La ligne de Caen à Vire est une ligne du réseau ferréfrançais ouverte entre 1886 et 1891 pour relier Caen à Vire en passant par le Bocage virois. La ligne a été fermée au trafic voyageurs en 1938. Après la Seconde Guerre mondiale, la ligne a également été fermée au transport de marchandises en plusieurs étapes. Par la suite, elle a été déclassée, puis déposée.
Le , le conseil général du Calvados décide d'étoffer le réseau ferré national en établissant cinq lignes de chemin de fer d'intérêt local. L'un de ces projets consiste en la construction d'une nouvelle ligne entre Caen et Aunay-sur-Odon[2]. M. Amand-Guilet reçoit le [3] la concession de la ligne assortie d'une subvention de 1 216 000 francs. L'entrepreneur avance les fonds, mais le projet est ajournée du fait de la guerre franco-prussienne de 1870. Après la défaite, les circonstances sont peu propices au projet ; le conseil général, sur recommandation du préfet, décide le de temporiser le projet[4].
La déclaration d'utilité publique pour la construction d'une ligne de chemin de fer entre la gare de Caen et Aunay-sur-Odon est proclamée le [5] et la convention passée entre le département et M. Guilet est approuvée[6]. Mais deux ans plus tard, le , la concession est résiliée[7]. Il est également précisé que la déclaration d'utilité publique de la ligne serait annulée si une autre concession n'est pas signée dans les deux ans[8],[3].
L'ouverture de la ligne et son exploitation
La loi du (dite plan Freycinet) portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en n° 46 une ligne de « Vire à Saint-Lô » et en n° 47, une ligne de « Fougères à Vire et à un point à déterminer entre Bayeux et Caen[9] ».
Une loi du déclare à nouveau la construction d'une ligne de Vire à Saint-Lô avec embranchement vers Caen passant par ou près de Saint-Martin-des-Besaces, Aunay et Villers-Bocage d'utilité publique[10] La ligne est concédée à titre définitif par l'État à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[11]. La ligne Caen – Aunay-Saint-George est finalement ouverte le [12]. Elle est ensuite prolongée jusqu'à la gare de Vire le [13].
Douze arrêts (voir schéma de ligne) sont aménagés sur la ligne, dont deux permettaient des correspondances :
En , le conseil général du Calvados présente un projet pour étayer le réseau des chemins de fer du Calvados. Deux lignes, en direction de Bayeux et Potigny, seraient venues se greffer sur l'axe Caen - Vire à Villers-Bocage et à Aunay-sur-Odon. Le projet est reporté par la Première guerre mondiale et finalement abandonné[14].
La gare de Jurques était connectée par une voie étroite (60 cm) de 3 kilomètres à une mine de fer exploitée de 1895 à 1940[15].
À la gare de Villers-Bocage, 200 m de quais sont aménagés pour permettre le transbordement du bétail, le marché de Villers étant un des plus importants de Normandie[16].
La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, à laquelle la ligne était concédée, est rachetée par l'État le . La ligne est donc incorporée au réseau de la Compagnie des chemins de fer de l'État. En 1938, cette compagnie fusionne avec la SNCF nouvellement créée. Cette fusion s'accompagne de la fermeture d'un certain nombre de lignes et le , le trafic voyageurs est interrompu sur la ligne Caen - Vire[19]. Mais le transport de marchandises est toujours assuré. Après la Seconde Guerre mondiale cependant, la section centrale entre Saint-Martin-des-Besaces et Jurques est totalement fermée et cette partie de la ligne est déclassée[20]. Puis le service cesse d'être assuré entre Saint-Martin-des-Besaces et la Graverie. Une section de ligne reste en service entre Vire et la Graverie jusqu'en 1987[21]. Le , la circulation cesse entre Louvigny et Aunay-Saint-Georges. Afin de desservir un embranchement particulier, la circulation est maintenue entre Caen et Louvigny[22] jusqu'en 1989[1].
L'ensemble de la ligne a été déclassé pour être déferré. Ce déclassement se fait en plusieurs étapes :
en 1954, entre Jurques et la Besace (km 40,130 – 47,450)[20] ;
en 1964, entre la Besace et la Graverie (km 47,700 – 67,500)[23]
en 1973, une très courte section à la Graverie (km 67,500 – 67,726)[24] ;
en 1975, entre Louvigny et Aunay-Saint-Georges (km 5,380 – 33,840)[25] ;
↑Alfred Picard, Les chemins de fer français : étude historique sur la constitution et le régime du réseau, Paris, J. Rothschild, 1884, t. 3, p. 330 [lire en ligne]
↑« N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456, , p. 6 - 12 (lire en ligne).
↑« N° 10260 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Vire à Saint-Lô, avec embranchement sur Caen : 7 janvier 1881 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 22, no 593, , p. 49 - 50 (lire en ligne).
↑« N° 14218 - Loi qui approuve la convention passée le 17 juillet 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 359 - 367 (lire en ligne).
↑Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation, Paris, n°28, 25 mai 1887, p. 218 [lire en ligne]