L'espèce se présente comme une plante grasse pérenne[2]. En Afrique du Nord[3], son port est plus ou moins ramassé et buissonnant.
Tiges
Les tiges, charnues et aplaties, forment des raquettes (cladodes) mesurent moins de 20-25 cm[réf. nécessaire]. Elles sont ornementées d’aréoles rares (< 100, voire 50 par face) laissant voir majoritairement l’épiderme, avec souvent une ou plusieurs épines jaunâtres, au moins près des bords et vers l’apex.
Fleurs
Les fleurs sont solitaires, formées par de nombreuses pièces membraneuses, rougeâtres à jaune clair. Leur diamètre est de 6 à 7 centimètres[2]. Elles sont éphémères et mellifères[4].
Sur le littoral méditerranéen, sa floraison a lieu de mai à juillet[5].
Fruits
Les fruits sont plus ou moins pyriformes, toujours de teinte pourpre. Ils mesurent 4 à 6 centimètres de longueur et contiennent de 60 à 180 graines (qui peuvent rester viables plus de 10 ans), jaune à marron clair, incorporées dans la pulpe du fruit. Les fruits étant appréciés par les oiseaux et les mammifères, leurs graines sont dispersées par zoochorie[2].
Utilisation
Pour certains ses fruits ont mauvais goût, pour d'autres ils ont un goût délicieux s'améliorant avec l'exposition au soleil. Des jus sont notamment vendus en France[6]. Les figues de Barbarie stricta ont notamment des teneurs en antioxydants (Bétalaines, flavonoïdes) beaucoup plus importantes que l'opuntia ficus indica[7],[8]. Les fruits d'opuntia stricta ont par le passé et de nos jours constitué une nourriture d'appoint en cas de famine, notamment à Madagascar[réf. nécessaire].
Le mucilage à l'intérieur des feuilles est utilisé pour soigner les brûlures et les abcès. Il est comestible au même titre que les fruits[4].
Répartition
L'espèce est originaire d'Amérique Centrale et du sud des Etats-Unis, mais est à présent pantropicale[2]. Elle peut former des massifs impénétrables pour les hommes comme les animaux, et entrer en concurrence avec la flore locale ou parfois créer des zones de refuge.
Cette espèce a couvert jusqu'à 24 millions d'hectares en Australie en 1920. La lutte biologique avec la cochenille Cactoblastis cactorum a donné de bons résultats, les larves détruisant la plante en y creusant des tunnels, ouvrant la voie à des organismes pathogènes[2].
A Madagascar
Cet Opuntia (noms malgaches raketamena, raketadambo, mavozoloky, raketakendretevo[9]) pose un problème à Madagascar où il a été introduit et propagé. Il envahit rapidement les champs abandonnés où il a servi de clôture vivante. Il fait maintenant l'objet d'un programme d'éradication systèmatique par des moyens mécaniques[10].
En Nouvelle-Calédonie
Sur l'archipel calédonien, il s'est acclimaté vers 1950 et infeste jusqu'aux îlots, où il met notamment en danger l'habitat du Puffin fouquet[2].
Dans le Nord de la Nouvelle-Calédonie, la larve d'un lépidoptère permet de contrôler certains peuplements[2].
Le Code de l'environnement de la Province Sud interdit l’introduction dans la nature de cette espèce ainsi que sa production, son transport, son utilisation, son colportage, sa cession, sa mise en vente, sa vente ou son achat[11].
↑ abcdef et gGroupe espèces envahissantes, Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Agence pour la prévention et l'indemnisation des calamités agricoles ou naturelles (APICAN), , 222 p., pp. 134-135
↑ a et bBernard Suprin, Mille et une plantes en Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Editions Photosynthèse, , 382 p. (ISBN9782952731638), p. 188
↑Benoît Larroque et Jean Favennec, Guide de la flore du littoral sableux méditerranéen : De la Camargue au Roussillon, Éditions Sud Ouest, , 277 p. (ISBN9782817704487), p. 99
↑(en) Andrea Gómez-Maqueo, Mario Soccio et M. Pilar Cano, « In Vitro Antioxidant Capacity of Opuntia spp. Fruits Measured by the LOX-FL Method and its High Sensitivity Towards Betalains », Plant Foods for Human Nutrition, vol. 76, no 3, , p. 354–362 (ISSN1573-9104, PMID34363561, PMCIDPMC8426225, DOI10.1007/s11130-021-00914-7, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Iván Gómez-López, Gloria Lobo-Rodrigo, María P. Portillo et M. Pilar Cano, « Characterization, Stability, and Bioaccessibility of Betalain and Phenolic Compounds from Opuntia stricta var. Dillenii Fruits and Products of Their Industrialization », Foods, vol. 10, no 7, , p. 1593 (DOI10.3390/foods10071593, lire en ligne, consulté le )
↑d'après Per Larsson Introduced Opuntia spp. in Southern Madagascar: Problemms and opportunities"" Swedish University of Agricultural Science, 2004 : étude très exhaustive.
↑Code de l'environnement de la Province Sud, Nouméa, , 346 p. (lire en ligne), p. 147
Errol Véla, « Notes sur les cactus du genre Opuntia s. l. en Algérie et en Tunisie », dans Alain Dobignard et Cyrille Chatelain, Index synonymique de la Flore d'Afrique du Nord volume 5, Genève, Conservatoire et Jardin botaniques de Genève, 2013 (à paraître), p. 374-377.