Après Le Rouet d'Omphale, Phaéton et la Danse macabre, La Jeunesse d'Hercule est le dernier poème symphonique de Saint-Saëns, et, à l'instar du Rouet d'Omphale, la partition file de nouveau le thème mythologique d'Hercule[1],[2].
La composition de la pièce est achevée le [3],[2].
L’œuvre, d'une durée moyenne d'exécution de dix-sept minutes environ[1], comprend un mouvement de 509 mesures, constitué de plusieurs sections[3] : Andante sostenuto ( = 72), à , puis Allegro moderato ( = 108), puis Andantino ( = 63), à , puis Allegro ( = 112), à [3].
Sont également éditées des transcriptions pour piano seul, par Victor Staub (1910), pour piano à quatre mains par Ernest Guiraud (1877), pour deux pianos, par le compositeur en personne (1877), pour piano à quatre mains avec violon et violoncelle ad libitum par Léon Roques (1902), pour trio avec piano (violon, violoncelle et piano) avec contrebasse et clarinette ad libitum (et partie supplémentaire d'harmonium ad libitum) par Roger Branga (1928), pour harmoniemilitaire par Julien Koszul (1908), pour petit orchestre par Hubert Mouton (1911) et pour orchestre avec harmonium ad libitum par Hubert Mouton (1914)[5].
Analyse
Argument
L'argument du poème symphonique est exposé en liminaire de la partition[3],[1],[6] :
« La fable raconte qu'à son entrée dans la vie, Hercule vit s'ouvrir devant lui deux routes : celle du plaisir et celle de la vertu.
Insensible aux séductions des Nymphes et des Bacchantes, le héros s'engage dans la voie des luttes et des combats, au bout de laquelle il entrevoit, à travers les flammes du bûcher, la récompense de l'immortalité. »
Traduction musicale
Musicalement, vice et vertu sont ainsi représentés par deux thèmes distincts, qui s'affrontent[1] ; « celui de la vertu qui sollicite principalement le violon, et celui du vice, qui fait appel aux vents, dichotomie héritée de cette antiquité à laquelle le compositeur est si passionnément attaché. Après une introduction tout en douceur, andante sostenuto, le très beau premier thème s'élève, allegro moderato, chanté par les cordes, le second thème usant d'une dynamique bien plus puissante et rapide[7] ». Ensuite, « un étrange épisode orientalisant caractérise toute la partie centrale de l'œuvre. Le retour des deux motifs principaux conduit ensuite à une vaste coda[7] », « glorieuse péroraison[1] » et « véhément dénouement traduisant la résolution d'Hercule, résolution qui le mène à l'immortalité[8] ».
François-René Tranchefort, « Camille Saint-Saëns », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique symphonique, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », (1re éd. 1986), 896 p. (ISBN2-21301638-0), p. 663-672.
(en) Sabina Teller Ratner, Camille Saint-Saëns 1835-1921 : A Thematic Catalogue of his Complete Works, vol. I : The Instrumental Works, Oxford University Press, , 628 p. (ISBN0-19-816320-7).
↑(en-GB) Andrew Clements, « Saint-Saëns: Symphonic Poems CD review – immaculate miniatures played with deft charm », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le )