1 Compétitions officielles nationales et internationales senior, incluant le parcours amateur et en équipe réserve. 2 Matchs officiels. Dernière mise à jour : 6 avril 2020
Plusieurs éléments de sa carrière de joueur le rapprochent de son mentor Franz Beckenbauer. Il est d'abord un joueur diversifié et véritable meneur d'hommes en plus d'être l'homme fort du Bayern Munich dans les années 1980 puis 1990 comme l'était le Kaiser dix ans plus tôt. Autres points communs, ils jouent tous deux milieu de terrain avant de reculer au poste de libéro et finissent leur carrière aux États-Unis.
Biographie
Joueur
Enfance
Lothar Herbert Matthäus voit le jour en à Erlangen en Bavière. Il débute à l'âge de neuf ans son parcours dans le monde du football. Matthäus s'inscrit dans le club de football local de la petite ville de Herzogenaurach, connue pour accueillir sur son territoire le siège de l'entreprise Adidas. À l'issue de sa scolarité, il entame une formation de tapissier-décorateur, qu'il mène à bien tout en accordant une grande partie de son attention au football. Il devient vite évident que l'avenir du jeune homme se situe sur les pelouses et non dans l'ameublement et la décoration[1].
Débuts à Mönchengladbach (1979-1984)
À 18 ans, Matthäus est appelé pour la première fois en équipe junior d'Allemagne et attire ainsi l'attention des clubs de Bundesliga. L'été 1979, le milieu de terrain rejoint le Borussia Mönchengladbach, l'une des équipes les plus titrées des années 1970. Matthäus, jeune joueur sûr de lui, ne se laisse pas impressionner par les grands noms du football qui évoluent autour de lui et convainc d'emblée son entraîneur Jupp Heynckes. Il décroche une place de titulaire au milieu de terrain dès sa première saison sous le maillot des Poulains de Mönchengladbach, qui atteignent la finale de la Coupe UEFA, où ils s'inclinent face à l'Eintracht Francfort[1],[2].
Matthäus se distingue par ses performances aussi bien à Mönchengladbach qu'en équipe nationale. Si son club n'obtient pas le succès escompté en Bundesliga, il est néanmoins régulièrement appelé en sélection par Jupp Derwall[1].
Lors de la saison 1983-1984, le Borussia termine la première phase avec une série de 7 victoires qui lui permet de viser le titre. Cette bonne série est cassée par l'annonce que fait Lothar Matthäus dans le vestiaire en disant qu'il signe avec le Bayern Munich pour la saison suivante. En quelques jours, celui qui est jusque-là l'idole des supporters devient le joueur le plus détesté, accompagné de « Judas ! Judas ! » à chaque match à domicile durant le reste de la compétition. Lors de la 28e journée, Matthäus rate un pénalty contre l'Eintracht Francfort qui aurait permis la victoire (1-1). L'équipe finit le championnat avec 4 victoires en 5 matchs et termine à égalité de points avec le VfB Stuttgart et le Hambourg SV mais la différence de but relègue le club à la 3e place. En Coupe d'Allemagne, Matthäus rate de nouveau l'occasion de remporter un trophée avec le Borussia Mönchengladbach en échouant lors du premier tir au but de la finale contre son futur club du Bayern Munich. Les supporters l'accusent alors d'avoir volontairement envoyé son tir au-dessus pour être bien vu de ses futurs coéquipiers[3].
Après 162 matchs et 36 buts sous le maillot du Borussia Mönchengladbach, il rejoint le Bayern Munich pour 2,4 millions de marks.
Premiers titres avec le Bayern Munich (1984-1988)
Les heures les plus glorieuses de Matthäus commencent dès 1984 avec son transfert au Bayern Munich. Sous la direction du légendaire entraîneur Udo Lattek, le joueur marche sur les traces de Breitner. Dès sa première année en Bavière, il conduit son club au titre de champion d'Allemagne. De saison en saison, le jeune milieu de terrain s'avère un joueur précieux. Au niveau international, il devient un élément phare du groupe et en club, il réussit le doublé championnat-Coupe d'Allemagne lors de sa deuxième saison sous le maillot du Bayern[1].
En 1987, il dispute la finale de la Ligue des champions de l'UEFA mais le Bayern qui mène 1-0 pendant une bonne partie du match encaisse deux buts du FC Porto qui scellent sa défaite. Sous les couleurs du Bayern Munich, le jeune Bavarois s'illustre comme un excellent buteur, inscrivant 57 buts en 113 matchs de championnat et finissant même à trois reprises meilleur buteur de son équipe.
En 1988, Lothar Matthäus et son coéquipier Andreas Brehme rejoignent l'Inter Milan. Grâce aux conseils avisés du technicien italien Giovanni Trapattoni, l'Allemand devient vite une star mondiale. Comme à Munich, Lothar Matthäus remporte le championnat dès sa première saison dans son nouveau club[1]. Son numéro favori est alors le 8, mais l'italien le convainc d'endosser le 10, pas seulement celui des meneurs techniques mais aussi des meneurs d'hommes[4].
Le contre Parme, Lothar Matthäus se blesse gravement au genou : rupture des ligaments croisés. À la fin de la saison il retourne au Bayern Munich, quittant un Inter Milan en crise. Il déclare vouloir retourner dans son pays pour des raisons personnelles et ne plus réussir à s'identifier à l'équipe italienne[5].
Retour au Bayern Munich (1992-2000)
Après une longue pause due à une rupture des ligaments croisés, Lothar Matthäus revient au Bayern Munich. Il fête en son grand retour en Bundesliga. En club comme en équipe nationale, il doit alors s'adapter à un nouveau poste : l'ancien milieu devient libéro. C'est donc en tant que défenseur qu'il remporte une nouvelle fois le championnat d'Allemagne en 1994, sous la direction de son ancien mentor Beckenbauer[1].
En 1995, à 34 ans, Matthäus est de nouveau en butte à une grave blessure : une rupture du tendon d'Achille qui le rend indisponible pendant plusieurs mois. Beaucoup croient y voir la fin de sa carrière, mais tant s'en faut. Grâce à une incroyable discipline et à une volonté de fer, l'international allemand retrouve la forme. En 1996, il contribue largement au triomphe du Bayern Munich en Coupe UEFA contre les Girondins de Bordeaux, une fois encore sous les ordres de Franz Beckenbauer, revenu un temps sur le banc du Bayern Munich[1].
Malgré son âge avancé pour un footballeur, il reste une pièce maîtresse de l'effectif du Bayern qui remporte trois autres championnats en 1997, 1999 et 2000.
Au début de la saison 1999-2000, Lothar Matthäus a une altercation avec Bixente Lizarazu lors d'un entraînement[6]. Le , après une victoire 4-1 sur le Real Madrid en phase de groupe de la Ligue des champions, Matthäus quitte la pelouse du stade olympique de Munich sous une ovation du public, accompagnée des « Merci Lothar » et « Ce fut un honneur ». Il s'agit alors de son dernier match de Coupe d'Europe avec le club allemand[7].
À Munich, Lothar Matthäus devient l'un des joueurs de football Allemands les plus titrés de l'histoire en étant sept fois Champion d'Allemagne (1985, 1986, 1987, 1994, 1997, 1999 et 2000), remportant trois fois la Coupe DFB (1986, 1998 et 2000) et une fois la Coupe UEFA (1996). « Il y a peu de joueurs, dans l'histoire du FC Bayern, qui ont tant fait pour le club » dit Karl-Heinz Rummenigge à son sujet. Matthäus joue 302 matchs de Bundesliga pour 85 buts marqués durant sa carrière[7].
Au printemps 2000, Matthäus quitte le FC Bayern. Cependant, il n'exclut pas un retour : « Je laisse le temps venir à moi. Mais un jour, je voudrais être entraîneur au Bayern »[7].
Mais en butte à des problèmes de communication du fait des nombreuses nationalités sur le terrain (Allemand, Colombiens, Américains...), les résultats sont mitigés[9].
En , après son dernier épisode aux États-Unis, Matthäus met un terme à sa carrière de joueur[1].
Il admet en 2011 que sa venue à New York est une erreur de parcours dans sa carrière[10].
En sélection (1979-2000)
Ses bonnes prestations en club, qu'il livre alors régulièrement en milieu de terrain, lui valent d'être retenu pour le Championnat d'Europe 1980, dans le cadre duquel il dispute son premier match en équipe nationale, face aux Pays-Bas (3-2). Il fête à l'issue du tournoi son premier grand titre avec la RFA[1]. Les allemands s'étant imposés 2 à 1 en finale contre la Belgique. Lothar Matthäus remporte le premier trophée de sa carrière, bien qu'il n'ait joué que 17 minutes lors du tournoi.
Régulièrement appelé en sélection par Jupp Derwall, il dispute la Coupe du monde 1982 en Espagne. Mais comme avec Bernd Schuster en 1980, le sélectionneur dispose d'un joueur bien plus expérimenté que lui en la personne de Paul Breitner, si bien que Matthäus doit se contenter d'un rôle de remplaçant[1]. Il ne participe qu'aux dernières minutes de deux matchs de poule. La RFA échoue en finale contre l'Italie (3-1).
Durant son premier passage au Bayern de Munich, il s'impose comme titulaire en sélection et dispute l'Euro 1984, mais la RFA est éliminée dès les matchs de poule. En 1986, Matthäus fait partie des titulaires de la sélection qui dispute la Coupe du monde 1986 au Mexique. Sous la direction de Franz Beckenbauer, il s'illustre en milieu de terrain aux côtés de Felix Magath et conduit la Mannschaft jusqu'en finale. Matthäus et ses coéquipiers manquent le titre de peu en s'inclinant 2-3 face l'Argentine. Comme lors de la précédente édition, ils doivent se contenter de la 2e marche du podium[1].
C'est en que Matthäus porte pour la première fois le brassard de capitaine de l'Allemagne. Beckenbauer lui accorde toute sa confiance, qui livre en retour de brillantes prestations[1]. À la suite de la retraite de Karl-Heinz Rummenigge, il est nommé capitaine de la Mannschaft pour l'Euro 1988. Celui-ci s'achève en demi-finale pour les Allemands qui sont battus 2 à 1 (dont un but sur pénalty de Matthäus) par les Pays-Bas.
Lors de la Coupe du monde 1990, déjà sa troisième à seulement 29 ans, le capitaine et meneur de jeu conduit l'Allemagne jusqu'au titre mondial. À l'époque, il joue à l'Inter Milan et vit à 15 kilomètres du camp de base choisi par la délégation allemande. « J'avais donc l'impression d'être chez moi, ce qui était un sentiment très intense. Nous avons joué cinq matches à San Siro, dans mon jardin. Je jouais là-bas une semaine sur deux avec l'Inter en Serie A. J'ai pu compter sur le soutien des supporters allemands et italiens. C'était quelque chose ! Tous les fans de l'Inter étaient derrière nous, car Andreas Brehme et Jürgen Klinsmann portaient aussi le maillot nerazzurro. Il y avait un lien très fort entre ce club et notre équipe »[11].
Il s'illustre dès le premier match en inscrivant deux buts lors de la victoire 4 à 1 contre la Yougoslavie, puis un nouveau but lors du second match contre les Émirats arabes unis (victoire 5 à 1). En huitième de finale, les allemands éliminent les rivaux néerlandais 2 à 1, puis c'est un pénalty de Matthäus qui sort la Tchécoslovaquie en quart de finale (1-0). À l'issue d'une demi-finale remportée aux tirs au but contre l'Angleterre, la RFA est opposée à l'Argentine dans ce qui apparaît comme une revanche de la finale ayant eu lieu quatre ans plus tôt. Cette fois-ci, c'est la RFA qui l'emporte sur un pénalty d'Andreas Brehme (1-0).
Il déclare plus tard en se rappelant soulever le trophée : « C'était fabuleux ! Un titre de champion du monde, ça ne s'oublie jamais. Tout le monde s'en souvient. On peut remporter beaucoup de titres au cours de sa carrière, mais celui-ci n'a rien à voir avec les autres. Tous les footballeurs rêvent de vivre un moment pareil. Moi, j'ai eu la chance de gagner une Coupe du monde en tant que capitaine ». Il considère même cette victoire comme l'apogée de sa carrière : « J'ai connu d'autres grands moments, mais ce tournoi surpasse tout le reste. Ce succès est d'autant plus magnifique qu'il a eu lieu dans le pays qui possédait à l'époque le championnat le plus relevé de la planète. Diego Maradona, Careca, Ruud Gullit et Frank Rijkaard … ils jouaient tous en Serie A. Nos matches ont contribué à rendre cette épopée mémorable »[11].
En 1992, Matthäus est écarté des terrains pendant de longs mois en raison d'une rupture des ligaments croisés et il n'est pas retenu pour l'Euro 1992. En club comme en équipe nationale, il doit s'adapter à un nouveau poste : l'ancien milieu devient libéro. Le Mondial 94 aux États-Unis est cependant une déception : Matthäus et ses coéquipiers de la Mannschaft sont éliminés en quart de finale par la Bulgarie (2-1)[1].
Cependant, si beaucoup de joueurs comme Buchwald, Völler, Berthold ou Illgner décident de prendre leur retraite à la fin du tournoi, Matthäus à 33 ans n'envisage pas de quitter la NationalMannschaft. Néanmoins, brouillé avec le sélectionneur Berti Vogts, Matthäus ne dispute pas l'Euro 1996 en Angleterre (qui verra l'Allemagne remporter le titre). Deux ans plus tard, à 37 ans, il participe tout de même à la Coupe du monde 1998 en France. En quart de finale, il joue contre la Croatie (0-3) son dernier match dans le cadre de ce tournoi, battant à cette occasion le record du plus grand nombre de rencontres disputées en phase finale de Coupe du monde FIFA (25 matches)[1]. Ce record de 25 match disputés, sera dépassé par Lionel Messi à l'occasion de la finale de la Coupe du monde 2022[12].
Son dernier grand tournoi, en 2000, s'achève sur une déception. Lors du Championnat d'Europe, Matthäus et ses coéquipiers sont éliminés dès le 1er tour. Le dernier match de groupe de l'Allemagne contre le Portugal (0-3) marque la fin d'un parcours de 20 ans en équipe nationale, au cours duquel il est sélectionné à 150 reprises et participe à cinq éditions de la Coupe du monde de la FIFA[1].
Carrière d'entraîneur (depuis 2001)
Lors de la saison 2001-2002, Lothar Matthäus fait ses débuts au poste d'entraîneur. Il devient directeur sportif du Rapid Vienne mais ne reste qu'une saison, terminée à la 8e place (sur 10) de Bundesliga autrichienne[13],[14].
La saison suivante, Lothar Matthäus prend les rênes du Partizan Belgrade pour 18 mois (plus un an en option) en à la suite de la démission de l'entraineur en poste[15]. Il décroche le premier titre de Championnat de Serbie-et-Monténégro mis en jeu et se qualifie pour la Ligue des champions de l'UEFA. Mais à la surprise du club serbe, Matthäus démissionne de son poste à la fin du dernier match de la phase aller de la saison 2003-2004, le [16].
À partir de , il entraîne pour la première fois une équipe nationale, la Hongrie. Mais comme sa sélection ne parvient pas à décrocher son billet pour la Coupe du monde 2006, son contrat n'est pas prolongé[1].
Démis de ses fonctions fin 2005, il critique en la politique et l'attitude de la Fédération hongroise de football[17].
Le , Matthäus prend en charge l'équipe brésilienne de l'Atlético Paranaense et signe un contrat d'un an. Il démissionne le pour raisons familiales (après sept matchs), sa famille étant restée vivre à Budapest[18].
Il rentre en Europe et envoie sa démission par fax, deux semaines après son départ, sans même chercher à récupérer ses affaires restées sur place[19].
En , il devient l’adjoint de Giovanni Trapattoni au Red Bull Salzbourg. Mais à la fin de la saison, les dirigeants du club décident de mettre un terme à la coopération avec Lothar Matthäus. Il aurait souffert de n'être qu’adjoint aux côtés de l'Italien[20].
Un temps pressenti à la tête de l'équipe nationale bosniaque fin 2007[21], Matthäus fait l'objet d'une mesure exceptionnelle de la part de la Fédération allemande de football qui lui délivre son diplôme d'entraîneur à l'issue d'un stage de seulement 4 mois (entre février et ), contre deux années normalement, pour services rendus au football allemand[22].
Durant ce stage, Lothar Matthäus signe un contrat de 2 ans avec le club israélien du Maccabi Netanya à partir de l'été 2008[23]. Il quitte l'équipe à l'issue de la saison 2008-2009, à la moitié de son contrat, pour raisons financières[1],[24].
En , Matthäus confie au quotidien allemand Bild ne pas comprendre pourquoi aucun club de Bundesliga n'est prêt à lui donner sa chance comme entraîneur. Il suppose alors que son passé au Bayern Munich, club le plus titré mais pas le plus apprécié d'Allemagne, lui bouche des voies comme celle du 1. FC Nuremberg en 2006[25].
En , Matthäus s'engage comme sélectionneur de la Bulgarie pour un an plus deux en option[26]. Mais l'équipe n'ayant pu se qualifier pour l'Euro 2012, son contrat n'est pas renouvelé. Il s'agit de sa dernière expérience en date d’entraîneur professionnel. En 2022, il devient entraîneur d'une équipe de jeunes du TSV Grünwald dans laquelle évolue son fils[27].
Vie privée
Lothar Matthäus est père de trois enfants. En 2008, Loddar, comme le surnomment certains médias allemands, épouse en quatrièmes noces une jeune femme de 26 ans sa cadette[1].
En , il annonce qu'il sera la star d'une télé-réalité consacrée à sa vie[28].
Entre autres, le footballeur allemand apparaît dans un épisode de la célèbre série policière allemande Alerte Cobra, dans une scène au cours de laquelle il fait une course de voiture avec le duo phare de la série.
Style de jeu
En Allemagne, Lothar Matthäus est considèré comme l'archétype du meneur d'hommes. Celui qui est là pour souder l'équipe et encourager ses coéquipiers. Il communique avec ses partenaires et s'efforce de comprendre les problèmes des uns et des autres. Il est le représentant de l'entraîneur sur le terrain. Lors de la Coupe du monde 1990, il essaye de faire passer le message de Franz Beckenbauer[11]. En tant que footballeur, Matthäus est caractérisé par sa puissance physique, sa vision de jeu, sa volonté de se battre et la puissance de ses tirs[7].
S'il n'est pas Pelé, Lothar Matthäus est l'un de ceux autour desquels on articule une équipe et sur lesquels on peut compter. Matthäus, indépendamment d'une énergie vitale exceptionnelle et d'un goût réel pour l'engagement et le contact, est un footballeur de règle et de conscience. Individuellement, il n'est sublime en rien ; mais il est bon dans toutes les expressions du jeu et assez remarquable dans l'utilisation de sa frappe de balle. Cela lui permet d'être à l'aise dans toutes les zones du champ et de passer sans gêne ni fausse note de la défense à la création[29],[30].
Il se distingue aussi dans l'exercice des coups francs et des pénaltys[31].
Lothar Matthäus n'a pas eu beaucoup de concurrents aussi rayonnants que lui pendant les douze mois de l'année. Schillaci ne dansa qu'un seul été durant le Mondial ; Brehme, le brillant arrière latéral, fut dans l'ombre de son coéquipier ; Gascoigne ne confirme pas tous les espoirs placés en lui ; les Néerlandais Gullit, Van Basten et Rijkaard ne brillent qu'avec le Milan AC et les Belges, les Espagnols et les Yougoslaves s'arrêtent en bon chemin. Matthäus consacre donc la renaissance du football allemand et respecte la tradition d'ouverture des décennies par un Ballon d'or germanique : Müller en 1970, Rummenigge en 1980 et Matthäus, donc, en 1990. Il permet également, avec un 6e trophée, de remettre les Allemands à égalité avec les Néerlandais (Cruyff, trois ; Gullit, un ; Van Basten, deux) et amène l'Inter Milan à réduire son terrible écart avec le Milan AC (quatre Ballons d'or) à l'occasion de son premier succès[29].
Statistiques
Joueurs
Générales
Le tableau ci-dessous résume les statistiques en match officiel de Lothar Matthäus durant sa carrière de joueur professionnel[32],[33],[34],[35],[36].
Lothar Matthäus joue 150 matchs avec le maillot de l'équipe de RFA et marque 23 buts. Il connait la victoire à 87 reprises (72 %), pour 31 matchs nuls et 32 défaites. Il est titulaire lors de 137 matchs et n'est remplacé que 22 fois[37].
Première sélection : le contre les Pays-Bas (victoire 3-2)
Dernière sélection : le contre le Portugal (défaite 0-3)
Lothar Matthäus marque son premier but avec l'équipe de RFA le , lors d'un match qualificatif pour la Coupe du monde 1986 contre la Tchécoslovaquie. Durant sa carrière, il marque trois buts contre la Yougoslavie, sa victime favorite, dont son seul doublé en sélection le , lors du 1er tour du Mondial 1990. La Tchécoslovaquie et la Finlande sont, elles, victimes à deux occasions de Matthäus durant sa carrière. Il marque 8 buts sur pénalty. Ses 23 buts marqués en 22 matchs débouchent sur 17 victoires pour 3 nuls et 2 défaites[38].
L'association des joueurs de football sous contrat (VDV) a honoré le Joueur de l'année de 1998 à 2003 et le Joueur de la saison chaque année depuis la saison 2005-2006.