Les deux Antonescu étaient des homonymes sans lien de parenté. Le terme de « régime Antonescu », utilisé pour désigner le régime politique de la Roumanie durant cette période, leur fait collectivement référence.
À partir de la défaite de l'Axe lors de la bataille de Stalingrad, Mihai Antonescu cesse de croire à la victoire allemande et tente de renouer des relations entre la Roumanie et les Alliés ; il limite ou stoppe les déportations de Juifs et laisse les organisations humanitaires (Croix-Rouge roumaine(en)) ou sioniste (Aliya, dirigée par Eigen Meissner et Samuel Leibovici) ravitailler les déportés.
Le 23 août 1944, un coup d'État dans lequel est impliqué le roi Michel Ier renverse le régime, et Mihai Antonescu est arrêté. Le , à la demande des Soviétiques, il est transféré à Moscou, en même temps que son homonyme Ion Antonescu. Les deux sont longuement interrogés par le NKVD, qui ne les maltraite pas, pour recueillir un maximum d'informations sur l'attitude des divers acteurs du pouvoir en Roumanie avant et pendant la guerre, ce qui sera utile au Parti communiste roumain et à la Securitate pour mener à bien l'épuration après-guerre[3],[4].
Après la Seconde Guerre mondiale, comme son homonyme, il est ramené en Roumanie et traduit devant le « Tribunal du peuple » de Bucarest qui le condamne à mort le pour « crimes contre la paix, contre le peuple roumain, les peuples de la Russie soviétique, les Juifs, les gitans et autres crimes de guerre », plus précisément pour avoir provoqué la mort de 500 000 militaires et civils dans la guerre et pour la déportation ou l'exécution de près de 300 000 juifs roumains ou ukrainiens et 15 000 gitans. Il est fusillé le suivant, en même temps qu'Ion Antonescu, que le général de gendarmerie Constantin Z. Vasiliu(ro), ex-sous-secrétaire d'État et que l'ex-gouverneur de TransnistrieGheorghe Alexianu[5],[6].
Références
↑(ro) Dinu C. Giurescu, Evreii din România (1939-1944), in România în al doilea război mondial, 1939-1947, ed. All Educational
↑(ro) Teșu Solomovici, Istoria Holocaustului din România, ed. Teșu, Bucarest, p. 45-46.
↑(ro) Giurescu, Dinu C. : Cine poartă răspunderea? (Qui est le Responsable ?) [1].
↑(ro) Duțu A., Retegan M., Război și societate, vol. 1, éd. Rao, 2000.
↑(ro) Ciucă, Marcel-Dumitru: „Procesul mareșalului Antonescu”, ed. Saeculum și Europa Nova, București, vol. 2:211, 1995-98.