Julien Carette

Julien Carette
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Julien Carette en 1940 (photo studio Harcourt)
Nom de naissance Julien Henri Carette
Naissance
Paris 17e
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 68 ans)
Saint-Germain-en-Laye, Yvelines
Profession Acteur
Films notables La Grande Illusion
La Bête humaine
Entrée des artistes
La Règle du jeu

Julien Carette, souvent crédité comme Carette, est un acteur français, né le à Paris 17e[1] et mort le à Saint-Germain-en-Laye.

Il a joué dans plus d'une centaine de films qu'il a marqués par sa forte personnalité et son accent parisien.

Biographie

Premiers pas dans le métier

Julien Henri Carette est né dans le 17e arrondissement de Paris, fils de Félix Carette (né en 1870) et de Valentine Oursel (1875-1949).

Ajourné en 1916, 1917 et 1918 pour sa petite taille et une "faiblesse générale"[2], il ne participe pas à la première guerre mondiale. Il quitte l'école sans obtenir son brevet, et accumule les emplois les plus divers : camelot, représentant, machiniste de théâtre, souffleur, et employé des chemins de fer où il aurait renforcé sa gouaille.

Il s'inscrit aux Arts Décos, où il rencontre Claude Autant-Lara, avec le secret espoir de devenir peintre. Sentant que sa vocation n'est pas là, il se dirige vers le théâtre. Après un échec au concours d'entrée au Conservatoire, il se fait engager comme figurant au théâtre de l'Odéon.

Dans les années 1920, il monte sur les planches et participe à des créations comme celles du théâtre du Vieux-Colombier, où il joue sous la direction de Jacques Copeau, L'Oeuvre des Athlètes (1920) de Georges Duhamel avec Louis Jouvet, et Les Plaisirs du hasard (1922) de René Benjamin.

Il joue des opérettes dans des petits théâtres, mais aussi du théâtre de boulevard. En 1931, il joue dans Le roi masqué de Jules Romains, mis en scène par Louis Jouvet au Théâtre Pigalle[3]. Au fil de sa carrière, il jouera pour d'autres auteurs reconnus comme Luigi Pirandello, Henri Bernstein, Jacques Deval, les opérettes d'André Messager et d'Oberfeld[4].

Après un premier rôle dans un film, où il joue Gavrilo Princip, l'assassin de l'Archiduc François-Ferdinand (un film perdu), Julien Carette fait ses premières armes dans des films mineurs du cinéma muet.

Titi parisien et grand second rôle

Malicieux, gouailleur, œil de braise : Carette n'a jamais laissé indifférents les spectateurs et les réalisateurs. L'avènement du parlant révèle un accent parisien bien trempé. Son phrasé reconnaissable entre tous, sa bonne humeur communicative, ses mimiques et ses reparties assurent sa forte popularité auprès du public.

En 1931, on le voit dans L'Amour à l'américaine, de Claude Heymann, et dans Attaque nocturne, de Marc Allégret. Les frères Prévert lui donnent sa chance avec un rôle en vue dans L'Affaire est dans le sac.

Il participe ensuite aux adaptations filmiques des pièces qu'il jouait dans les années 1920, comme Passionnément (1932), La Pouponnière (1933), et Les Soeurs Hortensia (1934)[5]. Entre 1932 et 1937, il joue dans une trentaine de films, dont Fanfare d'amour avec Fernand Gravey, qui inspira à Billy Wilder son film Some Like It Hot.

Jean Renoir lui offre alors des rôles à sa mesure. Il est à nouveau un titi parisien dans La Grande Illusion (1937), un volontaire dans La Marseillaise, Pecqueux, le chauffeur du mécanicien Lantier dans La Bête humaine (1938), et Marceau, le braconnier magnifique, qui se joue du garde-chasse Schumacher, dans La Règle du jeu (1939). En 1943, c'est Pierre Prévert qui lui confie le rôle principal dans Adieu Léonard, puis dans Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs de Roland Tual, sur des dialogues de Robert Desnos.

À partir de 1942, il devient le comédien fétiche de Claude Autant-Lara. Dans Lettres d'amour (1942), il apparaît en maître à danser trépidant et diabolique. Dans Occupe-toi d'Amélie (1949), Autant-Lara exploite sa veine comique. Dans L'Auberge rouge (1951), aux côtés de Fernandel et Françoise Rosay, il campe avec conviction l'inquiétant patron assassin de l'auberge de Peyrebeille. Dans La Jument verte, il incarne le maire mourant.

Sa longue carrière (il a tourné dans plus d'une centaine de films) est aussi associée à d'autres grands réalisateurs français : Henri Decoin, Marcel Carné, Yves Allégret, Jean Grémillon, Sacha Guitry, Julien Duvivier, Henri Verneuil, Georges Lampin, André Cayatte...

En 1964, il tourne dans son dernier film, Les Aventures de Salavin de Pierre Granier-Deferre. En 1965, il est costumier pour la pièce Les enchaînés de Eugene O'Neill au Théâtre Récamier avec Maria Casarès[6].

Fin de vie

Atteint par l'arthrose, il prend sa retraite au milieu des années 1960. À la suite d'un incendie domestique dans son appartement du Vésinet, il meurt de ses brûlures, le , à l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye[7].

Il avait épousé Eugénie Garnier (1895-1980) le 26 mai 1931, après un premier mariage avec Gabrielle Lambert (1900-1976) le 21 juin 1924.

Il est inhumé au Vésinet (Yvelines).

Citation

« Je me souviens que Carette est mort parce qu'il portait une chemise en nylon et qu'il s'était endormi avec une cigarette. »

— Georges Perec, Je me souviens, 164.

Filmographie

Théâtre

Bibliographie

  • Carette tourne Carette, article d'Anne Manson paru dans l'hebdomadaire Concorde du 22 mars 1947[8].
  • Les Grands seconds rôles du cinéma français, par Jacques Mazeau et Didier Thouart, Paris, éditions PAC, 1984 (ISBN 2853362191 et 978-2853362191).

Notes et références

  1. Acte de naissance n° 3323 (vue 16/25). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 17e arrondissement, registre des naissances de 1897, avec mentions marginales des mariages et du décès.
  2. « Registre matricule classe 1917, département de la Seine D4R1 2012 » (consulté le ).
  3. « Le roi masqué - Spectacle - 1931 », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  4. « Julien Carette » Accès libre, sur premiere.fr (consulté le ).
  5. Jacques GANA, « Encyclopédie multimédia de la comédie musicale théâtrale en France. Les Interprètes : CARETTE (Julien) », sur comedie-musicale.jgana.fr (consulté le ).
  6. « Les enchaînés - Spectacle - 1965 », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  7. Jérôme Dupuis, « Les morts les plus stupides de l'Histoire », L'Express, (consulté le ).
  8. Depuis dix-sept ans, Carette tourne Carette à l'écran. Concorde, 22 mars 1947, p. 5, à lire en ligne sur Gallica.

Liens externes