Moudon (/mudɔ̃/Écoutez) est une communesuisse du canton de Vaud, située dans le district de la Broye-Vully. D'origine celtique, c'est une ville romaine, puis savoyarde et bernoise. C'est le chef-lieu du district de Moudon entre 1798 et 2007. La commune est peuplée de 6 124 habitants en 2022. Son territoire, d'une surface de 1 571 hectares, est traversé par la Broye.
Le territoire de Moudon s'étend sur 15,69 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 17,3 % de sa superficie, les surfaces agricoles 45,9 %, les surfaces boisées 35,1 % et les surfaces improductives 1,7 %[3].
Le territoire communal occupe une grande partie de la vallée moyenne de la Broye et des terres adjacentes, en particulier sur sa partie orientale où la vallée est orientée du sud-ouest au nord-est sur une largeur allant de 500 à 1 000 mètres. À l'est de la vallée, le terrain monte en pente raide et boisée séparée par plusieurs petites vallées d'érosion. Au nord, la frontière est marquée par le ruisseau de Riau Gresin et le haut plateau de Bussy-sur-Moudon. La partie ouest de la commune s'étend de la colline marquant la source de la Cerjaule jusqu'aux vastes forêts de la Forêt Derrière et du Bois de la Cerjaule. Non loin de Moudon se trouvent les hauteurs du Signal de Planche et la colline boisée des Bourlayes qui, avec 850 mètres d'altitude, est le point culminant de la commune. Au sud, la commune s'étend le long de la Broye inférieure jusqu'à l'embouchure de la Bressonne.
Moudon comprend plusieurs zones industrielles et artisanales, parmi lesquelles Bressonnaz à l'embouchure de la Bressonne dans la Broye et Grange-Verney (567 m d'altitude. M.) sur une terrasse du versant ouest de la Broye. La commune comprend également le hameau du Plan situé le long du ruisseau Voraire ainsi que plusieurs exploitations agricoles dispersées.
Le nom de la commune, qui se prononce (/mudɔ̃/), est d'origine celtique. Il est vraisemblablement composé du nom de personne *Minnos et du substantifdūnon, qui désigne une citadelle ou une enceinte fortifiée[11].
Sa première occurrence écrite date d'environ 280, sous la forme de Minnodunum[11].
Moudon a une origine celtique. C'est un vicus assez important à l'époque romaine, connu sous le nom de Minnodunum ou Minnidunum. Le nom Moudon apparaît en 1161. Une église paroissiale dédiée à saint Étienne est construite au début du christianisme, proche de l'actuelle. Lors des invasions barbares, les habitants construisent une église Notre-Dame, aujourd’hui disparue, sur les hauts de Moudon. En 1011, Moudon passe dans le domaine de l'évêque de Lausanne, qui a beaucoup de pouvoir dans la vallée de la Broye.
Le comte Amédée Ier de Genève attaque ces positions et construit un castrum vers 1127, probablement le noyau primitif de la ville haute. Il est conquis par les ducs de Zähringen vers 1190, puis le comte Thomas Ier de Savoie le est investi du château et du territoire de Moudon, à titre de fief d'Empire, par le roiPhilippe de Souabe[13]. En 1219, l'évêque reconnaît à la Savoie la possession de Moudon, tout en y restant suzerain[13]. La ville se développe vite pendant le XIIIe siècle. Le noyau primitif s'agrandit. L'église Saint-Étienne est reconstruite dans son état actuel entre le XIIIe et le XIVe siècle. Pierre II de Savoie établit à Moudon le siège du bailliage de Vaud vers 1260. Avant 1268, la ville obtient par le comte de Savoie, soit Pierre, soit son frère Philippe Ier, l'équivalent de « certaines coutumes et franchises »[13]. Elle devient un centre administratif et judiciaire et devient capitale des États de Vaud[13]. La ville est pillée deux fois lors des guerres de Bourgogne. En 1536, Moudon passe sous domination bernoise et est le siège d'un bailliage. En 1798, la ville devient le chef-lieu du district de Moudon. Entre 1830 et 1850, les portes de la ville sont détruites, les rues sont élargies et un nouvel hôtel de ville est construit. Elle est intégrée au district de la Broye-Vully en 2008[4].
Sur le plan communal, Moudon est dirigé par une municipalité formée de 7 membres et dirigée par un syndic pour l'exécutif et un Conseil communal, composé de 55 élus, dirigé par un président et secondé par un secrétaire, pour le législatif[16].
Population et société
Gentilés et surnoms
Les habitants de la commune se nomment les Moudonnois ou Moudonniers[12].
Ils sont surnommés Les Mange-Plumes (peut-être parce qu'on y trouvait un important marché d'oies) et les Traîne-Bailli[17],[18].
Démographie
Évolution de la population
Moudon compte 6 124 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 390 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 25,7 % (canton : 12,9 % ; Suisse : 9,4 %)[2].
Évolution de la population de Moudon entre 1850 et 2020[19],[1]
Pyramide des âges
En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 39,5 %, au-dessus de la valeur cantonale (35 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 18,3 %, alors qu'il est de 21,9 % au niveau cantonal[20].
La même année, la commune compte 3 072 hommes pour 3 029 femmes, soit un taux de 50,4 % d'hommes, supérieur à celui du canton (49,1 %)[20].
La langue la plus parlée est le français, avec 3 491 personnes (79,7 %). La deuxième langue est le portugais (198 ou 4,5 %). Il y a aussi 172 personnes parlant l'albanais (3,9 %), 119 parlant l'allemand (2,7 %), 96 parlant l'espagnol, 96 parlant l'italien (2,2 %) et 92 parlant le turc (2,1 %). 2 737 habitants sont suisses (62,5 %) et 1 644 habitants sont étrangers (37,5 %)[21].
Religion
La communauté catholique est la plus importante avec 1 485 personnes (33,9 %), suivie des protestants (1 463 ou 33,4 %) et des musulmans (508 ou 11,6 %). 433 personnes (9,9 %) n'ont aucune appartenance religieuse[21].
Économie
Jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'économie locale était principalement axée sur la transformation des produits agricoles de la zone environnante. Avec la construction du chemin de fer reliant Morat à Palézieux, la région s'est ensuite progressivement industrialisée, tout d'abord avec la création d'une fromagerie en 1899 ; le développement industriel s'est accéléré pendant la seconde moitié du XXe siècle avec la création de plusieurs entreprises, dont en particulier les fonderies Gisling en 1951, la fabrique de boîtes de montres SA et les cartonneries et papeteries de Moudon SA en 1956[4]. Dans les dernières décennies, Moudon s'est de plus en plus développé comme centre de services : de 3 % de la population en 2001, le secteur tertiaire pourrait occuper 64 % dans les années à venir.
Les principales zones résidentielles de Moudon se trouvent à l'est et au sud de la vieille ville, sur les pentes exposées au soleil.
L'arsenal, établi en 1836-1839 en annexe à l'ancien grenier bernois, a été construit selon les plans de l'architecte lausannois Henri Perregaux[25]. Ensemble classé monument historique en 1988[26].
La commune accueille également un grand nombre d'objets inscrits comme biens culturels d'importance régionale dans la liste cantonale dressée en 2009[27] : l'ancien hôpital de Malte, l'ancien stand, les archives communales, l'hôtel de la poste ancien Hôtel de Ville, le bâtiment des prisons, le château de Billens, le château de Carrouge, la fontaine et statue de la Justice, la gare, l'ancienne école cantonale d'Agriculture, la maison de campagne Gréchon, l'arsenal, les maisons de campagne La Clergère, La Grenette, La Rochette, Clavel, d'Arnay, de Cerjat, du Chasseur, de Denezy, de Forel, le pont sur la Bressonne, le musée du Vieux-Moudon dans le château du Rochefort et enfin le Musée Eugène Burnand.
↑ a et bnp/mül, « Moudon » , sur toponymes.ch (consulté le ).
↑ ab et cPaul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN2-88412-000-9), p. 88
↑Paul Bissegger, D'ivoire et de marbre. Alexandre et Henri Perregaux ou l'Âge d'Or de l'architecture vaudoise (1770-1850), Bibliothèque historique vaudoise, coll. « Bibliothèque historique vaudoise 131 », , 783 p. (ISBN978-2-88454-131-2), p. 293-295