En wallon liégeois, batte[note 2] désignait à l'origine un « batardeau »[1] puis, par extension, ce terme a aussi acquis le sens de « digue » ou de « quai »[2],[3]. Parler de « quai de la Batte » est donc un pléonasme.
Cette appellation doit remonter au XVIe siècle, probablement à 1549, quand l'autorité communale décide d'élever un mur d'eau le long de la Meuse permettant l'accostage des bateaux. À l'origine, ce mur d'eau comporte deux endroits à fleur d'eau permettant non seulement l'échouage ou la mise en forme de radoub mais aussi facilitant le chargement et déchargement des petits bateaux.
Lors de travaux ultérieurs constitués par la surélévation des quais afin d'éviter les inondations, les deux plans inclinés de La Batte et celui du quai de Maestricht sont transformés en un seul quai inondable aménagé au pied du mur d'eau et facilitant l'accostage. Ce quai d'amarrage sera supprimé pendant la décennie des années 1960 lors de travaux d'élargissement de la plate-forme routière des berges du fleuve[6]. Le seul type de quai d'accostage ancien subsistant en 2012 à Liège est celui du quai Sur-Meuse sous la passerelle Saucy.
C'est depuis 1993 que les lieux ont acquis leur aspect actuel, grâce, notamment, au remplacement des parapets en pierre par des garde-corps, à l'élargissement des trottoirs et à la plantation d'arbres[7].
Les quais de la Meuse entre le pont des Arches et la porte au Bayar en 1647.
Le quai de la Goffe et La Batte en 1929.
La Batte pendant le marché dominical dans les années 1950.
La Batte en 2011.
Notes et références
Notes
↑Bien que l'entrée soit au no 41 du quai de la Goffe, une des façades du bâtiment se situe sur la Batte.
↑Batte est une substantivation du verbe batt (« battre », « frapper »). Jusque dans la moitié du XIXe siècle, ce substantif féminin s'écrivait, comme le verbe, sans la voyelle finale « e » (cf. les dictionnaires wallon-français de Laurent Remacle de 1839 et de J.-Martin Lobet de 1854). C'est dans le dictionnaire français-wallon de Gustave Gothier de 1879 qu'apparait cet « e ».
↑Le poids public était établi à l'actuelle intersection du quai de la Goffe et de la rue de la Cité.
Références
↑Gustave Gothier, Dictionnaire français-wallon, Liège, Jean Gothier, , 237 p., 18 cm (OCLC34070542, lire en ligne), « traduction de batardeau », p. 18
↑J.-Martin Lobet, Dictionnaire wallon-français, Verviers, Typographie G. Nautet-Hans, , 688 p. (OCLC697614801, lire en ligne), « traduction de batt », p. 87
↑Laurent Remacle, Dictionnaire wallon-français, vol. 1, Liège, P. J. Collardin, , 2e éd. (lire en ligne), « traduction de batt », p. 193
↑Jean Lechanteur, Documents lexicaux extraits des notaires liégeois et des cours de justice du pays de Herve, ULg, 200?[réf. incomplète]