Le musée des Beaux-Arts d'Angers est un musée d'art situé à Angers, dans un ancien hôtel particulier, le logis Barrault, place Saint-Éloi à proximité de la cité historique d'Angers. Il fait partie du complexe Toussaint qui comprend le jardin des beaux-arts, la galerie David d'Angerset la bibliothèque municipale. Il présente une collection d'œuvres d'art acquise au fil des siècles sur une surface totale de 7 000 m2.
Grâce aux récentes restaurations le site concilie l'histoire et la création, la muséographie la plus moderne et le confort de visite.
Le musée est administré par la mairie d'Angers[2], est classé contrôlé par le ministère de la Culture[3], et a été classé par le Journal des arts meilleur musée du Grand Ouest et dixième musée de France (hors Paris) en 2010[4].
En , le muséum de l’École centrale de Maine-et-Loire ouvre ses portes, sur le modèle du musée du Louvre.
En 1803, les Écoles centrales sont supprimées, mais sur la volonté de la municipalité d’Angers le muséum de peinture est préservé, le cabinet d’histoire naturelle et la bibliothèque municipale y ouvrent en 1805. Le musée est alors considéré comme « l’un des plus riches dépôts qui se soit conservé dans tous les départements voisins, et après celui de Paris, ce serait l’un des plus beaux de la France ». Le musée devient donc musée municipal en 1805[2].
Les deux siècles qui suivent marquent un tournant pour le musée qui connaît un manque crucial d’espace et une importante vétusté, ce qui n'empêche pas le musée de s’enrichir régulièrement de legs et de dons prestigieux, dont ceux de Pierre-Jean David dit David d'Angers.
En 1839, on inaugure la galerie David d'Angers dans l’ancien réfectoire du musée, qui y restera jusqu’en 1984.
En 1859, Lancelot Théodore Turpin de Crissé enrichit les collections du musée par un important legs : antiquités égyptiennes, grecques et romaines, bronzes antiques, vases grecs, verreries, émaux et faïences, plusieurs dessins, nombreux tableaux dont ceux de Jean Auguste Dominique Ingres (Paolo et Francesca), et quelques Primitifs dont un triptyque de l'école d'Avignon. Il avait constitué une collection reflétant les goûts éclectiques de la Restauration, estimée pour une valeur totale de près d’un million de francs de l'époque.
La galerie Beaurepaire est inaugurée en 1887. Construite perpendiculairement à la galerie David d’Angers et conçue par l’architecte de la ville Charles Demoget, les œuvres présentées sont entre autres La Danse de Charles-Adolphe Gumery, La Mort de Priam de Pierre-Narcisse Guérin.
Au début du XXe siècle, des projets d’agrandissement voient le jour. Une nouvelle entrée pour le public fait son apparition, pour rendre le musée plus visible. Mais le projet avorte.
En 1944, le musée est sinistré par la guerre[8] et entre, deux ans plus tard, dans la liste des musées de province classés. À partir de 1949, le musée est sommairement réorganisé, et rouvre ses portes en 1950. Les conservateurs doivent alors s’adapter aux contraintes des lieux sans pouvoir vraiment valoriser les collections.
En 1977, la ville entrevoit le projet de réaménagement du Musée des Beaux-Arts. En 1980, il est décidé dans un premier temps de déménager la bibliothèque municipale, et d’autre part, de transférer la galerie David d’Angers de l’espace du grand séminaire à l’église de l'abbaye Toussaint d'Angers.
En 1998, la ville approuve le projet scientifique et culturel présenté par Patrick Le Nouëne, alors directeur et conservateur en chef des musées d’Angers.
Entre 1999 et 2004[8], d'importants travaux de rénovation, de transformation et d’agrandissement sont orchestrés par deux architectes de renom, Gabor Mester de Parajd, architecte en chef des Monuments historiques, et Antoine Stinco architecte muséographe. Gabor Mester de Parajd a déjà mené ou réalisé plusieurs grands chantiers en Maine-et-Loire, dont la cathédrale Saint-Maurice d'Angers et l’abbaye de Fontevraud. Il prend en charge la restauration du patrimoine classé du logis Barrault et des parties anciennes, dans le plus pur respect des références historiques et architecturales. « Le musée des Beaux-Arts est un enchevêtrement de styles et de constructions. Notre ambition était de valoriser l’identité de chaque époque et de mettre en harmonie l’ensemble des bâtiments. Sur les façades, nous avons voulu préserver l’authentique plutôt que d’engager une restauration neuve. Intra-muros, les différents aménagements menés à travers les siècles nous ont conduits à mener des études historiques et à réaliser de nombreux sondages. Il a fallu tenir compte des découvertes réalisées à l’occasion du chantier. Ainsi, par exemple, nous avons remis en place la loggia voûtée, l’une des particularités du logis Barrault. » Antoine Stinco a participé à la réalisation du musée d’Art moderne et contemporain de Toulouse et la galerie nationale du Jeu de Paume à Paris. Pour le Musée des Beaux-Arts d’Angers, il se consacre à la rénovation des parties plus récentes, à la création d’espaces entièrement nouveaux. « Mon premier objectif était de mettre en scène un lieu vivant qui facilite la découverte et favorise la curiosité de différents publics. Je ne cherche pas à copier le passé en utilisant le même style architectural. Ma mission a été de créer de nouveaux espaces en rapport avec leur fonction. »
En 2003, la ville d'Angers reçoit, par legs de son dernier propriétaire et donateur, Daniel Duclaux, le château de Villevêque et son importante collection d'objets d'art qu'il contient. Parmi cette collection riche de plus de 900 œuvres, une centaine de meubles anciens, une soixantaine de livres anciens, manuscrits et incunables, des céramiques italiennes et hispano-mauresques, émaux du Limousin, 70 objets d'art, sculptures en pierre ou en bois polychrome du Moyen Âge et tapisseries des Flandres de la période Renaissance[10]. La même année, le musée-château de Villevêque est ouvert au public, et rattaché aux Musées d'Angers[11].
Les cinq musées d'Angers enregistrent 166 542 visiteurs en 2011, contre 164 764 l'année précédente[12].
En mai, l'anniversaire des musées d'Angers et la Nuit des musées réunissent près de 7 000 visiteurs[13].
En 2014, le Journal des arts classe Angers en première place de son palmarès annuel consacré aux 139 musées des villes de 20 000 à 200 000 habitants en France[14].
Vie des collections
Un tableau volé au musée est retrouvé en 2007, fragment du Triomphe du peuple français au (1799) du peintre Philippe-Auguste Hennequin[15].
Le musée lance en 2013 une souscription pour l'acquisition d'un tableau de Jean-Baptiste Le Prince[16].
Le musée est implanté sur une surface totale de 7 000 m2[17] répartis en 2 500 m2 pour les collections permanentes, 500 m2 pour les expositions temporaires, 1 000 m2 pour les espaces d’accueil du public (halls d’accueil, passage des musées, auditorium, salle vidéo, café, boutique…), et 3 000 m2 pour les bâtiments techniques.
Collections
Collections permanentes
Issues de nombreux dons, legs, acquisitions ou dépôts, les œuvres sont situées dans les salles historiques du musée.
900 d’entre elles sont exposées sur les 1 700 que compte le musée des Beaux-Arts. Environ 150 ont subi une restauration fondamentale pendant les travaux. Elles sont réparties selon deux parcours permanents distincts :
Avec les collections de l’ancien musée d’Antiquités, aux fouilles réalisées à Angers et aux acquisitions, une galerie d’objets archéologiques et d’objets d’arts décoratifs a été créée.
Elle présente, des origines aux projets d’urbanisme contemporains, le développement de la ville d’Angers.
Les découvertes archéologiques anciennes et récentes révèlent les premières traces d’occupation du site au néolithique et la création de la ville gallo-romaine : Juliomagus.
Mosaïque polychrome dite du ralliement, à décor géométrique et floral, de la fin du IIe siècle
Carte de Juliomagus au Haut-Empire à partir des découvertes archéologiques
Tableau de l'amphithéâtre de Grohan, par Marie-Louis-Claude Coulet de Beauregard au XVIIIe siècle.
Maquette de four de potier gallo-romain
Lion-gardien à l'entrée d'un monument funéraire (calcaire, IIe siècle).
Protomé de griffon, bronze, v. 600 av. J.C.
Des fragments lapidaires et des éléments en bois évoquent le décor sculpté des églises et des maisons à pans de bois. La vie sociale, économique et culturelle est illustrée par une importante iconographie : portraits, vues de la ville et photographies.
Les deux tableaux du pont des Treilles en 1859 par G. Clarkson Stanfield.
Historique de la collection[modifier | modifier le code]
Trois fonds distincts ont été réunis : celui du Museum de l’Ecole Centrale de Maine-et-Loire, devenu depuis le musée des Beaux-Arts d'Angers, celui du musée des Antiquités, créé en 1841 et fermé en 1968, et enfin, celui du musée Turpin de Crissé, installé en 1863 à l’hôtel Pincé[19].
Des collectionneurs angevins ont également légué tout ou partie de leur collection aux musées d’Angers. Outre ses propres travaux, Lancelot Théodore Turpin de Crissé a laissé une importante collection de dessins anciens et d’œuvres d’artistes de son temps. Son petit neveu, le diplomate Etienne de Saint Genys, a poursuivi son effort d’enrichissement des collections angevines en léguant un ensemble d'environ 300 dessins anciens et modernes. Flore Bodinier, seconde épouse du peintre Guillaume Bodinier, a légué, outre les œuvres de son mari, les dessins d’autres artistes qu’il avait collectionnés. A cela s’ajoutent des œuvres provenant de la collection personnelle de David d’Angers et léguées après sa mort par son épouse et ses enfants. Enfin, les conservateurs Auguste Michel et Adrien Recouvreur ainsi que le critique d'art Henry Jouin ont légué au musée plusieurs dessins.
Le cabinet d’arts graphiques d’Angers doit beaucoup aux études d’Adrien Recouvreur et Henry de Morant qui ont été les premiers à s'y intéresser. Viviane Huchard, Patrick Le Nouëne puis Ariane James Sarazin, tour à tour directeurs des musées d'Angers, ont contribué à l’étude des différents fonds ainsi qu'à leur diffusion, en organisant notamment plusieurs expositions. La collection a par ailleurs été récolée et numérisée et est accessible, via le site du musée, sur Micromusée.
16e - 18e siècles[modifier | modifier le code]
Si le fonds de dessins anciens du cabinet d'arts graphiques peut sembler relativement modeste par rapport aux dessins 19e siècle, qui représentent la majorité de la collection, il est néanmoins de tout premier plan quant aux artistes et aux provenances des feuilles qui y sont conservées. Certains dessins sont passés entre les mains de collectionneurs célèbres tels que Everhard Jabach, Pierre-Louis Eveillard de Liévois, Louis Antoine Crozat, Pierre-Jean Mariette ou encore Joshua Reynolds.
Le 19e siècle est le plus richement représenté dans les collections d'Angers, en particulier grâce aux dessins de David d'Angers (plus de 3900 oeuvres)[20]. L'artiste, puis ses héritiers, ont également donné aux musées d'Angers des œuvres de sa collection personnelle, notamment des dessins de Jacques-Louis David et de Caspar-David Friedrich. Les dessins de la collection Turpin de Crissé, outre les propres travaux du peintre, ont également permis d'enrichir le fonds19e siècle avec des œuvres notamment de Gégard, Girodet, Ingres, Percier, Delacroix et Gericault. Il en va de même avec le peintre Guillaume Bodinier. Outre ses propres dessins, la collection lui doit notamment des œuvres d'Ingres et de Guérin.
Expositions
Au musée des Beaux-Arts d'Angers
Deux ou trois expositions temporaires par an sont présentées au musée dans la salle d'exposition temporaire comme celles des œuvres de Niki de Saint Phalle en 2004 ou de François Morellet en 2006. Certaines expositions ont lieu dans le parcours des collections permanents comme celle d'Agnès Thurnauer en 2008.
Quelques expositions
Cent dessins des musées d'Angers, Angers, musée des Beaux-Arts, 1978 ;
I've got a feeling, les 5 sens dans l'art contemporain, du 26 mai 2023 au 7 janvier 2024
Expositions temporaires d'archéologie :
Entrez dans l'arène ! Théâtres et amphithéâtres de l'Anjou romain du 11 avril au 21 septembre 2014
Gravé dans le marbre, inscriptions et graffiti romains à Angers du 2 avril au 18 septembre 2016
Suivez la voie, routes et ponts de l'Anjou romain du 2 juin au 16 septembre 2018
Cultes et sanctuaires dans l'Antiquité à Angers, du 11 mai au 3 novembre 2024
Expositions hors-les-murs
The finest Drawings from the Museums of Angers, Londres, Heim Gallery ; Liverpool, Walker Art Gallery; Dublin, National Gallery of Ireland ; Birmingham, City Museum and Art Gallery, 1977-1978;
Cent dessins des musées d'Angers, Calais, musée des Beaux-Arts, 1979-1980, Rennes, musée des Beaux-Arts, 1981-1982, Les Sables-d'Olonnes, musée de l'abbaye Sainte-Croix, 1982, Nice, musée Masséna, 1982, Angers, musée des Beaux-Arts, 1990;
D'avril à juin 2014, le conseil général des Hauts-de-Seine présente au château du domaine départemental de Sceaux, 100 dessins provenant du musée des Beaux-Arts d'Angers[25].
↑Ariane James-Sarazin, Le cabinet d'arts graphiques des musées d'Angers ou la générosité en partage, De Rubens à Delacroix, 100 dessins du musée des Beaux-Arts d'Angers, Snoeck, 2014
↑Ariane James-Sarazin, le cabinet d'arts graphiques des musées d'Angers ou la générosité en partage, in "de Rubens à Delacroix : 100 dessins du musée des Beaux-Arts d'Angers", catalogue de l'exposition présentée au Château et au Petit Château du Domaine départemental de Sceaux du 21 mars au 29 juin 2014, pages 9 à 21.
↑Ariane James-Sarazin, de Rubens à Delacroix, 100 dessins du musée des Beaux-Arts d'Angers, Snoeck, 2014