La chanson fait référence au double succès culturel parisien et français de l'époque, du swing-jazz américain (très en vogue dans les clubs de jazz parisiens) et de la java traditionnelle parisienne[5] (variante des valse musette de bal musette, avec des succès tels que Ça gaze de 1929) avec des paroles de Claude Nougaro « Quand le jazz est là, la java s'en, la java s'en va, il y a de l'orage dans l'air, il y a de l'eau dans le gaz, entre le jazz et la java, pour moi, jazz et java, c'est du pareil au même, j'me soûle à la Bastille, et m'noircis à Harlem... ». La mesure de la java oscille en 3/4 et 4/4, et le 3/4 (le rythme de la valse) est également très prisé en jazz pour le swing[6]. Nota, source pour l'ensemble de la section (sauf mentions supplémentaires)[7].
Après un premier enregistrement Il y avait une ville de 1959[8], sans grand succès, la rencontre avec Michel Legrand va être déterminante pour Claude Nougaro et lui permettre d'assumer pleinement sa passion pour le jazz en rendant « percussive l'écriture » de l'artiste-poète toulousain, lui apportant d'être rapidement reconnu[9] comme un des principaux représentants du « jazz français » (à contre courant à l'époque de l'avènement international du rock 'n' roll des années 1950, ou du yéyé des années 1960...). En studio, Michel Legrand, au piano et à la réalisation, réunit plusieurs instrumentistes réputés, dont l'organiste Eddy Louiss (qui deviendra un fidèle accompagnateur du chanteur) ainsi que le compositeur Jacques Datin. Ce dernier écrit pour Nougaro les musiques de Une petite fille, ainsi que ce titre Le Jazz et la Java, inspiré pour le refrain du standard de jazz à succès Three to Get Ready, de l'album Time Out de 1959, du compositeur de jazzaméricainDave Brubeck, auquel il joint pour les couplets[10] une composition[6] d'après un thème de Joseph Haydn[11].
Claude Nougaro propose initialement ce titre Le Jazz et la Java à Marcel Amont, qui l'enregistre le premier avec des passages de jazz et de java[12], suivit par Yves Montand[13]. Il reprend et enregistre finalement son titre lui même, avec de nouveaux arrangements, pour en faire un des premiers et plus importants succès fulgurants et emblématiques de sa carrière[10].
Clip
Le scopitone (clip) est réalisé par Claude Lelouch, avec Claude Nougaro au volant d'une voiture américaine Ford Starliner cabriolet (avec des airs de future Ford Mustang de 1964) sur une route forestière de campagne, accompagné d'un couple de danseurs[14],[15] (DVD coffret 60 ans de cinéma : Anthologie Claude Lelouch, 2023).
↑Livret du coffret Claude Nougaro l'essentiel des albums studio 1962-1985, 2011, Mercury Universal, auteur Laurent Balandras, page 3, citation : « Michel Legrand parvient à rendre percutive l'écriture de Nougaro. Nous sommes juste avant la consécration de Legrand avec Les parapluies de Cherbourg. L'album qui pointe le bout de son swing en cette année 1962, à contre-courant de la vague yé-yé, va imposer, un auteur, un compositeur et un interprète. »