Elle pratique l’athlétisme depuis l’âge de 6 ans et voulait devenir pompier professionnelle[1]. Mais à la suite d'un accident routier de scooter, le , elle est amputée de la jambe gauche sous le genou trois jours après, les tentatives pour sauver sa jambe n'ayant pas suffi. Elle recommence cependant à courir quatre mois après, jour pour jour, le .
Elle prend contact avec la Fédération handisport très rapidement après son accident, dans l'optique de reprendre une dynamique positive au sein de sa famille après ce drame l'ayant rendue handicapée. Son besoin de courir ne l'a pas quittée. Cependant, au début, elle ne souhaitait pas se confronter tout de suite avec ses anciens camarades sportifs dans son club de peur du jugement. Elle savait en effet que son état ne lui permettrait pas d'être au même niveau qu'eux.
Carrière sportive
En raison de son handicap, Marie-Amélie Le Fur, prend part aux épreuves T44 (amputés des membres inférieurs).
Lors des championnats du monde paralympiques d'athlétisme 2006, à Assen aux Pays-Bas, elle finit deuxième au saut en longueur, au 100 mètres et au 200 mètres[2].
Elle remporte le 100 mètres et le 200 mètres des championnats du monde paralympiques d'athlétisme 2011, à Christchurch en Nouvelle-Zélande[5].
Le , elle bat le record du monde féminin handisport en saut en longueur avec une distance de 5,43 mètres[6].
Lors des Jeux paralympiques d'été de 2012 à Londres, elle remporte une médaille de bronze en saut en longueur puis sa première médaille d'or sur 100 mètres (13 s 27) et termine la compétition par une médaille d'argent sur 200 mètres (26 s 76)[7].
En 2013, elle devient triple vice-championne du monde lors des mondiaux disputés à domicile à Lyon : elle obtient la médaille d'argent sur les 100 mètres[8], 200 mètres[9] et le saut en longueur[10]. L'année suivante, lors des championnats d'Europe disputés à Swansea, elle remporte le titre du 400 mètres, établissant avec un temps de 61 s 41 un nouveau record mondial[11] et la médaille d'argent du saut en longueur[12].
Aux Championnats du monde de Doha, le , elle remporte la finale du saut en longueur avec 5,84 mètres, nouveau record du monde mais non homologué à la suite d'un vent trop favorable. Malgré cela, elle bat ce record du monde avec 5,74 mètres en vent régulier[13]. Elle termine ensuite deuxième de la finale du 200 mètres derrière la Néerlandaise Marlou van Rhijn[14]. Le , elle remporte un second titre mondial lors de ces championnats en devenant la première femme sous la minute dans sa catégorie sur 400 mètres avec 59 s 30[15]. Le lendemain, elle s'incline en finale du 100 mètres face à van Rhijn, réalisant 13 s 12 (record de France) derrière le record du monde de la Néerlandaise avec 12 s 80[16].
Aux Jeux paralympiques de 2016 à Rio de Janeiro, elle décroche trois médailles dont deux médailles d'or, une première en saut en longueur en battant le record du monde[17] (désormais à 5,83 mètres) et une seconde sur 400 mètres également en battant le record du monde[18] (désormais à 59 s 27). La troisième médaille étant en bronze sur 200 mètres[19].
Elle décide après les Jeux de faire une pause sportive pour se consacrer à la candidature de Paris 2024[20]. Elle a un autre projet, avoir un enfant. Quelques jours avant le terme, elle est victime d'une pré-éclampsie foudroyante, perdant son enfant[21]. Elle se fixe alors l'objectif de participer aux championnats d'Europe disputés en août à Berlin[21]. Elle obtient sa qualification en remportant le titre de championne de France du saut en longueur à Belfort en réussissant 5,29 mètres[22]. Après avoir rempli un rôle de consultante avec France Télévisions lors des championnats d'Europe des valides, elle remporte un nouveau titre européen en s'imposant lors du saut en longueur, où elle établit un nouveau record du monde avec 6,01 mètres[23].
Marie-Amélie Le Fur représente la France aux Jeux paralympiques d'été de 2020 à Tokyo, au Japon, décalés à l'été 2021 à la suite de la crise du covid ; elle remporte l'argent au saut en longueur féminin en retombant à 6,11 mètres, soit 5 centimètres de la vainqueure Fleur Jong[24].
Autres activités
En , elle est nommée co-présidente, au côté de Teddy Riner, du comité des athlètes de Paris 2024[25]. À ce titre, elle siège au sein du conseil d’Administration du Groupement d’Intérêt Public « Paris 2024 »[26].
Depuis 2008, Marie-Amélie Le Fur est la marraine de la campagne Handivalides[34], événement national pour l'intégration des étudiants handicapés sur les campus. Elle participe ainsi à la campagne médiatique pour le lancement de la huitième édition de la campagne Handivalides.