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Appartenant à l'une des plus vieilles familles du Poitou, il passa son enfance au château de Bommiers (Berry), où son père, Louis Ier de La Trémoille, et sa mère, Marguerite d'Amboise, vivaient dans un semi-exil. Vers l'âge de 14 ans, il fut envoyé comme page à la cour de Louis XI. Et son oncle, Georges II de La Trémoille, seigneur de Craon, le prit alors sous sa protection.
Mais en , le roi Louis XI attribua la vicomté de Thouars à sa fille Anne qui était alors fiancée à Nicolas d'Anjou[4],[5]. La vicomté paraît alors définitivement perdue pour la famille de la Trémoille, mais la mort de Nicolas d'Anjou le change la donne. Louis XI récupère la vicomté de Thouars le [5], et après son trépas en 1483, le nouveau roi Charles VIII finit par l'attribuer à Louis de la Trémoille[5].
En 1483, son père et le roi moururent, et le jeune Louis II se retrouva chef du clan familial. Bien placé à la cour de France, il apparaît comme l'un des familiers de la régente Anne de Beaujeu. Il participe aux États Généraux de Tours, et en entre au conseil royal. Le , son contrat du mariage avec Gabrielle[6], fille de Louis Ier de Bourbon-Montpensier et proche parente du roi Charles VIII, fut signé au château de Thouars[7].
Lors des troubles de la Guerre folle et de la Guerre de Bretagne, il est un des chefs de l'armée royale, et en 1488, nommé lieutenant général, il remporte la victoire de Saint-Aubin-du-Cormier le . L'armée bretonne est écrasée, et Louis d'Orléans est fait prisonnier. La guerre va cependant continuer en Bretagne dans les années suivantes, et c'est en 1491 que La Trémoille, à nouveau lieutenant général, occupe la quasi-totalité du duché. Seul Rennes tient encore, lorsque la duchesse Anne accepte enfin la paix : son mariage en avec Charles VIII marque la fin des guerres de Bretagne, mais La Trémoille n'est pas invité…
Les guerres d'Italie
En 1494-1495, Charles VIII se lance dans l'expédition de Naples, qui inaugure le cycle des guerres d'Italie. La Trémoille l'accompagne en tant que chambellan ; c'est lui qui obtient le passage de l'armée à Rome et qui mène l'assaut de Monte San Giovanni, dont la prise rapide connaît un immense retentissement en Italie. Lors du voyage de retour, il s'illustre en arrivant à faire passer l'artillerie par les chemins escarpés des Apennins. Quand il vient faire son rapport au roi, il lui apparaît « noir comme un More ! » Mais l'armée de la Ligue de Venise attend les Français au débouché des monts, et le , s'engage la bataille décisive de Fornoue. La charge italienne menace un moment Charles VIII, mais elle est finalement repoussée, grâce à la bonne conduite de l'arrière-garde par La Trémoille.
Il remporte de nombreux autres succès durant les guerres d'Italie. En 1500, Louis XII désigna La Trémoille comme son lieutenant-général en Milanais. Au siège de Novare, il réussit à défaire l'armée milanaise et à capturer Ludovic le More (), en Louis II estima qu'il avait rempli sa mission et il rentra en France, en déclinant les offres de Louis XII, qui lui proposait de devenir vice-roi ou gouverneur du duché français de Milan.
En , l'armée française qui luttait depuis deux ans dans le royaume de Naples fut battue par les Espagnols de Gonzalve de Cordoue. Louis XII se hâta d'envoyer des secours, sous la conduite de son meilleur général, Louis de La Trémoille. Mais le , alors qu'il tenait un conseil de guerre à Parme, Louis II fut terrassé par une attaque de fièvre, probablement une atteinte de paludisme, et faillit en mourir.
En 1509, Louis II et son fils Charles (qui s'était déjà distingué à l'expédition de Gênes en 1507) accompagnèrent Louis XII dans son expédition contre Venise et combattirent vaillamment jusqu'à la victoire d'Agnadel en 1509.
Durant l'été 1512, les Français perdirent le Milanais, Louis XII envoya en Lombardie une nouvelle armée française avec La Trémoille. Mais Louis II de La Trémoille se fit sévèrement battre par les Suisses à Novare en 1513, où son armée de 10 000 hommes tomba dans une embuscade. Les Suisses préparèrent l'invasion de la Bourgogne. Louis II fut alors envoyé à Dijon et défendit la ville lorsque les Suisses y mirent le siège en . Il réussit à négocier le départ des assiégeants le , en leur promettant quatre cent mille écus.
Louis II se distingue encore à Marignan (1515) au côté de François Ier, mais il y perdit son fils unique. Le , François Ier lança la bataille désastreuse de Pavie contre l'avis de ses vieux conseillers, dont Louis II. La chevalerie française allait être fauchée par le feu des arquebusiers espagnols et Louis II périt dans la bataille, tué d’un coup d’arquebuse à 64 ans. Il est inhumé dans la collégiale Notre-Dame du château de Thouars, qu'il a fait bâtir avec Gabrielle de Bourbon[9].
Jean Bouchet le surnomme le chevalier « sans reproche », comme s'il était similaire à Bayard, le chevalier « sans peur et sans reproche ». En réalité, il était un chef de guerre, combattant à l'occasion en chevalier et même s'il a bien connu Bayard, il n'appartenait pas du tout au même monde ni aux mêmes cercles du pouvoir.
En , Louis II chercha à se remarier et il jeta son dévolu sur la très jeune Louise de Valentinois (1500-1553), fille du défunt César Borgia et de Charlotte d'Albret, et petite-fille du pape Alexandre VI[12]. Le mariage fut célébré en avril 1517 mais la grande différence d'âge des deux époux (40 ans) semble avoir fait scandale, comme en témoigne la correspondance des ambassadeurs italiens.
[Toutes les généalogies, notamment celles données en références, attribuent en fait le paragraphe qui suit à son père Louis Ier de La Trémoille : « Avec sa maîtresse Jeanne de La Rue (née vers 1463), il eut :
Jean de la Trémoille (~1484- ?) (ou plutôt né vers 1464-), seigneur de la Brèche (à St-Père) et de Sully-sur-Loire en partie, il fut légitimé par lettres du roi Charles VIII, données à Melun au mois de . Son père lui donna outre ces terres 2 090 écus d'or. Il épousa Charlotte d'Autry (en Giennois), fille d'Olivier d'Autry, seigneur de la Brosse, et de Catherine de Giverlay. Elle était fille d'honneur de la duchesse d'Orléans, mère de Louis XII. De cette union naquirent :
Jean, épousant Luce d'Autry, puis Marguerite de la Haye (famille de l'Orxois ; fille de Charles, Baron de Dormans, et de Marguerite de Louan); naîtront 3 enfants. »]
↑Bibliothèque nationale, Fr.20494, folio no 22 ; vérifié et publié par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettre de Louis XI, t. III, p. 173-174, note no 1, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1887
↑ ab et cFrance, Ordonnances des roys de France de la troisième race, , 972 p. (lire en ligne), p. 208.
↑Grégory Vouhé, « Tombeaux de marbre des La Trémoïlle et des Gouffier », L’Actualité Poitou-Charentes n° 107, hiver 2015, et « Gabrielle de Bourbon et la construction de la chapelle du château de Thouars », L’Actualité Poitou-Charentes n° 105, été 2014.
↑Louis de La Trémoïlle (1838-1911), Les La Trémoïlle pendant cinq siècles., t. II, 1890-1896 (lire en ligne), p. XI
Louis de La Trémoïlle (éd.), Les La Trémoïlle pendant cinq siècles, t. 2 : Louis I, Louis II, Jean et Jacques (1431-1525), Nantes, Émile Grimaud éditeur-imprimeur, , XVI-249 p. (lire en ligne).
Bibliographie
Laurent Vissière, Louis II de la Trémoille ou la découverte de l'Italie (1480-1525) : étude historique et édition de correspondance (thèse : histoire médiévale), Paris, École des chartes, (présentation en ligne).
Laurent Vissière, « Les signes et le visage. Étude sur les représentations de Louis II de la Trémoille », Journal des savants, no 2, , p. 211-282 (lire en ligne)
Laurent Vissière, « Louis II de La Trémoille (1460-1525). Au service de François Ier », dans Cédric Michon (dir.) et al., Les conseillers de François Ier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN978-2-7535-1313-6, lire en ligne), p. 131-143.
Laurent Vissière, « La culture nobiliaire française à l’aune de l’Italie. L’exemple de Louis II de La Trémoille », dans Nicolas Le Roux et Martin Wrede (dir.), Noblesse oblige : Identités et engagements aristocratiques à l’époque moderne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN978-2-7535-8501-0, lire en ligne), p. 123–135.