou non, etc) et de conditions de lumière[3].
Leur structuration par l'environnement édaphique semble pouvoir être médiée par des différences de croissance clonale et de recrutement par semis issus de la reproduction sexuée[3].
Floraison
Avril à juin
Habitat
Plante forestière de mi-ombre, des sous-bois frais sur sols calcaires jusqu'à 2 200 m d'altitude.
La Parisette supporte le manque de lumière car les racines sont associées à un champignon-symbiote qui leur fournit des éléments nutritifs[4].
Aire de répartition
C'est une espèce relativement commune en Europe (dans les habitats qui lui conviennent) sauf en Irlande et dans les parties les plus septentrionales du continent. En Grande-Bretagne elle est rare et on la trouve seulement dans l'est de l'île.
État, pressions, menaces sur l'espèce, et réponses
Ses capacités de dispersion sont limitées, car elle se reproduit principalement par rhizomes dont la croissance annuelle est de quelques centimètres par an.
La vitesse de dispersion des graines est estimée de 20 à 30 cm par an, et elles ne sont pas persistantes[5].
L'espèce semble pour ces raisons en régression ou a disparu d'une partie de son aire naturelle de répartition, peut-être à cause de la sylviculture moderne (coupes rases, drainages, sous-solage et labours avant plantations sylvicoles, désherbage, augmentation du nombre de layons, pistes et routes forestières. Paris quadrifolia est par exemple devenue plus rare dans le nord de la France alors que son habitat naturel y est abondant [réf. nécessaire].
Adaptée aux sous-bois plutôt sombres et humides, elle ne supporte pas la mise en lumière brutale qu'imposent les coupes d'éclaircies trop importantes et plus encore les grandes coupes rases. Une gestion sylvicole plus douce, de type Prosilva, « par bouquet » ou « pied à pied » lui serait plus favorable [réf. nécessaire].
La présence naturelle de populations de Paris quadrifolia est donc un indicateur de forêts anciennes et peu anthropisées. Dans les sous-bois calcaires lui convenant (station forestière), elle pourrait être un des indicateurs de gestion durable des forêts.
Deux principes toxiques contenus dans le fruit sont connus. Ce sont la paridine et la parastyphnine.
Ces substances ont chez l'Homme une action d'irritation des muqueuses.
Deux à trois baies suffisent à provoquer des accidents ; elles étaient jadis mêlées à des appâts empoisonnés destinés à tuer les renards[7].
↑J.M. Pelt, J.C. Hayon, P. Lectard, Observation de quelques anomalies chez Paris quadrifolia, Bulletin de l'Académie lorraine des sciences, t. VI no 1, 1966
↑ ab et cHans Jacquemyn, Rein Brys, Olivier Honnay, Martin Hermy, Isabel Roldán-Ruiz, Sexual reproduction, clonal diversity and genetic differentiation in patchily distributed populations of the temperate forest herb Paris quadrifolia (Trilliaceae) Oecologia, Vol. 147, No. 3. (2006), p. 434-444. (Résumé et étude, en anglais)
↑Gérard Blondeau, Au fil de saisons, Éditions Fleurus, 2003, (ISBN2 215 05237-6)
↑Biological Flora of the British Isles : Paris quadrifolia L. dans Journal of Ecology 96; Jacquemyn, Hutchings et Brys; 2008
↑Local forest environment largely affects below-ground growth, clonal diversity and fine-scale spatial genetic structure in the temperate deciduous forest herb Paris quadrifolia ; Molecular Ecology, Volume 14, Issue 14, pages 4479–4488, December 2005; online: 2005-10-17 ; DOI: 10.1111/j.1365-294X.2005.02741.x (Résumé)