La protection de la duchesse ne dure que quelques mois, en 1645[3]. Tristan passe au service du duc de Guise[4].
Publication
Les stances sont publiées dans le recueil des Vers héroïques, en 1648[5]. La Servitude est reprise dans le recueil posthume des Poésies galantes et héroïques de 1662[6].
Stances
Le poème s'ouvre, non sur l'éloge de la duchesse de Chaulnes, mais sur une invocation à la nuit :
Nuit fraîche, sombre et solitaire, Sainte dépositaire
De tous les grands secrets, ou de guerre, ou d'amour ;
Nuit mère du repos et nourrice des veilles Qui produisent tant de merveilles,
Donne-moi des conseils qui soient dignes du jour.
Mais quel conseil pourrais-je prendre, Fors celui de me rendre
Où je vois le fléau de ma tête pendant ?
Où s'imposent les lois d'une haute puissance Qui fait voir avec insolence
À mes faibles destins son superbe ascendant ?
Je vois que Gaston m'abandonne, Cette digne personne
Dont j'espérais tirer ma gloire et mon support,
Cette divinité que j'ai toujours suivie, Pour qui j'ai hasardé ma vie
Et pour qui même encor je voudrais être mort.
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Antoine Adam considère que « le début de La Servitude, avec son invocation à la nuit, est d'un ton exceptionnel à cette époque[11] ». Jean Tortel cite également cette première stance, dont les vers « sont de grandes vagues heureuses poussées par une main inconnue, mais qui viennent battre nos rivages. Le poète s'y déploie, il nage loin dans la mer ; à aucun moment il ne s'effare. Il ne coule pas. Il n'appelle pas. S'il perd pied, on ne s'en aperçoit pas, tant le mouvement est aisé et totale la certitude de retrouver la terre[12] ».
Bibliographie
Éditions modernes
Œuvres complètes
Jean-Pierre Chauveau et al., Tristan L'Hermite, Œuvres complètes (tome III) : Poésie II, Paris, Honoré Champion, coll. « Sources classiques » (no 42), , 736 p. (ISBN978-2-745-30607-4)
Anthologies
Pierre Camo (préface et notes), Les Amours et autres poésies choisies, Paris, Garnier Frères, , XXVII-311 p.
Napoléon-Maurice Bernardin, Un Précurseur de Racine : Tristan L'Hermite, sieur du Solier (1601-1655), sa famille, sa vie, ses œuvres, Paris, Alphonse Picard, , XI-632 p.