D'après les travaux de Jean-François Nieus sur les comtes de Saint-Pol (2005), la première mention sûre d'un comte de Guînes concerne Baudouin Ier, en 1065, ou un comte Manassès cité en 1056[1]. Les comtes plus anciens, tels le chef viking Siegfried, donnés par Lambert d'Ardres (vers 1200), « narrateur fantasque qui se trompe, déforme, invente au besoin », n'ont pas d'existence avérée.
Guillaume de Guînes, sur la destinée duquel la Chronique de Lambert d'Ardres ne s'explique pas. Ce n'est qu'en 1668 que Pierre Christyn, dans sa Jurisprudence héroïque, mentionne un ancien document daté du (don de la dîme de Bournonville) qui aurait été recouvré de l'ancien chapitre de Thérouanne, suggérant que ce Guillaume de Guînes serait le même individu qu'un certain Guillaume dit le brun, chevalier, seigneur de Bournonville, marié avec Aleydis d'Hesdin[3] (couple auquel se rattachent les généalogies ultérieures de la famille de Bournonville[4]). Néanmoins, Daniel Haigneré conteste l'authenticité de cet acte de 1071 et réfute cette filiation[3], au motif que dans les vieux cartulaires de Thérouanne, retrouvés à la fin du XIXe siècle, la charte en question n'y figure pas, et qu'il n'y est jamais fait mention de la dîme de Bournonville dans l'énumération des propriétés du chapitre. Il conclut : « C'est plus qu'il n'en faut pour suspecter l'authenticité du titre produit par le généalogiste belge »[3]. Le principal spécialiste de la famille de Bournonville, Bertrand Schnerb, considère également que cette tentative de rattachement des Bournonville aux comtes de Guînes est « plus que douteuse »[5]
Robert Ier de Guînes (° v. 1202 † 1270), Seigneur de Hames par sa femme, de Vrelengheghem, de Bonnières-lès-Guînes, de Sangatte, de Fontaines en partie, Bavelinghem en partie, les francs-alleux d'Ardres, épouse Maroite dame de Hames, père du fondateur de la maison Bonnières-lez-Guînes, Jean Ier
Jeanne de Brienne, épouse de Gaucher de Brienne, duc d'Athènes et connétable de France, puis Louis d'Evreux, comte d'Étampes
Marie de Brienne
1345-1350 : Raoul II de Brienne, ou Raoul III de Guînes († ) 15e et dernier comte de Guînes, connétable de France, fils du précédent, épouse Catherine de Savoie, fille de Louis II de Savoie.
Il se fit confisquer ses terres par le roi de France, Jean II le Bon.
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François de la Trémoille, comte de Benon et baron de Montagu († 1555).
Charles baron de Mauléon et baron de Marans, abbé de Saint-Laon.
Georges baron de Royan et baron d'Olonne et seigneur de Saujon et seigneur de Kergolay († 1584).
Claude baron de Noirmoutiers et seigneur de Mornac et seigneur de Châteauneuf-sur-Sarthe et seigneur de Saint-Germain et seigneur de Buron et seigneur de La Roche-Diré († 1566).
Charles Eugène Jean Dominique de Bonnières de Guînes, comte de Souastre, et de Pas-en-Artois, fils de Charles Ignace de Bonnières et de Jeanne Marie Thérèse de Créquy, (famille de Créquy), est le premier membre de la famille de Bonnières à ajouter « de Guînes », à son nom. Les de Bonnières sont considérés comme descendants des comtes de Guînes par Wenemar Ier, châtelain de Gand, époux de Gilette ou Gisle de Guînes, fille de Baudouin Ier de Guînes,sœur de Manassès Ier de Guînes et mère d'Arnould Ier de Guînes, ancêtre du futur duc de Guînes[8]. Par lettres du , Charles Dominique Eugène de Bonnières de Guînes, comte de Souastre, mestre de camp d'un régiment de cavalerie pour le service du roi, est autorisé à acheter au nommé Gouart, la haute justice (justice seigneuriale) de la terre de La Neuville en Hainaut[9]. Le , le Conseil d'État rend un arrêt sur la requête de Charles Eugène Jean Dominique de Guînes, comte de Souastre, se plaignant que l'élection d'Artois l'avait poursuivi ainsi que le curé de La Madeleine d'Arras parce qu'il avait pris la qualité de haut et puissant seigneur, qualité que ses auteurs avait toujours prise… Le Conseil d'État renvoie la requête dudit Guînes de Bonnière aux États de la province, tenus de répondre dans les trois mois[10].
1776-1806 : Adrien Louis de Bonnières de Guines (1735-1806), fils de Guy Louis de Bonnières, comte de Guines, comte de Souastre, lieutenant du Roi de la province d'Artois, député de la noblesse aux États d'Artois, et de Adrienne Isabelle Louise de Melun, comte de Souastre (dit « le comte de Guines »), est fait duc de Guînes par brevet de 1776[11].
Sa fille Marie Louise Philippine († 1796), épouse, en 1778, Charles de La Croix de Castries. Lorsque ce dernier est fait duc de Castries (duc à brevet) en 1784, il obtient du Roi la promesse de réversion du duché de Guines, promesse qui ne pourra se réaliser, Adrien-Louis de Bonnières étant mort sous l'Empire.
Notes et références
↑Jean-François Nieus, Un pouvoir comtal entre Flandre et France : Saint-Pol, 1000-1300, De Boeck Supérieur, , 514 p. (ISBN978-2-8041-4772-3, lire en ligne), p. 37.
↑ a et b(en) sir Thomas Hugh Constable (1st bart.) et Arthur Clifford, A topographical and historical description of the parish of Tixall, by sir T. and A. Clifford, (lire en ligne), p. 227.
↑ ab et cDaniel Haigneré, Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais. Tome 2 : publié par la commission départementale des monuments historiques (lire en ligne), p. 324
↑Société académique de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer, Bulletin, (lire en ligne), p. 298.
↑Bertrand Schnerb, Enguerrand de Bournonville et les siens. Un lignage noble du Boulonnais aux XIVe et XVe siècles, Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, coll. « Cultures et civilisations médiévales » (no 14), , 384 p. (ISBN2-84050-074-4), p. 35-36
↑Le cartulaire de Marcigny-sur-Loire. Essai de reconstitution d'un manuscrit disparu éd. J. Richard, Paris, 1953.