Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains est un établissement français de formation, de production et de diffusion artistiques, audiovisuelles et numériques. Il a été fondé en à Tourcoing. L’objectif du Studio national est de permettre à de jeunes créateurs, venus du monde entier, de réaliser des œuvres avec des moyens techniques professionnels et dans un large décloisonnement des différents moyens d’expression. Le champ de travail, théorique et pratique, est celui de tous les langages audiovisuels sur les supports traditionnels, argentiques et électroniques (photographie, cinéma et vidéo) comme sur ceux de la création numérique.
La production des projets est placée sous la direction d’artistes reconnus, qui réalisent eux-mêmes un projet personnel auquel sont associés les jeunes créateurs.
La production d’œuvres est prolongée par une politique de diffusion : expositions et événements variés se succèdent et explorent, tout au long de l’année, les enjeux de la création contemporaine. En particulier, l’exposition « Panorama » présente chaque année l’ensemble des productions du Fresnoy, soit plus de 50 œuvres : films, vidéos, installations, performances, photographies…
Historique du lieu
Le Fresnoy - Studio national était un complexe de divertissement populaire : cinéma de 1 000 places, piscine transformée en manège d’équitation, salle de patinage à roulettes, dancing, brasseries, salles de jeux, pouvant accueillir jusqu'à 6 000 personnes qui a fonctionné de 1905 à 1984.
Le chantier de réhabilitation a été confié à l’architecte Bernard Tschumi.
Architecture du nouveau site
Le projet peut se résumer par la « mise sous hangar »[1] des anciens bâtiments aux toits de tuiles. Ils sont ainsi intégrés et abrités par un parallélépipède fermé côté nord, ouvert pour les trois autres côtés, surmonté d’un toit de 100 x 80 m percé de grandes ouvertures et formé de grandes verrières recouvertes de plaques de polycarbonate transparent en forme de « nuage ». Bernard Tschumi voit le projet comme « une succession de boîtes dans une boîte[2]. »
Le site propose sur onze mille mètres carrés une école, un plateau de tournage, des salles de spectacles et d’expositions, deux cinémas, des laboratoires de recherche et de production (son, image électronique, film et vidéo), des locaux pour l’administration et la restauration ainsi qu’une dizaine de logements. Ce complexe est capable d’accueillir un public composé de plus de mille personnes pouvant tout à la fois visiter les lieux d’exposition et assister aux projections proposées. Plusieurs espaces, la librairie Bookstorming spécialisée dans l'art contemporain, une médiathèque, un restaurant (Le Grand Escalier) avec une terrasse surplombant un jardin de roses.
Le projet pédagogique
À la demande de Dominique Bozo, délégué aux arts plastiques dans les années 1980, Alain Fleischer, actuel directeur du Fresnoy, alors professeur à l'Ecole d'art de Paris-Cergy, est chargé au titre d’une « mission exploratoire et fondatrice »[4] de créer un endroit qui deviendrait à la fois une « Villa Médicis high tech, un Bauhaus de l’électronique, un Ircam des arts plastiques[5] », et un « lieu ouvert entièrement à la transdisciplinarité[6]. »
Le Fresnoy - Studio national accueille, pour deux années, des étudiants de toutes nationalités admis à l’issue d’un concours d’entrée. Le nombre d’étudiants est limité à vingt-quatre par session, ce qui fait quarante huit étudiants sur place en permanence. La première année est principalement consacrée aux arts-visuels traditionnels (cinéma, photographie), la seconde année aux nouvelles technologies (installation, dispositifs interactifs).
On y retrouve de jeunes cinéastes, photographes, plasticiens, performeurs, artistes issus du cirque, de la vidéo, du théâtre et du NetArt.
La formation s'articule autour de la production d’œuvres à échelle 1 avec des moyens techniques et un encadrement professionnels et l'intervention des artistes-professeurs invités qui produisent également une œuvre. Le projet pédagogique englobe « toutes les disciplines artistiques et audiovisuelles, traditionnelles ou issues des techniques les plus récentes[7]. » Ce programme est complété par la présentation publique des œuvres réalisées, lors de l'exposition Panorama, qui a lieu chaque année à l'automne.
Les expositions
Chaque année, vers la fin septembre début octobre[8], les œuvres réalisées tant par les étudiants que par les « artistes-intervenants ou artistes professeurs invités » au cours de l’année sont présentées sous le titre de « Panorama ».
« Lumière du temps », 2006 Exposition monographique consacrée à l’œuvre de Thierry Kuntzel.
« Londres-Bombay », 2006
« Histoires animées », 2007
« Jardin - Théâtre Bestiarium », 2008
« Dans la nuit, des images. Création visuelle et numérique en Europe », 2008[9]Sur près de 140 œuvres présentées, la moitié furent produites au Fresnoy. L'exposition confronte « la nouvelle garde des artistes contemporains » à d'autres artistes « jouissant d'une renommée internationale comme Thierry Kuntzel, Bill Viola, William Klein, Michael Snow, Nam June Paik ou Bob Wilson[10]. »
« Never Dance Alone », 2008
« Vidéo Europa », 2009
« Never Dance Alone », 2009
« Thierry Kuntzel / Bill Viola, Deux éternités proches », 2010
↑Alain Guiheux, Tschumi, une architecture en projet, Le Fresnoy, coédition Le Fresnoy et les éditions du Centre Georges Pompidou, 1993, cité dans Artpress 2, op. cit., p. 37.
↑B. Tschumi, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, éd. Le Fresnoy & Massimo Riposati, 1993, cité dans Artpress 2, op. cit., pp. 31 & 32.
↑« Promotions », sur Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
Alain Fleischer, L'Impératif utopique. Souvenir d'un pédagogue, Galaade, 2012 Voir : La Quinzaine littéraire n° 1071, p. 29 : « L'histoire d'un projet qui paraissait utopique, celui du Fresnoy-Studio national des arts contemporains ».