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Acte II
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Acte III
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Acte IV
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Acte V
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Représentations et publication
Tristan L'Hermite dédie sa tragédie à Claire-Charlotte d'Ailly, duchesse de Chaulnes en 1645[1], dont la protection dure peu de temps, l'obligeant à se tourner vers le duc de Guise. La pièce est représentée au printemps 1645[B 1], remportant un « honnête succès[2] ».
Elle fait partie du répertoire de la troupe itinérante de Molière et, fixés à Paris en 1658, les comédiens la représentent encore cinq fois l'année suivante[B 2]. C'est, « parmi les tragédies de Tristan, une de celles qui ont été le plus souvent réimprimées[B 3] » au XVIIe siècle.
Postérité
En 1936, à l'occasion d'une reprise du Parasite au Théâtre des Arts[C 1], Henry Bidou présente La Mort de Chrispe comme « l'aveu de Phèdre sans l'aveu ». Le critique du Temps devine « entre le génie de Tristan L'Hermite et celui de Racine une affinité qui donne à rêver : C'en est peut-être assez pour tirer un instant la pièce de l'oubli[3] ».
Analyse
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Le rapprochement avec la Phèdre de Racine s'impose, par la proximité du sujet : « Voici une reine qui s'éprend de son beau-fils. C'est un adolescent chaste et farouche, et la marâtre, peut-être, n'oserait pas avouer son amour ; mais elle apprend qu'elle a une rivale, et jeune, et heureuse. Elle se désespère ; tour à tour elle flatte et menace son beau-fils. La passion qui la tourmente n'est point née d'un caprice ; elle vient des "dieux conjurés" contre une femme ; elle l'entraîne, elle l'accable ; elle est "une soif brûlante" que seul le sang de la possédée "pourra désaltérer". La reine se déclare enfin dans un instant d'égarement. Repoussée, en proie à la honte et à la fureur, elle provoque à son insu la mort du jeune homme. Mais son crime la remplit d'horreur ; elle en fait l'aveu à son mari et meurt[4] ».
Tristan « a cherché l'intérêt dans le duel de deux femmes, fières et passionnées ». Gustave Lanson apprécie la « beauté émouvante et grandiose » du caractère de l'impératrice Fauste[5]. Marcel Arland admet qu'« il serait aisé de montrer les faiblesses de cette tragédie, très inégale, très imparfaite. Mais on est saisi par ses hautes visées, et l'on y surprend quelques-uns des plus beaux cris de passion que le théâtre français ait fait entendre avant Racine[6] » :
En un sang qui se glace ils conservent des flammes,
Leurs corps restent unis aussi bien que leurs âmes.
La Mort ne défait pas ce que l'amour a joint,
Ils quittent la lumière et ne se quittent point.
Bibliographie
Éditions modernes
Edmond Girard (dir.), L'Œuvres dramatique de Tristan L'Hermite (tome VI) : La Mort de Chrispe, Paris, La Maison des Poètes, coll. « Les Cahiers d'un Bibliophile », , 97 p. (lire en ligne)
Œuvres complètes
Tristan L'Hermite et Roger Guichemerre (dir.), Œuvres complètes, tome IV : Les Tragédies, Paris, Éditions Honoré Champion, coll. « Sources classiques » (no 31), , 560 p. (ISBN978-2-7453-0384-4)
Daniela Dalla Valle, Introduction, p. 7-16
Daniela Dalla Valle, Introduction et notes pour La Mort de Chrispe, p. 345-443
Antoine Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle — Tome II : L'apogée du siècle, Paris, Éditions Albin Michel, (1re éd. 1956), 845 p. (ISBN2-226-08922-5)
Marie-France Hilgar, La mode des stances dans le théâtre tragique français 1610-1687, Paris, A.G. Nizet, , 263 p.
(en) Henry Carrington Lancaster, A history of French dramatic literature in the seventeenth century, Part II : The Period of Corneille (1635-1651), New York, Gordian Press, (1re éd. 1932), 804 p.
(en) Henry Carrington Lancaster, A History of French dramatic Literature in the seventeenth century, Part III : The Period of Molière (1652-1672), New York, Gordian Press, (1re éd. 1936), 896 p.
(en) Henry Carrington Lancaster, A History of French dramatic Literature in the seventeenth century, Part IV : The Period of Racine (1673-1700), New York, Gordian Press, (1re éd. 1940), 984 p.
(en) Henry Carrington Lancaster, A History of French dramatic Literature in the seventeenth century, Part V : Recapitulation (1610-1700), New York, Gordian Press, (1re éd. 1942), 235 p.
Jacques Scherer, La Dramaturgie classique en France, Paris, A.G. Nizet, , 488 p.
Napoléon-Maurice Bernardin, Un Précurseur de Racine : Tristan L'Hermite, sieur du Solier (1601-1655), sa famille, sa vie, ses œuvres, Paris, Alphonse Picard, , XI-632 p. (lire en ligne)
Sandrine Berregard, Tristan L'Hermite, « héritier » et « précurseur » : Imitation et innovation dans la carrière de Tristan L'Hermite, Tübingen, Narr, , 480 p. (ISBN3-8233-6151-1, lire en ligne)
(en) Thomas James Braga, Baroque imagery and themes in the theater of Tristan L'Hermite, Houston, Rice University, , 255 p. (lire en ligne)
(it) Daniela Dalla Valle, Il Teatro di Tristan L'Hermite : Saggio storico e critico, Turin, Giappichelli, , 340 p.
Claude et François Parfaict, Histoire du Théâtre français depuis son origine jusqu'à présent, t. VI, Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, , 428 p. (lire en ligne)
Eugène Vinaver, Racine et la poésie tragique (deuxième édition revue et augmentée), Paris, Nizet, (1re éd. 1951), 249 p.
Articles et analyses
Sandrine Berrégard, « La pratique de l'argument dans le théâtre de Tristan L'Hermite : de l'écriture dramatique à l'écriture narrative », XVIIe siècle, no 232, , p. 499-512 (lire en ligne)
Georges Forestier, « Mythe, histoire et tragédie : de Crispus à La Mort de Chrispe », Littératures classiques, hors-série. Mythe et histoire dans le théâtre classique. Hommage à Christian Delmas, , p. 351-370 (lire en ligne).