Les maisons qui occupent les n° 20 à 28 de la Grand-Place, entre la rue de la Colline et la rue des Harengs, occupent l'emplacement d'un groupe d'habitations expropriées par la Ville à la fin du XIVe siècle[1] : « L'angle formé primitivement par la rue de la Colline et la Grand-Place fut modifié pendant les dernières années du XIVe siècle »[2] : la Ville acheta trois maisons situées dans la rue de la Colline (le Rhin, la Gerbe et le Violon), la maison qui faisait le coin (l'Arbre) et sept maisons situées sur la Grand-Place (l'Olivier dit aussi l'Ange, la Chaloupe, la Taupe, le Pigeon, le Merle, le Saumon et le Carillon appelé également la Fontaine). « La place alors fut considérablement agrandie de ce côté : les maisons le Merle et le Saumon disparurent et les autres furent toutes reculées »[2].
« Cette habitation avait encore une façade-pignon en bois à la fin du XVIe siècle » et fut « sans doute reconstruite avec un pignon en pierre au XVIIe siècle »[1].
Vers 1767, elle portait uniquement le nom de « Sinte Anna »[4].
En 2011-2012, la maison et ses voisines font l'objet de travaux de restauration, durant lesquels leurs façades sont masquées par des bâches peintes reproduisant leurs façades.
La maison abrite actuellement un marchand de chocolat.
Classement
Les façades et les toitures de toutes les maisons qui bordent la Grand-Place font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques en tant qu'ensemble depuis le 19 avril 1977 sous la référence globale 2043-0065/0[5].
Le classement a été étendu à d'autres parties du bâtiment le 7 novembre 2002, sous la référence 2043-0065/021[5].
Architecture
Façade
La « Maison de Joseph et Anne » s'inscrit dans un alignement de maisons qui occupe une partie du côté nord-est de la Grand-Place, entre la rue de la Colline et la rue des Harengs, et comprend Le Marchand d'or, Le Pigeon, La Chaloupe d'or, L'Ange, Joseph et Anne et Le Cerf.
La « Maison de Joseph et Anne », édifiée en pierre de taille, présente une façade de quatre travées[1] et de trois niveaux plus un entresol (demi-étage), surmontée d'un pignon baroque. Sa silhouette imposante semble écraser sa minuscule voisine, la Maison du Cerf.
Le Marchand d'or, Le Pigeon, La Chaloupe d'or, L'Ange, Joseph et Anne, Le Cerf
Les maisons sur un dessin de Ferdinand-Joseph Derons (1749) conservé au Musée de la ville de Bruxelles.
Les bâches lors des travaux de restauration en 2011-2012.
Les maisons en 2017, après la restauration de 2012.
Étages
L'entresol est percé de fenêtres à croisillons dont les deux allèges centrales sont ornées de cartouches mentionnant le nom de l'édifice en néerlandais (« Anna » et « Joseph »)[1].
Le premier étage est percé de hautes fenêtres, à meneaux de pierre pour les fenêtres latérales et à meneaux de bois pour les fenêtres centrales, dont les allèges latérales sont ornées de balustres rehaussées de dorures.
Le deuxième étage, compris entre deux entablements[1], possède des fenêtres plus petites aux allèges non décorées.
Pignon
La façade est couronnée par un élégant pignon baroque à deux registres[1]. Le premier registre de ce pignon comporte quatre travées séparées par des pilastres plats à encadrement saillant et ornées chacune d'un oculus aveugle, pour les travées latérales, et d'une fenêtre à piédroits et impostes saillants portant un arc en plein cintre à clef saillante, pour les travées centrales. Le deuxième registre du pignon est composé de deux travées ornées chacune de volutes à godron et d'un oculus aveugle surmonté d'un petit larmier doré.
Le pignon est surmonté d'un fronton triangulaire sommé d'un vase de pierre[1].