L'association Ingénieurs et scientifiques de France (IESF) est une association relevant de la loi de 1901, apartitaire et aconfessionnelle, qui se veut représentative en France et à l’étranger des ingénieurs et scientifiques de France. Elle fédère plus de 180 associations de diplômés et anciens élèves d'écoles d'ingénieurs et une trentaine de sociétés d'ingénieurs et scientifiques. Elle est présente sur tout le territoire français par le biais de 25 Unions régionales des ingénieurs et scientifiques (IESF régionales) ainsi qu'à l'étranger. Par ce biais, IESF compte plus de 160 000 membres directs et indirects, et représente 800 000 ingénieurs et scientifiques.
IESF est l’héritier d'une association reconnue d'utilité publique depuis le par décret de Napoléon III, Empereur des Français. Dans sa plaquette, IESF se présente comme le représentant du corps social des 800 000 ingénieurs et scientifiques reconnus par leurs diplômes ou leurs fonctions : 700 000 ingénieurs diplômés des écoles françaises et 100 000 ingénieurs d’origine universitaire.
Historique
IESF (ex CNISF) a été créée en 1992[1] de la fusion de trois grandes associations représentatives[2] des ingénieurs et scientifiques français :
La Société centrale des ingénieurs civils fut créée à l'initiative d'un groupe d'anciens élèves de l'École centrale des arts et manufactures, son premier président fut Eugène Flachat, ingénieur autodidacte[réf. nécessaire]. Le terme d'« ingénieur civil » s'oppose dans ce cas aux ingénieurs de la fonction publique formés au sein de l'École polytechnique et de ses écoles d'applications, civiles ou militaires : est ingénieur civil au XIXe siècle un praticien autodidacte ou ancien élève d'une école d'ingénieurs non fonctionnaire.
Pour regrouper les sociétés d'ingénieurs diplômés ou d'anciens élèves d'écoles d'ingénieurs établies durant la seconde moitié du XIXe siècle et au début XXe siècle, une Fédération des associations et sociétés françaises d'ingénieurs diplômés (FASFID) est créée en 1929. Elle regroupe les associations d'anciens élèves diplômés des écoles d'ingénieurs françaises.
La vocation première d'IESF est de constituer, pour les ingénieurs, une force représentative équivalente à celles d'autres catégories socio-professionnelles (Ordres des avocats, médecins, etc.).
Elle s'occupe de la promotion et de la défense des intérêts moraux, culturels, économiques des ingénieurs et scientifiques.
Elle s'intéresse à la qualité de la filière française d’études scientifiques et techniques, et à son adéquation au marché de l’emploi tout le long de la vie professionnelle.
Représentations
IESF est représenté au sein de différents organismes officiels :
En 1997, le CNISF (ancien nom de l'IESF) a publié une première version de son code de déontologie[10].
En 2001, ce code change de nom, en devenant la charte d'éthique de l'ingénieur. Cette charte souligne dans son préambule que les ingénieurs ont un rôle essentiel dans la diffusion d'informations sur les possibilités réelles et sur les limites des techniques, et dans l’évaluation des avantages et des risques qu’elles engendrent[10].
Toutefois, cette charte n'a pas d'exigences aussi élevées sur le plan éthique que le serment d'Hippocrate en médecine, ou de serments dans d'autres professions (droit, pharmacie...). Pour pallier ce manque, l'École polytechnique fédérale de Lausanne (en Suisse) a élaboré en 1990 un Serment d'Archimède dont s'inspirent quelques autres écoles en Europe[Lesquelles ?].
La question de savoir si les scientifiques, et plus largement les ingénieurs, doivent prêter serment à la fin de leurs études se pose au sujet des grandes questions éthiques (OGM, Système d'armes létales autonome, gisements de gaz de schiste...), et suscite des débats[11].
IESF construit (par le biais des renseignements fournis par ses membres directs et indirects) et propose au public le Répertoire français des ingénieurs, accessible par internet sur le site d'IESF. Ce répertoire est publié pour la première fois en 1998 avec 380 000 noms[10] et il compte 1 139 628 noms en novembre 2022[12].
Le but de ce répertoire est
la protection de l'appellation d'« Ingénieur » des usages abusifs éventuels, puisqu'il permet de vérifier instantanément si une personne a le droit de se prévaloir du titre d'ingénieur dont l'octroi est contrôlé par la Commission des titres d'ingénieur, évitant de la sorte la circulation de faux diplômes[13],
de donner la liste des personnes qui doivent appliquer le code d'éthique de l'ingénieur[10].
Enquête nationale
L’enquête socio-professionnelle sur la situation des ingénieurs est réalisée chaque année en mars et avril depuis près de 30 ans par l’Observatoire des Ingénieurs d’IESF et sort fin juin de la même année. 175 associations d’ingénieurs diplômés invitent leurs adhérents à répondre au questionnaire. Près de 55 000 réponses sont recueillies en moyenne chaque année et rendent les résultats et les conclusions représentatifs pour l’ensemble des ingénieurs en activité, diplômés en France.
Plis cachetés
Depuis le , IESF accepte le dépôt des plis cachetés dans ses archives. C’est ainsi que plus de 23 000 plis cachetés ont été confiés à l'association depuis plus de cent ans. Pour se prémunir contre les aléas de la création tels que vol, fuite ou copie, l’auteur a intérêt à réserver l’authenticité de sa découverte par tous les moyens de preuve. C’est pourquoi IESF propose le service des plis cachetés, dans le but de dater de façon certaine les découvertes contenus sans pour autant avoir recours à leur publication.
Promotion des métiers de l'ingénieur et du scientifique (PMIS)
Le programme PMIS s'exécute à l'aide de membres bénévoles des associations d'ingénieurs et de scientifiques qui témoignent de leur expérience professionnelle, auprès des élèves de collège et de lycée.
Journée nationale de l'ingénieur (JNI)
IESF et ses IESF régionales organisent chaque année une journée nationale des ingénieurs (JNI), relayée dans toute la France avec près de 5000 participants dans plus de 20 grandes villes.
↑ a et b(en) Eda Kranakis, Constructing a bridge: an exploration of engineering culture, design, and research in nineteenth-century France and America, Inside technology, MIT Press, 1997 (ISBN0-262-11217-5 et 978-0-2621-1217-8) 453 pages
↑(en) Peter Meiksins, Chris Smith, et Boel Berner, Engineering labour: technical workers in comparative perspective, Verso, 1996 (ISBN1-85984-994-6 et 978-1-8598-4994-1), 296 pages
↑ abc et dChristelle Didier, « Les ingénieurs et l'éthique professionnelle : pour une approche comparative de la déontologie », Sociologie des groupes professionnels, (lire en ligne)
↑Voir notamment : Yann Verdo, « Les scientifiques doivent-ils prêter serment ? », Les Échos , 4 mars 2013, lire en ligne