Intitulé L’Action quotidienne anticléricale-républicaine-socialiste et lancé le , dans le contexte du « combisme », ce quotidien de gaucheanticlérical s'inscrit dans la continuité de l'hebdomadaire La Raison, organe de la libre-pensée[1].
L’Action est présentée par ses deux directeurs, Henry Bérenger et Victor Charbonnel, comme l'organe quotidien de la « démocratie rationaliste ». Son principal adversaire est l’Église, « ennemie de toute vérité, de toute justice, de toute vie ». Afin de combattre celle-ci, les colonnes du journal se veulent ouvertes à tous les « républicains, radicaux, radicaux-socialistes, socialistes [et] libertaires »[1].
Le lancement de L'Action est annoncé par une affiche de Jossot, intitulée À bas les calottes !, sur laquelle une main d'ouvrier « mouche » avec le journal un curé, en bousculant un capitaliste, un militaire et un magistrat « tapinophage »[2].
Les débuts du journal sont difficiles. En effet, environ trois mois après son lancement, son déficit est tel que Bérenger doit s'adresser au sénateur Auguste Delpech pour sauver le quotidien. Une solution de financement est alors trouvée en accord avec le journal féministeLa Fronde[3], dirigé par Marguerite Durand. Cette dernière devient ainsi la présidente du conseil d'administration de L’Action. Or, de profonds désaccords entraînent bientôt une rupture au sein de l'équipe dirigeante[4] : à la fin du mois de , Charbonnel est évincé du journal, dont Bérenger est désormais le seul directeur[5]. Charbonnel affirme alors que son éviction est due à son hostilité à une campagne de presse contre le privilège des agents de change, et que cette campagne aurait été commanditée par Delpech au profit des coulissiers[6].
En , Léon Parsons devient rédacteur en chef, tandis que Bérenger reste directeur politique du journal[7].
En , le prix du numéro est doublé, passant de cinq à dix centimes[8].