Le territoire est arrosé par la Rouvre et le ruisseau des Onfrairies.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme les Tourailles en 1373[2].
Tourailles pourrait être issu du celte Tur, « petites collines »[3], « Levées de terre séparant des champs »[2] ou du bas latintoralia (peut-être lui même issu du gaulois tur ?) avec le même sens[4].
La première mention d'un sanctuaire aux Tourailles date du VIIIe siècle. Au lieu-dit la Monnerie (hameau des moines), étaient établis un monastère et un petit sanctuairemarial. La paroisse devait alors être confiée à des ermites.
Depuis le IXe siècle se déroule un pèlerinage très fréquenté à la chapelle Notre-Dame-de-la-Recouvrance.
À la fin du IXe siècle, lors de l’invasion normande, le petit monastère et le sanctuaire de Marie furent détruits. Cependant, avec le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911 et la fondation du duché de Normandie, les envahisseurs d'hier deviennent rapidement les maîtres du Pays. Lors de cette même année 911, le baptême de leur chef, Rollon, entraîne leur conversion. Dès lors, les Normands se hâtent de relever les ruines des lieux de cultes qu'ils avaient détruits auparavant. Ils rebâtissent les sanctuaires et l'église des Tourailles peut renaître de ses cendres. Saint Adelin, l'évêque de Séez, secondait le zèle des nouveaux convertis. La tradition rapporte que la statue de la Vierge, qui avait été cachée en terre pour la protéger des rapines des Vikings, fut retrouvée miraculeusement lors de cette reconstruction et replacée dans l’église paroissiale. Dès lors, la foule de pèlerins venait la vénérer et invoquer la mère de Dieu sous le titre de Notre-Dame-de-la-Recouvrance.
Vers la fin du XVIe siècle, le pèlerinage en cet antique sanctuairemarial avait une telle renommée qu’on y venait de très loin. Des personnages éminents s'y rendaient pour prier.
En 1590, bien qu'encore protestant (son abjuration officielle a lieu en 1592), Henri IV, qui faisait le siège de Falaise, vint aux Tourailles demander à Dieu, par l’intercession de Notre-Dame, la pacification de son royaume.
La plus remarquable faveur obtenue en ce sanctuaire est la naissance le de saint Jean Eudes, à la suite d’un vœu de ses parents. Isaac et Marthe Eudes s'étaient rendus peu de temps avant en pèlerinage aux Tourailles afin que la Vierge intercède près de Dieu pour qu'il fasse fructifier leur union. Peu après la naissance, les parents du futur saint revinrent, avec leur bébé, en pèlerinage en la chapelle où ils avaient fait leur vœu. Jean Eudes fut alors offert à Dieu et à Notre-Dame-de-la-Recouvrance. Deux frères ainsi que quatre sœurs sont nés après lui.
À l’heure des guerres de Religion, on dit que Notre-Dame-de-la-Recouvrance intervint pour épargner la Normandie. C’est pourquoi on l’invoque pour la paix.
À la fin du XIXe siècle, le pèlerinage des Tourailles était très populaire. Il y avait plus de 15 000 pèlerins par an. Dès lors, la petite église était devenue trop petite. Le curé et les habitants du village décidèrent de détruire la vieille église pour en reconstruire une neuve. Les travaux débutèrent en 1895. L'inauguration par Mgr Augouard, vicaire apostolique de l'Oubangui eut lieu le . Le lendemain, le , se déroulait la translation de la statue de la Vierge.
Le , l'église et le sanctuaire sont consacrés par Mgr Pasquet, évêque de Séez, et Notre-Dame-de-la-Recouvrance est couronnée le par le cardinal Suhard, archevêque de Reims.
En 2021, la commune comptait 59 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2006, 2011, 2016, etc. pour Les Tourailles[7]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].
Antoine de Montchrestien (Falaise 1570- Les Tourailles 1621), poète et littérateur, connu sous le nom de Vatteville. Il essaya de raviver les guerres religieuses du XVIe et se fit tuer en faisant une halte aux Tourailles.
↑Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.