Loïc Bertrand, né en 1974, est un scientifique français, physico-chimiste, chercheur à l'Université Paris-Saclay. C'est un spécialiste de l'étude par imagerie spectrale des matériaux anciens et patrimoniaux.
Les travaux de Loïc Bertrand portent notamment sur l'étude de l'altération des objets archéologiques, les processus conduisant à la préservation exceptionnelle des fossiles et les méthodologies associées, notamment sur installation synchrotron : mise au point d'approches de photoluminescence UV/visible pour l'étude des modes de fabrication du plus ancien objet dont la fabrication a été attestée par fonte à la cire perdue[10], étude morphologiques et de la fossilisation de spécimens paléontologiques du Crétacée, développement de l'imagerie Raman de rayons X pour les matériaux du patrimoine avec le physicien de Stanford Uwe Bergmann. Il a en particulier montré la présence de cellulose rémanente dans des textiles archéologiques très anciens, préservés par un mécanisme de minéralisation, et montré la proximité du mécanisme impliqué avec la condensation sol-gel[11],[12].
Il a étudié le mode de production de vernis d'instruments de musique anciens, en particulier ceux du luthier crémonais Antonio Stradivari, dans des travaux conduits par Jean-Philippe Échard[13],[14],[15] au Musée de la Musique de Paris.
Il a proposé le concept de paléo-inspiration pour évoquer les potentialités d'exploitation des propriétés des matériaux anciens pour la synthèse de nouveaux matériaux[16],[17].
Loïc Bertrand a coordonné le domaine d'intérêt majeur (DIM) « Matériaux anciens et patrimoniaux », puis le DIM « Patrimoine Matériels » (DIM PAMIR) de la région Île-de-France. Le réseau PAMIR a pour objectif de « connecter musées, entreprises, écosystème francilien de la création et de l’artisanat et 96 laboratoires de recherche franciliens autour de questionnements de recherche fondamentale et de recherche appliquée aux collections et problématiques patrimoniales »[18].
Loïc Bertrand est représentant pour la France à l'infrastructure européenne « European Research Infrastructure for Heritage Science »[19] et est co-responsable avec Isabelle Pallot-Frossard de l'infrastructure française E-RIHS France. Il préside le comité sectoriel Patrimoine de l'Association des ingénieurs et scientifiques de France (IESF).
Publications
Loïc Bertrand a publié de très nombreux articles[20].
↑(en) Corentin Reynaud, Mathieu Thoury, Alexandre Dazzi, Gaël Latour, Mario Scheel, Jiayi Li, Ariane Thomas, Christophe Moulherat, Aurore Didier et Loïc Bertrand, « In-place molecular preservation of cellulose in 5,000-year-old archaeological textiles », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 117, no 33, , p. 19670–19676 (ISSN0027-8424 et 1091-6490, PMID32747556, PMCIDPMC7443972, DOI10.1073/pnas.2004139117, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Jean-Philippe Echard, Loïc Bertrand, Alex von Bohlen et Anne-Solenn Le Hô, « The Nature of the Extraordinary Finish of Stradivari’s Instruments », Angewandte Chemie International Edition, vol. 49, no 1, , p. 197–201 (DOI10.1002/anie.200905131, lire en ligne, consulté le )
↑« Le secret des stradivarius dévoilé », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) Henry Fountain, « What Exalts Stradivarius? Not Varnish, Study Says », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )