Son père, Louis Martin, natif de Sornéville (Meurthe-et-Moselle) est alors en garnison à Quimper quand il fait la connaissance de Marie-Françoise La Croix Moy, lingère originaire de Plougasnou. Il quitte l'armée pour un poste de maître d'écriture à Quimper. La famille séjourne en Gironde où Louis est instituteur, en Maine-et-Loire, et arrive à Nancy en 1808 où Louis Martin est employé à l'octroi. Louis Assez, dit Jules, nait le . Sixième enfant, le prénom « Assez » exprime nettement la lassitude des grossesses répétées. Louis Martin s'installe à nouveau à Quimper, deux autres enfants naîtront, dont Jean François Achille, né le . C'est ainsi que Jules Noël, refusant son prénom d'origine, entretiendra la confusion et son attachement à la Bretagne.
Jules passe donc une partie de son enfance à Quimper, puis à Lennon où son père, conducteur de travaux des Ponts et Chaussées pour la construction du canal de Nantes à Brest, lui apprend le dessin. Élève de Louis-Gabriel Charioux (1775-1854), professeur de dessin à Brest, il vient à Paris, suit les cours de Jean-Victor Bertin. À la mort de son père en 1835, il revient en Bretagne pour enseigner le dessin à Saint-Pol-de-Léon. Il est ensuite titulaire d'une chaire de dessin à Lorient de 1835 à 1838. En 1836, il expose pour la première fois deux tableaux au Salon des beaux-arts de Nantes. En 1837, il épouse Adèle Cécile Constance Caris, fille d'un libraire de Lorient. C'est auprès de son beau-frère Eugène Michaux, lieutenant d'artillerie de marine, qu'il trouvera documentation et techniques de maritimes pour ses représentations minutieuses des manœuvres des voilures. De sa fréquentation assidue de Brest, il consacrera cinq tableaux majeurs de la rade et de son port.
En 1839, il s'installe à Nantes, et sa première fille, Maria-Dina, naît en 1840. Lors de la visite du duc de Nemours, à qui il présente ses carnets de dessin, il reçoit sa première commande : Sa Majesté le Duc et la Duchesse de Nemours s'embarquant en chaloupe en rade de Brest le . Sur recommandation du duc, il obtient la chaire de dessin au lycée Henri-IV à Paris, où il s'installe en 1845. Il sera nommé professeur auxiliaire le , et aura la charge des classes de 6e, 5e, 4e.
À partir de 1840, il expose dans presque tous les salons parisiens et continuera à y participer jusqu'en 1879. Au Salon de 1846, avec trois œuvres, Jules Noël s'impose comme mariniste. Et Baudelaire, commentant Souvenir de Rhodes, écrit : « M. Jules Noël a fait une fort belle marine, d'une belle et claire couleur rayonnante et gaie ».
Pendant les vacances scolaires, il voyage en Bretagne et en Normandie pour y peindre des paysages et des marines. Il travaille dans la région de sa belle-famille entre Auray et Hennebont, mais fréquente aussi les villes portuaires de Douarnenez, Brest, Quimper, Morlaix, Roscoff et Landerneau.
Sa renommée ne cesse de croître. En 1849, il reçoit un prix d'encouragement, et il est sollicité par le ministre de l'Intérieur pour une copie d'un tableau du Louvre. Naissance de sa deuxième fille, Marie-Caroline.
En 1853, il obtient une médaille de troisième classe, mention « Paysage », et le prince de Chimay lui envoie de nouveaux élèves, et lui prête son atelier.
En 1855, il est titularisé par décision ministérielle sous le nom de Jules Noël, et nommé professeur adjoint de dessin au lycée impérial.
En 1856, il est affecté par la mort de sa mère[1] qui l'avait soutenu. Il avait adopté très tôt le N à l'envers pour ses œuvres peintes ou dessinées, en hommage à sa mère qui signait ainsi.
En 1860, il propose à la vente de trente tableaux à l'hôtel Drouot. La vente est une réussite.
En 1861, sa femme meurt. Malgré tout, il obtient une médaille de 2e classe au Salon de Nantes.
En 1866, sa fille Maria-Dina épouse Paul Jacon, négociant.
En 1869, la Légion d'honneur, dont il avait fait la demande lui est refusée, car l'administration du lycée, croyant à une reconnaissance de professeur, et non de l'artiste-peintre, s'y était opposée. Toutefois en 1870, il reçoit les palmes d'officier d'Académie.
En 1874, Marie-Caroline, sa deuxième fille épouse Gaston Roullet, peintre.
En 1875, il séjourne au Tréport, Genève, Berne, Fribourg, Bâle. Mais les séjours notables sont Dieppe (1858-1872), Le Tréport (1870-1878), Fécamp (1866-1877).
En 1877, alors que ces journées sont bien remplies, il mène une vie débridée, tombe dans l'absinthe et perd des fortunes au jeu. Son gendre parvient à le faire interdire du cercle artistique et littéraire de la rue de Volnay. Brouillé avec lui, Jules se rapproche de sa fille aînée Maria-Dina.
Handicapé par la maladie, les pertes de mémoire et une vision diminuée, ses œuvres sont moins élaborées mais d'allure spontanées et modernes. En 1879, les difficultés financières s'ajoutant, il fait valoir ses droits à la retraite. D'abord refusée, la pension lui est accordée en 1880 après présentation de quatre certificats d'infirmité.
Il rejoint sa fille Maria-Dina et son gendre Paul Jacon à Mustapha en Algérie où il meurt le .
Le musée de Quimper, en collaboration avec le musée de Dieppe, présente la première exposition monographique consacrée à l'artiste en 2005.
Douarnenez, clair de lune sur le port, sans date - vendu 19 100 € à Brest en [7],[8]
Lavandières et bateaux de pêche en Normandie, sans date - huile sur toile, signé en bas à gauche, 38 × 46 cm (vente Deburaux, Barbizon, le , lot n° 196, p. 91 du catalogue : « L'école de Barbizon »)[9]
1974, Exposition au Palais des Arts et de la Culture (Brest), L'art et la mer[5].
2005, 14 juillet - 9 octobre, Jules Noël, exposition au musée des beaux-arts de Quimper, commissaire André Cariou, exposition présentée ensuite au Musée-château de Dieppe. Le livre des éditions Palantines (André Cariou - Michel Rodrigue) sert de catalogue.
↑ a et bRenaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.