À l'image de la chanson Ménilmontant de 1938 de Charles Trenet ou de sa chanson Heureux avec des riens de 1955..., Charles Aznavour raconte les souvenirs nostalgiques de la vie de bohème d'un jeune artiste peintre du quartier parisien de Montmartre[3] (hymne à la jeunesse, inspirée de sa propre vie d'artiste) « Je vous parle d'un temps, que les moins de vingt ans, ne peuvent pas connaître, Montmartre en ce temps-là, accrochait ses lilas, jusque sous nos fenêtres, et si l'humble garni, qui nous servait de nid, ne payait pas de mine, c'est là qu'on s'est connu, moi qui criais famine, et toi qui posais nue..., la bohème, ça voulait dire, on a vingt ans, et nous vivions de l'air du temps, on était jeunes, on était fous... ».
Cette chanson est prévue à l'origine pour être chantée par Georges Guétary[4] dans l'opérette Monsieur Carnaval de Charles Aznavour, créée en 1965 au théâtre du Châtelet de Paris, avec un livret de Frédéric Dard. Charles Aznavour l'enregistre avant la générale de l'opérette, ce qui provoque des querelles médiatiques entre les deux artistes et leurs maisons de disques respectives Barclay et Pathé-Marconi. Le succès des ventes de disques des deux interprètes favorise leur réconciliation avec l'entremise de Frédéric Dard[5].
Cette chanson (une des plus emblématiques de sa longue carrière), vendue seulement à plus de 200 000 exemplaires en France[6], connait pourtant un succès international en cinq langues anglais, allemand, italien, espagnol, et portugais[7].
Analyse
La chanson évoque la nostalgie d’un artiste ayant connu un Montmartre idyllique mais qui n'existe plus et s'ouvre sur un premier couplet souvent repris pour exprimer le bon vieux temps : « Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » , évoque une période dans la jeunesse probablement du protagoniste de la chanson.
Cette nostalgie d’un lieu disparu transparaît au fil de la chanson, bien plus que l'esprit bohème, lui-même.
Au cours d'une interview[8], Charles Aznavour explique que « c’est l’inconscience et la liberté totale, un moment où on peut s’inventer artistiquement, mais aussi se construire par rapport à autrui. C’est ainsi, une chanson qui traite du style de vie de bohème, d’une vie d’artiste insouciante dans la pauvreté. »
1997 : par Doc Gynéco, accompagné de Assia (chanteuse) : la version a été interprété lors d'une émission télévisée consacrée à Charles Aznavour[13] et figure sur la réédition des vingt ans de l'album Première consultation[14].
2009 : par Fabian y su salsa caliente, version salsa.
1991: On peut toujours rêver, de Pierre Richard, avec Pierre Richard et Smaïn. Charles de Boysleve, dit l'Empereur, joué par Pierre Richard, chante ce morceau dans le film pour expliquer sa nostalgie d'une époque où il n'était pas encore le grand patron qu'il est aujourd'hui.
↑Anecdote confiée par Frédéric Dard à Fred Hidalgo (cf. Chorus no 27, printemps 1998 (et rapportée par Daniel Pantchenko et Marc Robine, dans Charles Aznavour ou le destin apprivoisé, Paris, Fayard/Chorus, 2006).