Nalo Hopkinson est née le 20 décembre 1960 en Jamaïque, dans la capitale Kingston. Elle a un petit frère, Keita Hopkinson, né en 1966[1]. Sa mère était employée dans une bibliothèque et son père, Abdur Rahman Slade Hopkinson(en), écrivain guyanien renommé[2], mais aussi acteur, poète, comédien et professeur d'anglais et de latin[3]. Elle a vécu dans de nombreux pays, notamment dans les Caraïbes puisqu'elle est née en Jamaïque mais elle a aussi habité sur l'île de Trinidad et au Guyana, puis aux États-Unis avant de déménager à l'âge de seize ans à Toronto au Canada.
Elle est atteinte de fibromyalgie, de troubles de l'attention et de troubles de l'apprentissage non-verbal[1].
Carrière littéraire
L'œuvre de Nalo Hopkinson s'inscrit dans le courant artistique de l'afrofuturisme. Son univers littéraire, inspiré notamment par Ursula K. Le Guin[1], est empreint de folklore caribéen. Elle évoque aussi l'impérialisme européen, la mémoire de l'esclavage, les questions de genres. Ses personnages baignent dans un monde teinté de magie et de spiritualité afro-caribéenne mais au milieu d'un futur décadent en décalage avec leurs croyances et leurs représentations, symbole de l'aliénation qu'ont subit les victimes de la traite négrière[5]. Cet univers aux contours cyberpunk dépeint un monde en proie à la décadence, notamment dans La Ronde des esprits où le centre-ville de Toronto est abandonné aux pauvres et aux marginaux.
Son œuvre se veut également engagée, puisque selon elle, l'afrofuturisme rejoint aujourd'hui l'activisme noir. En effet, elle dit que c'est « un acte radical pour les Noirs d'imaginer avoir un futur »[6]. De plus, elle défend la femme noire et déconstruit les stéréotypes qui lui sont attachés[7].
Elle a reçu de nombreux prix littéraires, notamment le prix Sunburst(en) qu'elle est la seule à avoir remporté deux fois. Son roman Midnight Robber a été remarqué par le New York Times comme « livre remarquable »[5].