Bien accueilli par les critiques, le film est un succès commercial. Nommé huit fois aux César, il y remporte celui des meilleurs costumes.
Synopsis
Un chevalier errant respectueux d'un code de l'honneur se bat et se déguise pour rendre son duché à Aurore, fille de son ami assassiné le duc Philippe de Nevers qu'il a recueillie et élevée.
« Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! »,
tel est le serment lancé par le chevalier de Lagardère à l'assassin, le comte Philippe de Gonzague et propre cousin de la victime, qui l'a tuée pour lui ravir sa femme Blanche de Caylus et sa fortune. Il faudra seize années à Lagardère pour faire triompher la morale en vengeant le Duc et son honneur, et pour peut-être accepter aussi une nouvelle forme d'amour.
Longtemps après avoir vu et adoré, dans son enfance, l'adaptation du Bossu par André Hunebelle avec Jean Marais et Bourvil sortie en 1959, Patrick Godeau conçoit vers la fin des années 1980 l'envie d'en réaliser une nouvelle version. En 1993, il s'en ouvre à Jean Cosmos et une première version est conçue, très fidèle au roman. En 1995, Patrick Godeau fait lire le projet au réalisateur Philippe de Broca. Ce dernier avait déjà réalisé un film de capes et d'épées à succès en 1962 : Cartouche. Le synopsis est retravaillé par de Broca, assisté de Jean Cosmos et de Jérôme Tonnerre, pendant un an et demi, afin de trouver un juste équilibre entre la fidélité au roman et une recherche de modernité[2]. Le scénario connaît vingt-trois versions[1]. Patrick Godeau indique[1] : « Par cette aventure, j'ai voulu rendre vie à un genre que j'avais perdu de vue et le faire avec les moyens d'aujourd'hui. C'est beau d'arriver à faire partager un rêve de gosse et de s'apercevoir que les autres ont le même bonheur à partager ce rêve que vous. » La préparation du film prend ensuite six mois jusqu'au début du tournage[1].
Le film coûte plus de 140 millions de francs, ce qui en fait l'une des plus grosses productions françaises de l'époque[3].
Tournage
Le tournage du Bossu dure seize semaines[1]. Il se partage entre l'Île-de-France ; et la ville du Mans, notamment sa rue « de la Reine Bérengère » pour reconstituer la rue parisienne « Quincampoix » façon XVIIIe siècle. Le château des Caylus est en réalité le fort Queyras, situé à Château-Ville-Vieille dans le département des Hautes-Alpes(photo).
Musique
La musique du film est composée par Philippe Sarde. Les mélodies en arrière-plan, durant la fuite de Lagardère et Aurore puis dans leur maison une fois celle-ci devenue adolescente, sont des adaptations libres tirées de l'opéra Cavalleria rusticana de Pietro Mascagni[4]. Dans Les noces de Caylus, la scène de la danse des nouveaux mariés, Sarde réutilise le thème composé en 1974 pour le long-métrage Lancelot du Lac de Robert Bresson ("recyclé" également dans le générique du film Le Choc de Robin Davis)[5]. Le générique utilise la sonate K. 455 de Domenico Scarlatti.
Accueil
Box-office
Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris) : 380 074 ;
nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France) : 1 626 829.
Critique
« Philippe de Broca et son scénariste, Jean Cosmos, s'en sortent bien. Pas de « modernisation » tapageuse : la tradition est respectée, mais comme décapée de ses archaïsmes. Les morceaux de bravoure, attendus, sont traités dans le mouvement, sans ostentation. Comme des signes de reconnaissance.[...] Daniel Auteuil est taillé dans l'étoffe des héros populaires, et quand Lagardère devient le Bossu, il ajoute une touche d'humanité à la roublardise du nabot contrefait. Fabrice Luchini, en congé de lui-même, exsude la méchanceté pure de Gonzague en peu de mots et avec une soufflante économie d'effets. Quant à Marie Gillain, elle est une Aurore vive, radieuse, idéale. Non, décidément, ce Bossu-là ne fait pas ses 140 ans. »
↑Reportage de Michel Vial sur Le Bossu, journal télévisé dans le 19/20 sur France 3 édition nationale (2e), 30 novembre 1997 (vidéo sur le site de l'INA) ; page consultée le 4 juillet 2021.
↑Gérard Dastugue, « Philippe Sarde by side : profils d’un scénariste musical », dans Jérôme Rossi (dir.), La Musique de film en France, courants, spécificités, évolutions, Symétrie, (ISBN978-2-914373-98-2), p. 285.