L'accès à l’île se fait par voies maritimes (traversiers) et aériennes (aéroport)[1],[2].
Toponymie
Les variantes du nom officiel de L'Isle-aux-Coudres sont La Baleine, L'Île-aux-Coudres, Saint-Bernard-de-l'Île-aux-Coudres et Saint-Louis-de-l'Isle-aux-Coudres[3].
Le nom Île aux Coudres est très ancien, il remonte au début de la colonie, localement l'île porte plusieurs noms : Île aux Coudriers, Île Elbow, Île aux Marsouins et Île aux Socles.
L'île est située à près de 3 km de la rive nord du fleuve Saint-Laurent, entre Baie-Saint-Paul et Les Éboulements. Orientée sud-ouest–nord-est, elle atteint, sans compter ses battures, 10 km de longueur et 4 km dans sa plus grande largeur[4].
Les battures des Pêches à Marsouins, un banc de sable que l'on retrouve au sud-ouest de l'île, tient son nom du fait que les pêcheurs y installaient leurs pièges pour capturer les marsouins (bélugas). Banc des Coudres, Banc de l'Île aux Coudres et Battures à Marsouins sont des variantes du nom officiel Battures des Pêches à Marsouins[5].
Histoire
En 1928, la Commission des sites et des monuments historiques du Canada érige un monument qui rappelle l'ancrage des 3 navires de Jacques Cartier et la célébration de la première messe à l'intérieur du Canada, à Saint-Bernard-sur-Mer, sur un site don d'Ulysse et Élie José Dufour[3],[6],[7],[8].
Vers le milieu de l'Ile, du côté nord, il y a une rade magnifique qui porte le nom de Mouillage. C'est dans cette rade que les bâtiments de Jacques Cartier jetèrent l'ancre le 6 et 7 de septembre 1535, lorsqu'il visita l'Ile et lui donna le nom d'Île-aux-Coudres. Ce dernier mouillage, protégé contre les vents d'ouest, et dont l'ancrage est des meilleurs qu'on puisse désirer, servait, aux bâtiments français pendant tout le temps que la France fut maîtresse du Canada.
Dans des canots, d’écorce de bouleau ou creusés dans un tronc d’arbre, les Premières Nations sillonnaient le fleuve Saint-Laurent d'ouest en est, des Grands Lacs, jusqu'à l'océan Atlantique et tous les fleuves et rivières des Amériques, du nord au sud, de l'Arctique à la Terre de feu, depuis des millénaires. Les Autochtones connaissaient les avantages, les irritants, les barrières et les dangers des cours d'eau bien avant l'arrivée des Européens comme Jacques Cartier (1491-1557)[9],[10].
Les eaux entourant l'île aux Coudres sont dangereuses pour la navigation. Durant le régime français (1534-1763), plusieurs naufrages marquent l'histoire du fleuve Saint-Laurent. Chemin de découverte, voie de transport et de peuplement, axe de commerce et de développement, route navigable privilégiée, mal connue, périlleuse et difficile, les marins ne s'aventurent pas sur le Saint Laurent la nuit tombée, avant le début du mois de mai ou après la fin de novembre[11],[12].
Ce fleuve que les Amérindiens avaient baptisé le chemin qui marche est craint, avec raison. Sur la route des conquérants, explorateurs, pêcheurs, chasseurs, aventuriers, et autres navigateurs, c'est en entrant dans les eaux du fleuve que s'amorce l'opération la plus difficile du voyage. La faible profondeur de certains chenaux, les récifs de l'estuaire, les hauts-fonds, les courants en diagonale, la brume et la présence de chenaux étroits et sinueux, l'hiver et la glace sont des difficultés qu'il faut surmonter[11],[6],[7],[13].
Flore
Le 6 septembre,1535, lors de son deuxième voyage en Amérique du Nord, le navigateur Jacques Cartier nomma l'île « couldres », du nom d'un noisetier, arbuste abondant sur les lieux.
Noisetier - Coudrier. — Corylus cornuta Marshall. — Noisetier à long bec. — (Beaked hazelnut). Notre noisetier a des tiges très flexibles, pouvant servir de liens, et une écorce astringente et fébrifuge. Son bois servait aux sourciers pour découvrir les sources d'eau souterraines (sujet à discussions)[14].
Premiers colons
Avant que les premiers colons ne s'y installent, l'endroit servait de halte pour les navigateurs qui voulaient enterrer des membres de leur équipage, décédés au cours des longs voyages. C'est en 1720 que les premières familles s'installent dans l'île. Vivant d'agriculture et de la pêche, ces paysans devaient trouver tous les moyens pour subvenir à leurs besoins. C'est pour cette raison qu'ils apprirent à naviguer sur le fleuve Saint-Laurent, douze mois par année.
Voitures d'eau
Au XXe siècle, les habitants développent le cabotage qui diversifie leur économie. De plus, avec la beauté du paysage, l'industrie touristique connaît un essor marquant.
Histoire municipale
Lors de la création des municipalités locales au Canada-Est en 1855, la municipalité de paroisse de Saint-Louis-de-l'Isle-aux-Coudres est créée, couvrant l'île au complet[15]. En 1936, la municipalité de Saint-Bernard-de-l'Île-aux-Coudres s'en détache[16], puis en 1951 c'est la municipalité de La Baleine qui s'en détache à son tour[17]. Une première fusion a lieu en 1994 quand Saint-Louis-de-l'Isle-aux-Coudres et Saint-Bernard-de-l'Île-aux-Coudres se regroupent pour former la municipalité de L'Île-aux-Coudres[18], et par la suite, le 23 août 2000, La Baleine et L'Île-aux-Coudres se regroupent pour former la municipalité actuelle sous le nom légèrement modifié de L'Isle-aux-Coudres[19].
Géographie
Si l'Isle-aux-Coudres est liée administrativement à la région de Charlevoix, du point de vue géologique, elle appartient à la région des Appalaches. La faille de Logan, qui sépare le Bouclier canadien et les Basses-Terres du Saint-Laurent des Appalaches, court tout le long du fleuve Saint-Laurent pour passer entre l'île et Charlevoix. D'ailleurs, la roche sédimentaire que l'on retrouve sur le rivage, de la pointe nord-est jusqu'au sud-est de l'île, est caractéristique des Appalaches. À noter aussi que le trafic maritime se fait entre l'île et Charlevoix et non entre l'île et la rive sud du Saint-Laurent, plus large mais moins profonde.
Au moment de l'impact météoritique de Charlevoix, il y a 362 millions d'années, l'Isle-aux-Coudres n'a pas été touchée puisqu'elle se trouvait plus au sud. Depuis, la région des Appalaches, qui se déplace inexorablement vers l'ouest, a effacé la moitié de l'astroblème (trace laissée par l'impact).
En 1945, les pratiques traditionnelles comprenaient : la cueillette du goémon, utilisé comme engrais, la coupe de la tourbe dans une tourbière, l’élevage de renards.
En 2015, l'économie de l'île repose sur l'agriculture, la culture des patates se fait à grande échelle, la chasse aux loups-marins, un chantier naval, l'exploitation de la tourbe et un tourisme florissant[20],[21].
Les fascines, ce sont des milliers de perches ancrées sur les battures (parties du rivage découvertes à marée basse), disposées en forme de B, elles avaient une ouverture au centre, les bélugas entraient dans le piège à marée haute et restaient captifs à marée basse. (batture n.f. Au Canada, partie du rivage découverte à marée basse
En plus de la nourriture, on tirait de cette pêche un cuir exceptionnel avec lequel on confectionnait des bottes et des lacets. On transformait la graisse en huile, employée pour la lubrification de fusils et de machines[22],[23],[24],[25].
Tourbière
Depuis 1943, la compagnie Pearl Inc. exploitait la tourbière à L'Isle-aux Coudres. D'après les statistiques minérales de la Province de Québec, sa production en 1943 a été de 12,350 ballots et en 1944 de 25,000 ballots. Le prix de vente moyen pour ces deux années a été de $1.60 le ballot. La compagnie Pearl Inc. ferme ses portes en 2014, les terrains ayant atteint leur durée de vie utile.
La livraison de la tourbe aux marchés canadiens et américains passait par le port en eau profonde situé à huit milles de la tourbière[26],[27],[13].
Tourbière Pearl Inc, 350, Chemin de la Traverse, 1976
Tourbière et tourbe à sécher
Tourbière et tourbe à sécher, visiteurs dans l'île, N. Ouellette, L. Campbell, M. Proulx
Tourbière et tourbe à sécher, visiteur dans l'île, G. Lapointe
Élection partielle en italique Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises
Culture
« Nous autres icitte à l'Isle, les voisins nous appellent les marsouins.
D'après moi, c'est parce qu'on est toujours sur l'eau pour sortir . . . C'est toujours la mer qui nous mène, la mer pis la lune. On pense toujours à la mer . . . Les gens de l'Isle sont plus actifs, plus bouillants que ceux de la terre ferme. La santé est meilleure. Les enfants apprennent à travailler d'une étoile à l'autre. »
Alexis Tremblay, poète de l'île, extrait du film Pour la suite du monde, Pierre Perreault 1963
Chapelles de procession Saint-Isidore et Saint-Pierre, construites respectivement en 1836 et 1837.
Église Saint-Louis (Ile aux Coudres), paroisse Saint-Francois-d'Assise, 1961, chemin des Coudriers, construite en 1885 selon les plans de David Ouellet. On y retrouve 15 fresques de Gaston Masselotte sur la vie de Saint-Louis.
Église Saint-Bernard, construite en 1929.
Monument du père de la Brosse, érigé en 1848 pour commémorer la première messe du père Jean-Baptiste de la Brosse en 1765.
Église catholique, paroisse Saint-Francois-d'Assise, chemin des Coudriers
Moulin à vent
Moulin à eau
Monument du père de la Brosse
Moulin à vent de l'écono Musée
Photographies
C'est aussi l'air salin, des vents décoiffants, une hospitalité légendaire sertie dans 360° de paysages spectaculaires, d’horizons changeants au fil des marées, des saisons, des levers et des couchers de soleil spectaculaires[34],[21],[35],[36],[37],[38],[39].
Dans la cabine du capitaine, sur le traversier vers L'Isle-aux-Coudres
Hélice gravée : Lloyds 3749 - Nikalium - MB & BC etc., sur le traversier
Capitaine dans sa cabine, sur le traversier
Notes et références
↑La Société des traversiers du Québec, « L'Isle-aux-Coudres – Saint-Joseph-de-la-Rive », (consulté le ) : « Gare fluviale (bureau de la traverse) horaire du service maritime : L'Isle-aux-Coudres – Saint-Joseph-de-la-Rive »
↑« Île aux Coudres Airport », sur Bulletin de mises à jour aéronautiques et de service, (consulté le ) : « Exposés météorologiques, Services de planification de vol en collaboration (CFPS) et NOTAM »
↑ a et bCommission de Toponymie Québec, « L'Isle-aux-Coudres (Municipalité) », sur Gouvernement du Québec, (consulté le ) : « Variantes du nom officiel : La Baleine, L'Île-aux-Coudres, Saint-Bernard-de-l'Île-aux-Coudres et Saint-Louis-de-l'Isle-aux-Coudres. »
↑Commission de Toponymie Québec, « Île aux Coudres », sur Gouvernement du Québec, (consulté le ) : « L’île baigne dans le fleuve Saint-Laurent, à près de 3 km de sa rive nord, entre Baie-Saint-Paul et Les Éboulements »
↑Commission de Toponymie Québec, « Battures des Pêches à Marsouins », (consulté le ) : « Le nom scientifique des marsouins est béluga, mot d'origine russe qui souligne la couleur blanche de l'animal. L'appellation pourci désigne ces mammifères. Il s'agit probablement d'une déformation de l'anglais porpoise, porc de mer, qui désigne aussi les marsouins (bélugas). »
↑ a et bMailloux, Alexis, « Histoire de l'Île-aux-Coudres depuis son établissement jusqu'à nos jours », sur Collections de BAnQ. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, La Compagnie de lithographie Burland-Desbarats, Montréal, (consulté le ) : « une foule de traditions et d'épisodes qui donnent de la couleur et du charme à l'histoire », p. 91
↑ a et b« Mon fleuve et moi, le Saint-Laurent » [PDF], (consulté le ) : « au Québec, la disposition des terres par rapport au fleuve a été créée pour faciliter l’accès à l’eau, le transport, la pêche, l'élevage et l’agriculture. Nos rangs et nos routes sont souvent parallèles au fleuve », p. 20
↑Parcs Canada - Annuaire des désignations patrimoniales fédérales, « Événement historique national de l'Île-aux-Coudres », (consulté le ) : « Le 6 septembre 1535, Jacques Cartier fit ancrer près d'ici ses trois navires, explora l'île et la dénomma Ile-aux-Coudres. Le lendemain il s'embarqua près avoir ouï la messe. »
↑Bibliothèque et Archives nationales Québec, « Le canot d'écorce (fabrication) » [film, 10 minutes], (consulté le ) : « Plan culturel numérique du Québec »
↑Michel Gagné, « Iroquoiens du Saint-Laurent », sur L'encyclopédie canadienne, (consulté le ) : « une mosaïque de nations qui occupent, entre les années 1200 et 1600 de notre ère, un territoire qui s'étend le long du fleuve Saint-Laurent, de l'embouchure du lac Ontario jusqu'en aval de la ville de Québec »
↑ a et bAlain Franck, « Le Saint-Laurent : un fleuve et un pays » [PDF], La Fédération des sociétés d'histoire du Québec, (consulté le ) : « La personnalité propre du fleuve a façonné l'histoire du Québec, c'est un acteur de premier plan dans le développement du pays. », p. 6
↑(en + et + fr) Yves Martin, « L’Île-aux-Coudres : Population et économie » [PDF], Cahier géographie du Québec, (consulté le ) : « . . . un sculpteur sur bois fabrique des objets pour les touristes, un cordonnier, des représentants des produits Paula et Familex, un barbier, un garagiste »
↑MRC de Charlevoix et de Charlevoix-Est, Université Laval et Chaire de recherche du Canada en Patrimoine et tourisme autochtones, « Pêche à la fascine dans Charlevoix : mise en valeur d’un patrimoine et paysage vivants », Communiqué de presse, (consulté le ) : « Invitation à partager des photos historiques familiales ou personnelles pour conserver ce patrimoine »
↑Pierre Buteau, « Atlas des tourbières du Québec méridional » [PDF], B. Desjardins, (consulté le ) : « Tourbières d'une superficie minimale de 40 ha et d'une profondeur moyenne minimale de 30 cm, cartes de localisation »
↑Serge Gauthier, « Bâtiments historiques de Charlevoix : La Maison croche », Son créateur, Horace Pedneault, le fils d’une famille de quinze enfants et natif de l’île aux Coudres, constate une certaine uniformité des bâtiments souvent anciens de l’île., (consulté le )
↑Plan de gestion intégrée de la zone côtière de l’Isle-aux-Coudres - Comité ZIP du Sud-de-l'Estuaire, « Comité côtier de L'Isle-aux-Coudres » [PDF], sur Pointe du Bout d'en Bas, L'isle-aux-Coudres, (consulté le ) : « Des terrains privés, sur un site naturel très fréquenté par la population locale et les visiteurs. », p. 59 de 96
↑Gérald Arbour, « Moulin Desgagnés (L’Isle-aux-Coudres) », Les moulins à vent du Québec, (consulté le ) : « Construit avec les pièces d’un ancien moulin datant de 1763. »
↑Lieux patrimoniaux du Canada, « Chapelle de procession Saint-Isidore » (consulté le ) : « Édifice religieux 1836, le toit à pignon est coiffé d'un clocheton reposant sur le faîte en façade. »
En ce jour de l'Action de grâce, le 13 octobre 1997, 47 membres d’un club de l’âge d’or de la Beauce se rendaient à L'Isle-aux-Coudres dans le cadre d’une excursion pour admirer les couleurs automnales. L’accident d’autobus des Éboulements, c’était il y a 25 ans, un malheureux accident d’autobus fauchait la vie de 44 personnes. Radio Canada, octobre 2022.