La commune est située sur la rive gauche de l'estuaire de la Rance, immédiatement en amont de son embouchure. Elle est fortement urbanisée et elle appartient à l'unité urbaine de Dinard qui comptait 25 006 habitants en 1999[1].
L'histoire géologique de la région est marquée par le cycle cadomien (entre 750 et 540 Ma) qui se traduit par la surrection de la chaîne cadomienne qui devait culminer à environ 4 000 m[5]. À la fin du Précambrien supérieur, les sédimentsbriovériens environnants sont fortement déformés, plissés et métamorphisés par l'orogenèse cadomienne qui implique un fort épaississement crustal, formant essentiellement des schistes et des gneiss[6] matérialisés dans la région par la bande de « schistes et gneiss de Langrolay » d'orientation axiale N60°[7]. Cette déformation développe une succession d'antiformes (Saint-Jacut-Rotheneuf, le Minihic et Plouer) correspondant à des chevauchements à vergence sud-est, séparés par des synformes (la Richardais et Saint-Suliac) d'orientation N60°, plis d'autant plus déversés vers le Sud que l'on se rapproche du noyau migmatitique[8]. Ce noyau de forme elliptique (25 km x 6 km), ceinturé d'une enveloppe gneissique et micaschisteuse, correspond à la région de Dinard-Saint-Malo[9]. L'épaississement, consécutif à l'écaillage tectonique du domaine orogénique, provoque la fusioncrustale à l'origine de la mise en place des dômes anatectiques (migmatites de Guingamp et Saint-Malo, développées aux dépens des sédiments briovériens) qui est datée entre 560 et 540 Ma[10]. Les massifs granitiques du Mancellien[11] scellent la fin de la déformation ductile de l'orogenèse cadomienne[12].
Les paragneiss à grain fin, en bancs décimétriques et finement foliés, affleurent dans l'anse de la Richardais, au niveau du club nautique. De nombreuses veinules quartzo-feldspathique traduisent les effets d'un début de migmatisation. « On distingue facilement à l'œil nu la sillimanite et la cordiérite, minéraux symptomatiques d'un métamorphisme de basse pression et haute température. Le plissement est à cet endroit très intense, et les plis sont très serrés[13] ».
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[14]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[15]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[16].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 679 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 6,4 jours en juillet[14]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pleurtuit à 3 km à vol d'oiseau[17], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 752,0 mm[18],[19]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[20].
Urbanisme
Typologie
Au , La Richardais est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[21].
Elle appartient à l'unité urbaine de Dinard[Note 2], une agglomération inter-départementale regroupant neuf communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 3],[22],[23]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Malo, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[23]. Cette aire, qui regroupe 35 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[24],[25].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[26]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[27].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (77,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (62,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones urbanisées (64,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (12,6 %), terres arables (11,7 %), forêts (9,1 %), zones humides côtières (1,6 %), zones agricoles hétérogènes (0,5 %)[28]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
La Richardais vient de l'anthroponyme Richard et du suffixe féminin -ais, « la (maison) de Richard »[29].
En 1881 ont lieu les premières élections municipales avec 220 personnes inscrites pour 157 votants. Cette élection a eu lieu hors période de pêche morutière, contrairement à toutes les autres élections, réduisant ainsi le nombre de votants.
Le 1er conseil municipal prend place le . Pierre Coudert (constructeur de bateaux) est désigné maire, il sera régulièrement réélu jusqu'à sa mort en 1896. Il cumulait cette fonction avec celle de secrétaire de mairie.
Jules Tranchemer (constructeur de bateaux) a été désigné comme adjoint.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1881. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[39].
En 2022, la commune comptait 2 624 habitants[Note 5], en évolution de +16,99 % par rapport à 2016 (Ille-et-Vilaine : +5,46 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Lieux et monuments
L'usine marémotrice de la Rance est le monument le plus connu de la commune, même si le barrage en lui-même est partagé avec la commune de Saint-Malo. Les installations de production d'électricité sont situées sur la rive gauche du fleuve, sur la commune de La Richardais.
Jean Langlais (1907-1991), compositeur et organiste, possédait une maison de vacances à La Richardais. Une rue de la commune lui est dédiée.
Pierre Manoli (1927-2001), sculpteur ayant habité à La Richardais à partir de 1975 et jusqu'à sa mort. Un musée, Manoli musée et jardin de sculptures, expose près de 300 de ses œuvres dans son ancien lieu de vie et de création.
Francis Ruellan (né le à Rennes, décédé le à La Richardais), géographe, dirigea les expéditions à l'intérieur du Brésil destinées à choisir le site d'implantation de la future capitale, Brasilia.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de Dinard, il y a deux villes-centres (Dinard et Pleurtuit) et sept communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑De Mancellia, nom latin de la région du Maine, domaine structural de la partie nord-est du Massif armoricain dénommé en 1949 par le géologue Pierre Pruvost. Il est caractérisé par un Précambrien récent au sein duquel se sont mis en place des granitoïdesintrusifs antérieurement au dépôt des terrains paléozoïques ; ce domaine surélevé a été épargné par les transgressions marines du Cambrien.
↑Géologie de la France, éditions du BRGM, , p. 11.
↑BRUN J.-P., MARTIN H. (1978) – Relations métamorphisme-déformation au cours de l’évolution géodynamique d’un dôme migmatitique : le massif de Saint-Malo (France). Bull. Soc. Géol. France, 7, XX, p. 91-101.
↑(en) Richard Simon D'Lemos, The Cadomian Orogeny, Geological Society Publishing House, , p. 128.
↑Hubert Lardeux, Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 30.
↑Hubert Lardeux, Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 34.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Grégory Moricel, Érection et développement d'une commune en Ille-et-Vilaine, l'exemple de La Richardais, 1830-1881, Rennes, 2004, (Archives d'I&V - Mémoire 2 J 1011).
Maurice Aubrée, Histoire d'une commune en pays malouin, livre édité en 1996 par Les Mouettes à Dinard. Ce livre parle des origines de La Richardais jusqu'à l'évacuation de ses habitants avant sa destruction partielle en .