Martres-Tolosane est une commune rurale qui compte 2 397 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle appartient à l'unité urbaine de Martres-Tolosane et fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse. Ses habitants sont appelés les Martrais ou Martraises.
Depuis le XVIIIe siècle, Martres-Tolosane est surtout connue pour ses faïenceries, dont les pièces et les décors peints sont réalisés à la main, ces techniques ancestrales de fabrication étant encore conservées de nos jours.
Le canal de Saint-Martory, d'une longueur totale de 71,2 km, prend sa source dans la commune de Saint-Martory et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Il traverse la commune et se jette dans la Garonne à Toulouse, après avoir traversé 19 communes[11].
Le Bernès, d'une longueur totale de 18,3 km, prend sa source dans la commune d'Aurignac et s'écoule d'ouest en est. Il traverse la commune et se jette dans la Garonne à Cazères, après avoir traversé 9 communes[12].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[13]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 831 mm, avec 9,5 jours de précipitations en janvier et 6,2 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Palaminy à 5 km à vol d'oiseau[15], est de 13,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 715,2 mm[16],[17]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[18].
Un espace protégé est présent sur la commune :
« la Garonne, l'Ariège, l'Hers Vif et le Salat », objet d'un arrêté de protection de biotope, d'une superficie de 1 658,7 ha[21].
« Garonne, Ariège, Hers, Salat, Pique et Neste », d'une superficie de 9 581 ha, un réseau hydrographique pour les poissons migrateurs (zones de frayères actives et potentielles importantes pour le Saumon en particulier qui fait l'objet d'alevinages réguliers et dont des adultes atteignent déjà Foix sur l'Ariège[24]
la « vallée de la Garonne de Boussens à Carbonne », d'une superficie de 1 893 ha, hébergeant une avifaune bien représentée en diversité, mais en effectifs limités (en particulier, baisse des populations de plusieurs espèces de hérons). Trois espèces de hérons y nichent : Garde-bœufs, Bihoreau gris et Aigrette garzette[25].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 3] sont recensées sur la commune[26] :
« la Garonne de Montréjeau jusqu'à Lamagistère » (5 075 ha), couvrant 92 communes dont 63 dans la Haute-Garonne, trois dans le Lot-et-Garonne et 26 dans le Tarn-et-Garonne[27] et
les « versants sud des massifs du Mont Grand et de Cassagnau » (179 ha), couvrant 2 communes du département[28]
et deux ZNIEFF de type 2[Note 4],[26] :
« la Garonne et milieux riverains, en aval de Montréjeau » (6 874 ha), couvrant 93 communes dont 64 dans la Haute-Garonne, trois dans le Lot-et-Garonne et 26 dans le Tarn-et-Garonne[29] ;
les « Petites Pyrénées en rive gauche de la Garonne » (3 525 ha), couvrant 12 communes du département[30].
Urbanisme
Typologie
Au , Martres-Tolosane est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle appartient à l'unité urbaine de Martres-Tolosane[Note 5], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 6],[I 3],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse, dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 527 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[I 4],[I 5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (73 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (24,7 %), terres arables (24 %), forêts (15,8 %), prairies (10,8 %), eaux continentales[Note 8] (9,1 %), zones urbanisées (8,4 %), mines, décharges et chantiers (4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,3 %)[31]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies a été approuvé par arrêté préfectoral du 25 septembre 2006. Martres-Tolosane est exposée au risque de feu de forêt du fait de la présence sur son territoire du massif des Petites Pyrénées. Il est ainsi défendu aux propriétaires de la commune et à leurs ayants droit de porter ou d’allumer du feu dans l'intérieur et à une distance de 200 mètres des bois, forêts, plantations, reboisements ainsi que des landes. L’écobuage est également interdit, ainsi que les feux de type méchouis et barbecues, à l’exception de ceux prévus dans des installations fixes (non situées sous couvert d'arbres) constituant une dépendance d'habitation[35],[36]
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 97,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (88,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 054 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1 054 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 98 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[37],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[38].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[32].
À l'époque gallo-romaine, une immense et somptueuse villa s'élevait au lieu-dit « Chiragan ». Il s'agit d'une des villae les plus grandes de tout l'Empire romain. Les fouilles pratiquées sur ce site ont livré des sculptures en marbre tout à fait exceptionnelles qui font la fierté du Musée Saint-Raymond de Toulouse.
Lieu de bataille contre les Sarrasins encore reconstituée de nos jours à la Sainte Trinité communément appelée bataille de Saint Vidian[42]. Selon la légende, il aurait lancé son épée alors qu'il succombait, celle-ci ayant, en se plantant fait jaillir de l'eau créant ainsi la source portant son nom[43].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[53].
En 2021, la commune comptait 2 397 habitants[Note 9], en évolution de +2,96 % par rapport à 2015 (Haute-Garonne : +7,43 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Reconstitution historique (selon la légende) de la bataille de Saint-Vidian tous les ans le dimanche de la sainte Trinité[61],[62].
Le roman de Georges-Patrick Gleize " La fille de la fabrique", publié en 2013 aux Éditions Calmann-Levy et en 2021 édition poche chez De Borée, se passe à Martres-Tolosane dans le monde des faïenciers.
La collecte et le traitement des déchets des ménages et des déchets assimilés ainsi que la protection et la mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la communauté de communes du canton de Cazères[63].
Une déchèterie intercommunale gérée par la communauté de communes est présente sur la commune de Mondavezan[64].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 1 348 personnes, parmi lesquelles on compte 74,7 % d'actifs (61 % ayant un emploi et 13,8 % de chômeurs) et 25,3 % d'inactifs[Note 12],[I 8]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Toulouse, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 11]. Elle compte 871 emplois en 2018, contre 882 en 2013 et 962 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 834, soit un indicateur de concentration d'emploi de 104,5 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 53,1 %[I 12].
Sur ces 834 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 278 travaillent dans la commune, soit 33 % des habitants[I 13]. Pour se rendre au travail, 84,7 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 4,5 % les transports en commun, 6,1 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 4,7 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 14].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
217 établissements[Note 13] sont implantés à Martres-Tolosane au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 14],[I 15].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
217
100 %
(100 %)
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
25
11,5 %
(5,7 %)
Construction
32
14,7 %
(12 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
73
33,6 %
(25,9 %)
Information et communication
5
2,3 %
(4,1 %)
Activités financières et d'assurance
3
1,4 %
(3,8 %)
Activités immobilières
10
4,6 %
(4,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
15
6,9 %
(19,8 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
33
15,2 %
(16,6 %)
Autres activités de services
21
9,7 %
(7,9 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 33,6 % du nombre total d'établissements de la commune (73 sur les 217 entreprises implantées à Martres-Tolosane), contre 25,9 % au niveau départemental[I 16].
Entreprises et commerces
Les cinq entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[65] :
Steel Electronique, fabrication de cartes électroniques assemblées (6 002 k€)
SARL Des Etablissements Dinnat, commerces de détail de charbons et combustibles (4 639 k€)
Biscuiterie Vital, fabrication de biscuits, biscottes et pâtisseries de conservation (3 789 k€). L'entreprise a été créée en 1836 par Jacques et Jeanne-Marie Vital[66].
Sud Pompage, location et location-bail de machines et équipements pour la construction (3 508 k€)
SARL Carrosserie Assistance Togue, entretien et réparation de véhicules automobiles légers (1 167 k€)
La commune est dans « les Vallées », une petite région agricole consacrée à la polyculture sur les plaines et terrasses alluviales qui s’étendent de part et d’autre des sillons marqués par la Garonne et l’Ariège[68]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 15] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 5].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 41 lors du recensement agricole de 1988[Note 17] à 32 en 2000 puis à 19 en 2010[70] et enfin à 18 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 56 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 57 % de ses exploitations[71],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 1 240 ha en 1988 à 1 283 ha en 2020[Carte 8]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 30 à 71 ha[70].
Son blasonnement est : Écartelé : au premier de gueules à la molette d'argent, au deuxième et au troisième d'azur à l'oie d'argent, becquée et membrée d'or, au quatrième de gueules à la fasce d'argent .
Pour approfondir
Bibliographie
Faculté des lettres de Toulouse - Jean Boube, La nécropole paléochrétienne de Martres-Tolosane (Haute-Garonne), Toulouse, Pallas III. Revue d'études antiques, (lire en ligne), p. 89-115
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[22].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de Martres-Tolosane, il y a une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑La part des ménages fiscaux imposés est le pourcentage des ménages fiscaux qui ont un impôt à acquitter au titre de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. L'impôt à acquitter pour un ménage fiscal correspond à la somme des impôts à acquitter par les foyers fiscaux qui le composent.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[69].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Voir, dans le DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE DES NOMS DE LIEUX EN FRANCE, de Albert Dauzat et Charles Rostaing, Paris, 1963 (publication posthume), 742 + XXIV p. (BNF37370106), l'article Martres, page 439. Voir aussi cette page