Grâce au pharmacien de son village, Éric Poitevin découvre le tirage photographique à l'aide d'un agrandisseur noir et blanc. Il a obtenu le Diplôme nationale supérieur d'expression plastique, option communication à Metz en 1985[2].
En 1989, il devient lauréat de la Villa Médicis[3], choisi par un jury composé de membres de l’Académie de France à Rome et d’institutions partenaires et en devient pensionnaire pendant un an [4]. Il expose son travail photographique dans de nombreux pays depuis 1991[5].
Éric Poitevin est depuis 2008 professeur aux Beaux-Arts de Paris et continue son travail de photographe[6]. Ainsi que l'explique Christine Mayeur, « sa procédure consiste à extraire l'image avec patience de la réalité ; une construction subtile, mais ferme, s'impose jusque dans le moindre détail de chaque image et dans l'intégralité de l'œuvre. Éric Poitevin associe les antonymes présence/absence, proximité/distance, saturation/dépouillement, opacité/clarté, visible/invisible, composition/décomposition, et concile les antinomies dans une dialectique générale : vie/mort, nature/culture, historicité/contemporanéité »[7].
mars-mai 2019 : L'appel de la forêt, château de la Falgalarié, Aussillon[53].
janvier-mars 2019 : L'invention d'un monde - Photographies des collections Robelin, FRAC Auvergne / Hôtel Fontfreyde - Centre photographique, Clermont-Ferrand[54].
Fait en France, quinze ans de création artistique, œuvres de collections du FNAC et des FRAC, National Art Gallery, Sofia (Bulgarie) et National Fine Art Museum of Latvia, Riga, Lettonie.
L'Autre Animal, Galerie d'art contemporain de Besançon, Besançon.
février-mai 2007 : Made in Dole, musée des beaux-arts de Dole[78].
2006 :
Le corps du paysage, École des beaux-arts de Valenciennes.
Eté 93 (proposition de Maria Lapalu), Nouveau Musée, Villeurbanne, France
Genius Loci (proposition de Chantal Grande pour le mois de la photographie de Reims), Joinville (Haute-Marne)
Friches industrielles, lieux culturels, La Laiterie, Centre européen de la jeune création, Strasbourg (catalogue).
Réception critique
« Éric Poitevin s'est surtout illustré par ses paysages, vues rapprochées de broussailles, sapins, qui proposent une vision microscopique de l'infini et la prolifération des signes de la nature. Ces images, qui procèdent du all-over, brouillent la perception et bouleversent la distance possible du regard face à leur frontalité. Avec leur contrainte de lumière, elles saisissent le végétal au plus près, pour mieux s'en éloigner, s'en émanciper, et former des images proches de l'abstraction gestuelle et des drippings de Jackson Pollock. En multipliant les photographies, Éric Poitevin vise à nous faire oublier le paysage et l'élément naturel pour nous dévoiler la nature véritable de l'image : son essence sensible, son épaisseur et son temps. » - Éric Corne[84]
« Que ce soit des portraits en buste, des nus allongés, des arbres ou des roseaux, des bouts d'os ou même des animaux destinés à l'équarrissage, il y est toujours question de la force d'un regard qui réfléchit avant de saisir, qui pense avant de montrer. C'est en effet à l'échelle de son immense respect du vivant - qu'il soit animal, humain ou végétal - mais aussi de sa profonde immersion dans ce que la photographie peut révéler dès qu'elle est prévisualisée, qu'Éric Poitevin nous offre la part du meilleur de la photographie. Travaillant à la chambre qui l'oblige à prendre distance, privilégiant un cadrage frontal et serré qui l'aide à décontextualiser le réel élu, il construit mentalement l'image qui tiendra par sa seule force plastique. » - Michelle Débat, professeur en histoire et esthétique de la photographie et de l'art contemporain, critique d'art[40]
« Dans le face-à-face silencieux qu'imposent de prime abord les photographies d'Éric Poitevin, s'instille peu à peu un dialogue riche avec l'histoire de l'art. Elles nourrissent des souvenirs et des associations parfois ultérieures tant elles s'impriment sur la surface sensible de l'esprit... L'image affirme son autonomie par l'isolement de l'objet qui crée son espace propre, étranger à l'expérience sensible, et ce malgré le choix des formats qui respectent l'échelle 1:1. L'objet a la teneur d'un portrait, mais abandonné de toute singularisation et par toute présence humaine. » - Christine Mayeur[7]
« Les séries photographiques d'Éric Poitevin sont des expériences dans lesquelles l'adéquation délicate du médium à son sujet appelle la mémoire réifiée. Ses portraits de religieuses et de cardinaux de la Curie romaine, de vignerons d'Arbois; d'anciens combattants de la guerre 14-18, ses paysages de mares, de sous-bois, ses chevreuils tués et ses papillons punaisés, exposent leurs stigmates sous l'œil objectif de l'appareil. Ses sujets ont toujours quelque chose à voir avec la disparition et, bien souvent, ses photographies se laissent contempler dans leur forme sanctifiée comme une commémoration. Poitevin réfléchit ainsi à ce que Roland Barthes observait : "contemporaine du recul des rites, la photographie correspondrait peut-être à l'intrusion, dans notre société moderne, d'une mort symbolique, hors religion, hors rituel, sorte de plongée brusque dans la mort littérale". » - Maïté Vissault, historienne de l'art et curatrice art contemporain[85]
"Servez citron". Un ensemble de photographies par Éric Poitevin d'assiettes desservies chez Troisgros, accompagné des recettes afférentes, piqué de "Restes de table", un essai par Jean-Claude Lebensztejn, aux Éditions Macula, Paris, Éditions Macula, 2020 (ISBN978-2-86589-122-1)
Jean-Claude Lebensztejn, édition de tête du livre Figures pissantes, 1280-2014, trente-trois exemplaires enrichis par Éric Poitevin de la sérigraphie Mare, 24x16cm, justifiés et signés par l'artiste, éditions Macula, 2014 (présentation en ligne).
(en) Laurent Roosens et Luc Salu, « Poitevin, Eric », dans History of Photography, vol. 2, A&C Black, , 449 p. (ISBN9780720123548, lire en ligne), p. 250.
Recherche, histoire-esthétique, photographique, 1990, extrait en ligne.
Jean-Luc Monterosso, Escale du regard - Quinze photographes à la villa Médicis, Carte Segete, 1995.
Pascal Rousseau, Aux Bons-Enfants, éditions du Regard, 1997.
Philippe Marland, Zia Mirabdolbaghi et Régis Durand, Territoires partagés - Peinture et photographie d'aujourd'hui, Skira, 2007.
Quentin Bajac, Clément Chéroux, Amao Damarice, Marc Archambault, Laure de Buzon-Vallet, Lucie Le Corre et Emmanuelle Etchecopar Etchart, Cent chefs-d'œuvre de la photographie, éditions du Centre Georges-Pompidou, Paris, 2010.
Éric Poitevin, Atelier Poitevin, collection « Ateliers », éditions de l'École nationale supérieure des beaux-arts, 2014.
Christine Mayeur (en collaboration avec Jean-Charles Vergne pour les interviewes), Éric Poitevin - Photographies, 1981-2014, éditions Toluca, 2014 (présentation en ligne et interview en ligne).
Charigny Juliette, Les formes de l'animal sauvage dans les photographies d'Éric Poitevin, Mémoire de Master I, Université de Lille, Arts plastiques et Visuels, 2021/2022.